Ténébris. C'est le surnom qu'ils m'ont donné. Ils ont entendu parler d'une femme qui avait pour habitude de tuer dans la nuit et tel un super-héros ou plutôt un super-vilain, une personne est née. Enfin, j'ai plutôt ressuscité à vrai dire.
La vengea...
Avant de rentrer dans mon refuge, je décide de m'arrêter dans un magasin qui vend des journaux entre autres. L'annonce de l'Alpha Suprême doit forcément faire la Une. Dès que je rentre, je suis frappée par le nombre de papiers qui ont pour première page la grosse tête du loup qui contrôle ces terres.
En plus des photos plus ridicules les unes que les autres, les premières pages sont aussi ornées de différents titres aguicheurs. Je décide de prendre celui qui me fait le plus rire : L'IDENTITÉ DE TÉNÉBRIS ENFIN RÉVÉLÉE ???
Quand je donne ce journal à l'homme à la caisse, je sens que ce dernier me regarde de travers. C'est vrai qu'il ne doit pas comprendre pourquoi une jeune fille rigole légèrement en voyant un journal.
Désolé de trouver ça drôle que les journalistes espèrent trouver mon identité alors que moi-même, je l'ai oublié. Je ne suis plus que Ténébris, la tueuse. Je ne suis plus humaine, je n'existe plus. Sous le regard interrogateur du caissier, je m'en vais dans ma forêt.
Une fois chez moi, je lis tranquillement l'article. La seule chose importante que j'ai retenue, c'est qu'il veut mon aide ainsi que celle des jumeaux vampires Idys et Erad. Et la seule chose que j'ai conclue, c'est que je ne souhaite pas intervenir. Je suis une chasseuse, je travaille seule. Je n'ai pas envie de faire copain-copain avec qui que ce soit. C'est hors de question que je vive chez lui pour « une période indéterminée » selon les morts d'Arden Duncan.
Ayant toujours faim : car manger, c'est la vie. Je décide de me prendre des ailes de poulet. Pendant que je déguste mon quatrième repas de la journée, je commence à regarder ma carte du monde où sont installées des punaises reliées pas de files. Chacune de punaises bleues représente les endroits où j'ai tué ceux qui voulaient se rebeller et propager un véritable chaos sur toutes les terres pour enfin accéder à la couronne de l'Alpha Suprême. Les punaises vertes représentent, elles, ma vengeance personnelle.
Cela fait une cinquantaine d'années que je cours à travers le monde afin de remplir complètement cette carte. Cependant, il y a quelques endroits que j'évite le plus possible dont un tout particulièrement ; le royaume de la famille royale des elfes.
Je ne sais pourquoi mon instinct porte mon attention sur ce lieu. Je suis sûre de trouver des informations importantes pour définitivement choisir si je rejoins la meute suprême.
Sans aucun doute, je décide que ce soir, j'irai dans ce lieu maudit. Les elfes ne sont pas difficiles à décrypter en plus de n'être absolument pas méfiants. En somme, tout le contraire de moi. Je n'aurais aucun mal à apprendre des choses.
Comme le domaine est assez loin, je pars directement. J'enfile juste mon éternelle même tenue noire ainsi que mon masque.
Sans perdre une minute de plus, je marche en direction de ma moto.
Après plusieurs heures de route, j'arrive dans une petite ville pas très éloignée du royaume. Je remarque tout de suite un garage encore ouvert. Je m'y dirige et y gare ma moto. Je vois le gérant qui ne comprend pas trop ce qui se passe, car il ne doit pas avoir l'habitude qu'une femme comme moi arrive tranquillement au milieu de son garage sans même dire bonsoir. Nonchalamment, je décide de lui dire qui je suis, car j'ai toujours mon casque sur ma tête :
« Je suis Ténébris. Je te laisse ma moto durant environ deux heures. D'ici à deux heures, je veux qu'elle soit au même endroit sans une égratignure et que le garage soit plongé dans le noir. Si tu ne respectes pas une de ses règles ou bien que tu décides de dire à qui que ce soit que je suis passée par là. Je te retrouverais et je te tuerais d'une façon tellement horrible que tu n'auras pas la force de crier. As-tu compris ?
– Oui Madame, répond-il apeuré.
– Ah et nettoie-la puis fais le plein d'essence.
– Oui Madame Ténébris. »
Sans un mot de plus, je lui tourne le dos et je pars poser mon casque.
Toujours dos à lui, je m'enfonce rapidement dans la forêt. Une fois à l'orée de cette dernière, là où il fait trop sombre pour qu'il me voie, je me retourne et admire l'homme qui est resté dans la même position que quand je suis partie. Je me délecte de la peur que je lis sur son visage.
Après ces quelques secondes de pur bonheur. Je m'enfonce au cœur de la nature dans une course rapide, mais discrète.
De nombreux gardes font la ronde, mais grâce à mon expérience, je connais un passage à l'abri des regards. Je passe ainsi dans une souche d'arbre qui me mène directement dans les jardins du palais. Je regarde s'il n'y a aucun soldat même si je sais pertinemment que personne ne surveille cet endroit : c'est le jardin intérieur de la famille royale. J'escalade alors la façade avec élégance pour ensuite observer l'intérieur du palais par une fenêtre.
Ici, le climat est toujours au beau fixe : doux et tempéré. Les elfes n'ont aucune fenêtre et les portes sont toujours ouvertes. Certaines maisons n'en ont même pas. Je me glisse alors dans la pièce où se trouvent une grande table ainsi qu'une gigantesque bibliothèque cachant un passage secret. Je ne suis même pas sûr que la famille royale elle-même connaisse son existence.
Je pose rapidement un microphone pour entendre et enregistrer ce qu'ils disent. Je sais que de nombreuses décisions importantes se prennent ici. Et de toute façon, je n'ai plus assez de temps pour positionner un autre micro.
J'entends quelques pas puis une voix que je reconnaîtrai entre mille, dit :
« Veuillez m'excuser, j'ai une urgence. »
C'est Galadan Bornova, le futur héritier du trône elfique. Je dois me dépêcher. Ma descente s'entame rapidement sans aucun bruit pour se terminer à quelques mètres de l'arbre, je m'y glisse. Juste avant de totalement disparaître, je tombe sur une magnifique chouette blanche. Ses grands yeux bleus semblent lire en moi, mais pas le temps d'admirer sa beauté, je m'échappe du jardin elfique.
J'arrive rapidement devant le garage et je remarque que l'homme a bien tout respecté. Je dépose une somme d'argent qui doit bien payer au moins 10 fois la somme que je lui dois, puis je pars définitivement.
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Voilà comment se conclut le chapitre 4. J'espère qu'il vous a plu
Est-ce que vous pensez que Galadan et ses troupes accomplissent une mission pacifique ou au contraire contre la couronne ?
