MATTHIEU

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A mon réveil, je mis quelques secondes à me rappeler pourquoi un mec se trouvait dans mon lit. Isaac était tellement mignon quand il dormait. J'en devenais même niais, c'était pas croyable.

-Isaac, ai-je murmuré. Faut qu'on aille en cours.

Il se mit à gémir et à s'étirer.

-Trop tôt.

-Je vois que tu n'es pas matinal, ça me fait une chose de plus à savoir sur toi. Ne pas t'embêter le matin.

-Ne pas m'embêter tout court, ce serait mieux.

-Ça, tu sais que c'est impossible. Allez, grouille, on va être en retard.

-Et si mes parents m'attendent là-bas ?

-Je serais là.

J'étais déjà en train de m'habiller quand je surpris le regard d'Isaac sur mon corps.

-Tu vas arrêter de me mater et te préparer ?

Je le vis rougir. Trop chou.

Il se mit debout et se dirigea vers la salle de bain qui jouxtait ma chambre pour s'habiller. Quel timide !

Quand nous fûmes tous les deux prêts, je descendis le premier pour dire bonjour à mon père et à ma sœur. Ils prenaient leur petit-déjeuner dans la cuisine.

-Tu ne manges pas ? me demanda mon père.

-Non, j'ai pas faim.

-Ah, cette jeunesse ! l'ai-je entendu râler.

J'ai fait signe discrètement à Isaac et nous nous sommes dirigés ensemble vers le lycée.

-Merci pour cette nuit, a dit mon ami, pendant que nous marchions.

-C'était tellement bien de dormir avec moi ?

Il m'a adressé un regard assassin.

-Tu sais très bien de quoi je parle. Merci de m'avoir accueilli chez toi.

-Mais tu sais que ça ne pourra pas durer très longtemps, hein ?

-Ouais... a-t-il murmuré en baissant la tête.

-T'es pas obligé de partir tout de suite quand même, me suis-je repris devant son air abattu.

-Je serais bien obligé de les affronter un jour. Ce soir, je rentre chez moi, promis.

-J'aimais bien t'avoir chez moi, ai-je avoué.

Il m'a souri.

-Je le savais !

Nous avions retrouvé la bande d'Isaac à l'entrée du lycée.

-Ah ben, maintenant, vous arrivez ensemble ! s'est exclamé Antoine. Vous allez devenir meilleurs amis ou comment ça se passe ?

On s'est adressés un regard complice.

-Si vous saviez... ai-je fait d'un ton mystérieux.

Ils ont tous éclatés de rire. Franchement, ils étaient super sympas. Et si, Isaac et moi, ça devenait... disons plus sérieux, ça deviendrait ma bande à moi aussi. En tout cas, un petit peu.

Nous avions dû rapidement aller en cours. En physique, comme au premier jour.

-Tu te rappelle quand tu ne voulais pas de moi au début ? ai-je rappelé à Isaac.

-Comment l'oublier ? Tu me faisais chier, je voulais juste être tranquille.

-Ça a bien changé, n'est-ce pas ?

Il a souri en coin et a détourné la tête.

-J'aimerais bien que tu te taises, ça, ça n'a pas changé.

J'ai éclaté de rire.

-Il y a quelque chose qui vous fait rire, Boisseau ? s'est exclamé mon prof de physique.

-Non, absolument pas, monsieur.

-Tu ne peux pas t'empêcher de te faire remarquer, hein, a dit Isaac en souriant.

-Eh, c'est de ta faute, je ne peux pas résister à tes beaux compliments.

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