Mon réveil se met à sonner, alors je me réveille en grimaçant. Je suis fatigué. Je me lève de mon lit pour aller l'éteindre, et je m'étire avant d'aller au petit coin. Une fois mes besoins du matin soulagés, j'allume mon téléphone en descendant petit-déjeuner. Je remarque que j'ai un message de Taïrick.
Taï: Hey ! J'espère que ça va, tu n'as pas donné de signes de vie depuis hier... J'espère que tu n'es pas fâché. :(
Moi: Salut, non ne t'inquiètes pas, je l'ai juste mal pris sur le moment mais ça va. ;)
Taï: Ouais... Après c'était logique qu'on rigole, c'était marrant à voir... Et on ne pensait pas que tu t'étais fait mal...
Moi: T'inquiète, c'est oublié.
Taï: Tant mieux alors !
Moi: Oui. :)
Je pose mon téléphone sur la table, et je sors de quoi manger. Ma petite sœur n'est pas encore revenue de chez son amie. J'espère qu'elle n'a pas oublié qu'elle doit passer à la maison pour récupérer ses affaires. Après tout, on est lundi, donc on a cours tous les deux. Elle au collège, et moi au lycée.
Une fois que j'ai déjeuné, je remonte pour me doucher et m'habiller, puis je me mets en route pour l'arrêt de bus. Vu que mon lycée se trouve dans la ville d'à côté, je ne peux pas y aller à pieds. Surtout vu la vitesse à laquelle je peux marcher.
Par chance, j'arrive pile en même temps que le bus. Pour une fois que je n'ai pas à l'attendre, tant mieux. D'habitude, il arrive toujours en retard. Je rentre directement, et vais m'asseoir au fond du bus. Je sors mon livre de mon sac, et je me mets à lire. Le trajet ne dure pas longtemps, seulement une quinzaine de minutes. Mais c'est largement assez pour lire au moins un chapitre.
J'entends des gens s'asseoir devant moi, alors je relève la tête pour voir qui vient me déranger pendant ma lecture, et je hausse les sourcils en voyant le futur médecin.
- Qu'est-ce que tu fais ici ?, je lui demande.
- Je vais en cours, me répond-il en se grattant la nuque.
- Pareil.
Il me sourit, et se retourne pour être avec ses amis. J'en reconnais trois sur les cinq qui l'accompagnent. Ils étaient avec nous hier, au skatepark.
Je regarde le maigrichon pendant un petit moment, avant de me remettre à lire. Quand on arrive au lycée, je range mon livre et sors du bus. Je vais directement rejoindre mes deux meilleurs (et seuls) amis, qui sont assis sur un des nombreux bancs de la cour.
- Salut, je lance en arrivant à leur niveau.
- Coucou, me répondent-ils en chœur.
Je m'assois à côté d'eux, et on reste comme ça, sans parler. C'est un des côtés que j'aime, et que je n'aime pas, avec ces deux là. J'aime bien le silence, et la tranquillité. Mais des fois, j'ai aussi envie de dialoguer avec des gens. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai accepté de sortir avec Taïrick et ses amis hier après-midi.
- Au fait, Isalis, je commence, on a quoi comme cours tout de suite ?
- Anglais, me répond-il en arrangeant ses lunettes, ce qui me fait sourire.
Ça m'amuse, de le voir toujours replacer ses lunettes sur son nez. C'est un tic nerveux, je pense. Il le fait vraiment tout le temps. En tout cas, depuis que je le connais. C'est à dire depuis des années. On était déjà ensemble quand on était à l'école primaire. Et il n'a jamais changé, même pas physiquement. Il est toujours aussi maigre et a toujours la même petite tête blanche, très pâle, avec ses yeux d'un bleu perçant. Ses cheveux blonds sont toujours en bataille, il a un petit nez retroussé, ainsi que de fines lèvres, qui cachent son manque de dents. Il lui manque une incisive, deux canines et quelques molaires aussi, je crois. Son père n'a pas assez d'argent pour lui en mettre des fausses. C'est pour ça qu'il est toujours célibataire. À chaque fois qu'il essaie de plaire à quelqu'un, on se moque de lui. Ça me fait toujours mal au cœur, de devoir le ramasser à la petite cuillère. Surtout qu'il a perdu toute la joie qu'il avait quand on était au collège, vu qu'il s'est fait harceler. À cause de ses dents, bien sûr. J'ai l'impression qu'il n'est joyeux que quand il est avec moi ou son père.
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Sourire avec le cœur [BXB]
Ficção AdolescenteMatthieu est un lycéen comme les autres. Il n'est pas spécialement populaire, mais il a quand même quelques amis. Les seules choses qui le différencient un peu des autres, ce sont sa blessure et son homosexualité, qu'il assume totalement. Pour Enzo...