Chapitre 9

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Je sens quelque chose me chatouiller le cou, alors je me réveille en poussant un petit gémissement de protestation.

- Qu'est-ce que tu fais, je marmonne.

- D-Désolé, bégaye Enzo, je pensais que tu dormais...

Je fronce les sourcils. Enzo ? Je pensais que c'était Isalis qui s'amusait à faire ça. Pourquoi est-ce qu'il s'amuse à mettre sa tête dans mon cou, lui aussi ?

- T'es réveillé depuis longtemps ?, je lui demande, en tournant la tête vers lui.

Je peux le voir grâce à la lumière qui passe à travers les volets. Il est tout rouge, et regarde le mur, ce qui me fait rire.

- C'est pas drôle, bredouille-t-il, c'est gênant...

- Bah pourquoi tu fais ça, aussi !

Il hausse les épaules, mais cette fois, je ne vais pas le laisser s'en sortir comme ça. À chaque fois, il arrive à esquiver mes questions. Mais pas là.

- Alors, j'insiste, pourquoi tu faisais ça ?

- Je sais pas, tu sens bon, c'est tout...

- Pourtant c'est toi qui sent le bonbon.

- Oui, me répond-il en souriant, mon gel douche est aux chamallows, et mon shampoing est aux fruits rouges.

- Ah, je comprends mieux ! En tout cas, j'adore ton odeur.

- Tu peux venir me faire un câlin pour la sentir, si tu veux, me propose-t-il en se remettant à rougir.

Il écarte les bras, et je me colle contre lui. J'adore faire des câlins à mes amis. Enfin, je dis ça, mais jusque là je n'en faisais qu'à Isalis. J'espère qu'il ne sera pas jaloux. D'ailleurs, il est encore en train de dormir. Il va bientôt falloir le réveiller.

Je sors de mes pensées en sentant Enzo resserrer son étreinte. Il vient enfouir sa tête dans mon cou, en continuant de me serrer fermement contre lui. Je ne sais pas ce qu'il lui prend.

- Ça va ?, je finis par lui demander.

- O-Oui...

- T'es sûr ?

- Oui, répète-t-il, c'est juste que je n'en ai jamais, des câlins... Tu es le seul avec qui je peux en faire, alors..., sa voix se brise, et j'ai l'impression qu'il se retient de pleurer.

- Tu peux te laisser aller, tu sais. Je ne te jugerais pas. Tu peux pleurer, si ça te fait du bien.

- Mais Matthieu, un homme ne doit pas pleurer...

Je hausse un sourcil en l'entendant. Non mais d'où est-ce qu'il sort ça ? C'est la meilleure.

- Qui t'a dit ça ?, je lui demande.

- Bah, mon frère.

Je le repousse, et attrape sa tête avec mes deux mains. Il me fixe, pendant que je le regarde, les sourcils froncés. Nos nez se frôlent presque.

- Enzo, je commence, sans vouloir être méchant, ton frère est un imbécile. Pleurer, ça ne rend pas faible, au contraire. Ça rend humain.

Sourire avec le cœur [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant