ISAAC

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J'emmenais Matthieu à notre hôtel ensuite. J'avais fait mes recherches avant de partir et c'était le moins cher que j'avais pu trouver dans le centre.

-T'attends pas à un trois étoiles, l'ai-je prévenu. J'ai un peu peur de l'état vu le prix de la chambre.

-C'est toi le gosse de riche. J'ai l'habitude des hôtels qui craignent un peu.

Je lui envoyais un regard noir.

-Y a qu'un lit donc si tu m'énerves, tu dors par terre.

-J'ai rien dit.

Après quelques minutes de marche silencieuse, il reprit :

-Alors, t'as pris qu'un seul lit, hein ? Tu prends goût à dormir avec moi ?

-Quand j'ai réservé je pensais partir seul, donc oui, un seul lit.

Il s'esclaffa.

-Moi aussi j'aime dormir avec toi, Isaac.

-On est arrivé, ai-je fait en souriant devant sa réponse.

L'hôtel, bien que situé au centre, était dans un quartier un peu mal famé de Paris. Nous sommes entrés dans une petite salle avec un minuscule bureau dans un coin.

-Bonjour, a lancé Matthieu.

-Bonjour, a fait un homme, plutôt jeune. Besoin d'une chambre ?

-Que pourrait-on faire d'autre dans un hôtel ? ai-je commenté.

L'homme m'a regardé fixement pendant de longues secondes.

-Réservation ?

-Oui. Ferrer, ai-je dit, un peu mal à l'aise.

-Chambre 15, à l'étage, a-t-il annoncé en nous tendant des clefs.

-Merci, ai-je bafouillé.

Matthieu m'a regardé en montant les escaliers.

-Ils sont tous chelous comme ça, à Paris ? A-t-il demandé.

-Je te dirais ça plus tard.

La chambre était vraiment minuscule, il n'y avait de place que pour un lit deux places à vrai dire. La salle de bain était dans un petit renfoncement.

-Je te conseille pas d'aller voir la salle de bain, a commenté mon ami.

En effet, ça faisait un peu peur. Pour moi qui avait plutôt l'habitude des hôtels cinq étoiles, celui-là marquait une nette différence. La salle de bain était, comment dire, plutôt sale. On pouvait clairement voir la crasse s'accumuler dans la petite baignoire et le lavabo.

-T'as intérêt à te laver quand même, ai-je lancé, sinon je t'embrasse plus.

-Ça, c'est une menace. T'es pas cap, de toute façon.

-Tu veux tester ?

-Je ne risquerais pas, a-t-il répondu en se penchant sur moi.

Il m'embrassa et je l'entraînais sur le lit. Nos baisers s'intensifièrent et il passa une main sous mon tee-shirt.

-C'est peut-être un peu tôt, a-t-il murmuré à mon oreille. C'est notre première fois.

-Pas vraiment pour toi.

-Avec un mec, si. Et c'est la première fois que ça compte vraiment.

Je le regardais fixement.

-Tu dis ça pour baiser ou tu le penses vraiment ? Ai-je demandé en souriant.

-Je dirais jamais un truc pareil si c'était pas vrai.

Je le contemplais pendant quelques secondes.

-Qu'est ce que tu peux être sexy quand tu dis des trucs comme ça, ai-je commenté.

-Je sais, je sais. T'es pas mal non plus dans ton genre.

Je l'embrassais une nouvelle fois en lui retirant son tee-shirt. C'était le moment, j'en étais persuadé. Quoi qu'il se passe plus tard, je ne regretterais pas cet instant. Je regardais Matthieu avec envie.

-T'es sûr de toi ? A-t-il encore une fois demandé.

-Et toi ? Moi je suis prêt. C'est peut-être un peu tôt mais je sais une chose, je t'aime. Alors, oui, tout est nouveau dans cette relation. Et on va peut-être un peu vite. Mais j'ai pas envie d'attendre.

Il me fixa.

-J'en ai envie aussi, a-t-il finalement murmuré.

En quelques secondes, nous étions débarrassés de nos vêtements. Je n'avais aucun doute. J'aimais profondément Matthieu et c'était le plus important. 

Lost BoysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant