Sourire avec le cœur [BXB]

Chapitre 34

Passer cette après midi avec Enzo m'a fait beaucoup de bien. J'ai pu penser à autre chose qu'à mes problèmes pendant un petit laps de temps, et vraiment, ça, ça fait du bien. Mais maintenant que Jules nous a déposé chez moi, c'est le retour à la réalité...

Heureusement qu'Enzo a accepté de venir dormir à la maison ce soir. Il m'a dit que comme ça, il pourra m'aider avec ma mère, étant donné qu'elle n'est pas très bien depuis quelques jours. Et puis au moins, ça m'évitera de rester avec ma sœur. Vu comment elle me traite... je préfère avoir mon petit ami avec moi. C'est triste quand même, d'en arriver là...

- Matthieu ?, m'appelle Enzo.

- Oui ?, je lui réponds, machinalement.

- Bah, ouvre la porte...

Je cligne plusieurs fois des yeux, avant de me mettre à sourire comme un idiot. C'est vrai que j'étais dans mes pensées, planté devant la porte d'entrée, les clefs à deux centimètres de la serrure. Oups.

- Ça va ?, s'inquiète-t-il.

- Oui, je lui réponds en ouvrant la porte, ne t'en fais pas.

Je referle la porte derrière nous, et mon petit ami fonce dans ma chambre tandis que je vais voir comment va ma mère. Évidemment, elle dort toujours. Tant mieux, au moins, ça lui permet de se reposer. Elle en a besoin.

Je la laisse faire tranquillement sa sieste dans sa chambre, avant de monter rejoindre mon petit ami. Il est dans ma chambre, en train de faire je ne sais quoi avec mes affaires.

- Qu'est-ce que tu fais ?, je lui demande.

- J'essaie de ranger, me répond-il. C'est tout en bazar !, soupire-t-il, l'air un peu agacé.

C'est vrai que je n'ai plus trop rangé ma chambre depuis un moment... Ni ma chambre ni la maison, d'ailleurs. Je n'avais plus trop la force ni l'envie de faire du ménage.

- Tu pourras m'aider à nettoyer la maison ?, je lui demande.

- Oui, si tu veux. Tu veux qu'on le fasse maintenant ?

- Il est déjà tard, donc non, on le fera demain. C'est mieux. 

- D'accord. On a qu'à aller faire à manger ! J'ai faim.

Je hoche la tête, et il me dit qu'il va m'aider, parce qu'il faut que je me repose. Je lui souris, et il écarte les bras en me faisant des yeux de chien battu.

- Câlin ?

Je vais lui faire un petit câlin, et il me m'amène jusqu'à mon lit pour que je m'assois sur ses cuisses, toujours en me tenant dans ses bras.

Il me serre fort contre lui, et je pousse un petit soupir, avant d'éclater en sanglots.

- Vas y, lâche toi, souffle-t-il.

De toute façon, je ne pourrais pas faire autrement, même si je le voulais. J'en ai marre, de ma vie. Je sais que comme on dit il y a toujours pire, mais là... Si ça continue, je vais me retrouver seul à élever un gosse qui n'est même pas le mien, à tout juste 17 ans. C'est quel genre de vie, ça ?

Je pleure comme ça pendant de longues minutes, dans les bras de mon petit ami, avant de finalement réussir à me calmer. Je renifle en me frottant les yeux, et Enzo me regarde tristement.

- J'ai tout mouillé ton tshirt, je marmonne, en souriant.

- C'est pas grave, j'en ai d'autres... Le principal, c'est que tu puisses aller un peu mieux. Ça t'a fait du bien de pleurer ?

- Bof...

- Ah...

Il soupire, et se met à caresser doucement mes hanches, mais je me relève.

- Il faut qu'on aille faire à manger.

Il hoche la tête, et on sort de ma chambre pour aller dans la cuisine.

- Assieds toi à table, m'ordonne-t-il, pendant que je vais cuisiner.

J'essaie de lutter pour l'aider à cuisiner, mais il s'agace.

- Tu restes assis, point. C'est moi qui fais.

Je lève les bras en l'air, et obéis. Je vais m'asseoir sur une chaise, et me mets à le regarder en souriant. Il farfouille dans les placards en cherchant de quoi cuisiner, puis il se met à l'œuvre. Et comme souvent quand il est concentré, il tire la langue. J'aime beaucoup le voir comme ça, je le trouve vraiment adorablement mignon.

- Tu vas cuisiner quoi ?, je lui demande.

Il s'arrête et réfléchit quelques secondes, en marmonnant un : "euuuuuuuh..."

- Je sais ! Je vais faire des petits pois, avec un steak haché.

- On est plusieurs à manger, tu sais.

- Ah oui ! Bah alors il faut plusieurs steaks hachés, dit-il en en sortant d'autres du congélateur.

Quelle andouille... Il avait sorti deux boîtes de petits pois, mais qu'un seul steak. Ça aurait été marrant de nous voir nous partager ce petit bout de viande en quatre.

- Tu sais que tu es une petite andouille ?, je le taquine.

- Mais eh ! C'est même pas vrai...

Il se met à râler, puis à bouder tout en cuisinant. Mais sa petite moue boudeuse le rend encore plus chou.

Je me lève pour lui faire un câlin, mais il me repousse en me disant d'aller m'asseoir.

- Sympa...

Je retourne sur ma chaise, mais cette fois? c'est moi qui fait la moue.

- Tu refuses mon câlin..., je souffle.

- Quoi ? Noooon ! C'était pour mieux cuisiner.

- T'es méchant.

- Mais non, pardon...

Il revient vers moi et s'excuse en me faisant un gros câlin, ce qui me fait sourire.

- Tu veux appeler ta sœur pour manger ?, me propose-t-il.

- Elle ne viendra pas, tu la connais...

- Tu peux essayer quand même.

- Moui... Si tu veux.

Je me lève, et monte toquer à la chambre de ma sœur. Mais comme d'habitude, elle ne me répond pas...

- Lilou, j'insiste, on va manger...

Js soupire, et lui dis qu'elle pourra descendre quand elle aura faim, et que je lui laisse une assiette dans le frigo.

J'attends quelques instants, mais je n'ai toujours aucune réponse. Ça va faire deux jours qu'elle ne m'a même plus adressé la parole, et qu'elle ne sort pas de sa chambre...

- Lilou...

Je me mords la lèvre, et finis par redescendre auprès d'Enzo.