Chapitre 19 - 🌗

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Je dois impérativement retrouver l'homme qui nous suivait. Mon oreille se tend, à l'affût de son battement de cœur stressé. Cet espion est toujours aussi facilement détectable. Assis simplement au même endroit que tout à l'heure, ce crétin n'a pas bougé. Je ne le vois pas, mais je sens sa présence frêle et maladroite trembler derrière les feuillages. Cette stupide erreur, lui coûtera peut-être la vie.

Ni une ni deux, je disparais de son court champ de vision et en moins d'une seconde, j'apparais derrière lui. Le plus discrètement possible, je murmure tel un dangereux serpent :

« Je t'ai trouvé... »

Mes mots s'infiltrent dans ses tympans et son corps réagit au danger imminent. L'homme sursaute et sort du petit buisson vert pour venir s'écrouler un mètre plus loin. Il trébuche lamentablement contre l'herbe encore plus apeurée. Je profite de cette accumulation d'erreurs pour me jeter droit sur lui. Je l'attrape sans aucune difficulté et avec une facilité déconcertante, je le plaque au sol. Ses débattements sont aussi inutiles que sa tentative d'espionnage, c'est ridicule ; entre ma poigne ferme, il ne peut rien faire. Comprenant qu'il n'arrivera pas à se défaire, je vois sa transformation débuter ; c'était donc bien un loup. Ça doit sûrement être un garde d'Arden. Je l'arrête avec ironie :

« Ta mère n'apprécierait pas que tu déchires les vêtements qu'elle a lavés. Donc arrête, c'est vraiment sans intérêt. »

Il ne répond rien, toujours concentré dans sa transformation. Lassée, je dois continuer mon réquisitoire :

« Je ne suis pas sûre non plus que ton maître apprécierait que tu m'attaques. »

Cette fois-ci, mes mots font mouche. Sa transformation se coupe subitement, confirment ma supposition, c'est bien un loup de l'Alpha. Pourquoi Arden s'entoure de loups aussi incompétents ? Les soldats sont à l'image du chef qui tire les ficelles. Je lui dis :

« Alors... Explique-moi pourquoi un garde suprême me suit ? »

Ce garde est réellement une honte pour l'Alpha. Il est jeune physiquement comme mentalement, frêle, timide et au-delà de ce manque de qualité, il ne sait ni se battre, ni être discret en plus de manquer de sang-froid. Ce louveteau est nul :

« On dirait vraiment que c'est sa mère qui l'a forcé à me suivre, pense-je. »

Avec ses vêtements trop grands pour deux comme lui et ses cheveux blonds en batailles qui lui donne un air insouciant, il n'a vraiment rien d'un garde expérimenté. J'ai l'impression qu'il s'apprêtait à me réciter un poème avant de me demander ma main plutôt qu'une arme.

Je me colle à lui, tentant une approche pour soutirer les informations que je désire. Ma lame froide vient se coller sous son cou clair. Il sursaute encore et cette fois-ci, je ne peux m'empêcher de rire :

« Bon, cette comédie a assez duré. Réponds ou je vais te laisser une jolie marque de notre rencontre que tu pourras aller montrer à ta maman chérie.

- Je ne suis pas sûr que l'Alpha Suprême apprécierait que vous m'attaquiez.

- Oh, mais je vois que tu as retrouvé ta langue. Bon chien-chien. »

Malgré mes moqueries, il a raison, je ne peux le tuer sinon je rentrerai en conflit direct avec l'Alpha en partant avec un mort dans la balance. Et ce loup en a bien conscience, dans les menaces ne marcheront pas sur lui. Heureusement, j'ai d'autres techniques dans ma poche et une en particulier me vient rapidement à l'esprit. Avec ses grands yeux bleus innocents et la position que nous avons, je change mon regard subitement. Mes yeux s'allongent et se remplissent de désir pour venir le séduire. Au-dessus de lui, je m'approche un peu plus de son visage tout en faisant onduler mon corps sur lui. Sa tête se décompose et une pression grandit contre mon bassin. Le jeune blondinet rougit de honte et je sens en m'approchant de son cou, qu'il est sur le point de craquer. Je commence alors à lui susurrer :

Le chant de la Lune (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant