ISAAC

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Quand j'entrais dans l'appartement de Matthieu, je vis tout de suite son père et sa sœur dans la cuisine, en train de préparer à manger.

-Je ne savais pas qu'on avait un invité, a dit Monsieur Boisseau en lançant un regard à son fils.

-Isaac, mon père. Papa, Isaac. Et tu connais déjà Charlie.

-Mon allié de toujours, s'est exclamé cette dernière en me tapant dans la main.

-Tu manges avec nous ? a proposé le père de mon ami.

-Euh... en fait il dort ici cette nuit.

-Ah. Ben, avec plaisir. Pour une fois qu'un ami de Matthieu vient chez nous. Tes parents sont d'accord ?

-En fait...

-Oui. Ils sont super cool, m'a coupé Matt.

Il m'a adressé un regard entendu. C'est vrai que c'était peut-être une bonne idée de mentir dans ce cas.

-Eh ben parfait ! Je suis content de faire ta connaissance en tout cas, Isaac.

-Moi aussi, Monsieur.

-Oh, je t'en prie, appelle-moi Luc.

-Ok. Je peux vous aider ?

-T'inquiète, on gère. Cha est une pro de la cuisine. On ne peut pas en dire autant de Matthieu.

-Et voilà, ça recommence... a râlé le concerné.

-Tu peux pas dire le contraire, est intervenue Charlie. Tu réussis à rater des œufs au plat.

-Roh, c'est bon, hein. J'ai d'autres talents.

-Mais oui, mais oui, l'ai-je rassuré. On ne peut pas être bon en tout, n'est-ce pas.

-Moque toi de moi, toi aussi. Je suis toujours le souffre-douleur de toute façon.

-Oh, mon pauvre, s'est moqué Luc. C'est vrai que tu souffres beaucoup. Bon, mettez-vous à table, c'est prêt.

On s'est exécutés et une demi-heure plus tard, le plat était fini.

-C'était vraiment bon, Monsieur Boisseau. Enfin, je veux dire, Luc, ai-je commenté.

-Merci. Le mérite revient aussi à Charlie, je dois avouer.

-Si tu l'avais pas dit, je te l'aurais fait remarquer, a ajouté celle-ci.

-Au fait, tu comptes faire dormir ton ami où, Matt ? a demandé Luc.

-Ah. Bonne question. Dans mon lit, j'irais sur le canapé.

-Mais non, je peux prendre le canapé, t'en fais pas.

-Tu es l'invité, j'insiste. Enfin non, je te l'ordonne.

-Si j'ai même plus le droit de discuter...

-Bon, moi je vous laisse, s'est écriée Charlie. A demain !

-Dors bien, sœurette ! a lancé Matthieu. On va dans ma chambre, a-t-il dit ensuite en m'entrainant à sa suite.

-Bonne nuit, Luc, ai-je seulement eu le temps de dire.

-On sera plus tranquille ici, a fait mon ami en m'incitant à m'asseoir sur son lit, à côté de lui.

-Si tu veux encore parler de mes problèmes avec mes parents...

-Non, m'a-t-il coupé. Non, bien sûr que non. Tu es là pour oublier tout ça, ok ?

-Merci. C'est gentil de faire ça pour moi.

-Pas de problème. T'es mon ami. Mon meilleur ici.

-Je suis plus proche de toi que je l'ai jamais été avec les autres. C'est fou, non ?

-J'en suis honoré, a-t-il dit en un sourire.

On a continué à discuter pendant un bon moment. Je commençais à voir les yeux de Matthieu se fermer tout seuls.

-Je vais aller sur le canapé, ai-je décidé. C'est ton lit.

-Mais non, reste. Le lit est assez grand pour nous deux. Et j'ai vraiment trop la flemme de bouger.

J'ai hésité et puis finalement accepté. Je n'avais jamais dormi avec un autre garçon mais bon, je ne voyais pas le problème.

On s'est tout les deux rapidement assoupis. 

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