Lost Boys

MATTHIEU

-Matthieu ! m'appela mon père, avec son éternel air préoccupé sur le visage. Tu vas être en retard. Pour ton premier jour de cours, c'est pas top.

Oui, mon histoire commençait le jour de la rentrée. Que c'est cliché...

-T'en fais pas, je serais à l'heure, ai-je répondu.

-De toute façon, ils vont avoir l'habitude avec toi. Je te rappelle que si on est là, c'est à cause de toi. T'as intérêt à te tenir à carreau cette année, me prévint mon paternel en essayant de prendre un air sévère.

La vérité, c'était qu'il n'avait jamais réussi à m'engueuler. Il ne pouvait juste pas peu importe la connerie que je faisais.

Peut-être était-ce dû au fait que ma mère était partie quand j'avais six ans et qu'il avait dû m'élever, moi et ma petite sœur qui avait à l'époque trois ans.

Il avait toujours veillé à ce que nous ne manquions de rien et je lui en serais toujours énormément reconnaissant pour cela.

-Attends ta sœur, je veux que vous partiez ensemble, m'a ensuite ordonné mon père.

-C'est bon, elle ne va pas se perdre et le dernier meurtre dans ce petit village perdu doit remonter au siècle dernier.

-Tu ne discutes pas, Matthieu Xavier Boisseau.

J'ai soupiré en me postant devant l'entrée de notre nouvel appartement.

Nous avions déménagé dans ce trou paumé il y a tout juste une semaine. On n'a pas vraiment beaucoup d'argent et c'est tout ce qu'on a pu trouver dans les environs à un prix assez bas. Mais je n'allais pas me plaindre étant donné le fait que c'était effectivement de ma faute si on en était arrivé là.

Je m'étais fait renvoyer. Une histoire stupide, une simple bagarre mais mon ancien lycée était assez strict sur les accès de violence.

Du coup, ma sœur avait quitté son collège et elle me détestait présentement.

Enfin, c'était comme les trois quarts de l'année, quoi.

Après avoir poireauté une demi-heure, le temps que Charlie sorte de la salle de bain – vous connaissez les filles, hein -, nous nous étions mis en route pour le collège/lycée que nous fréquenterions pour les prochaines années. Enfin, si tout se passait bien.