Marianne se redressa et regarda sa fille pénetrer dans le bureau avec détermination sans y être invité. Elle les regarda l'un après l'autre avec suspicion.
-Je t'ai appris à frapper avant d'entrer dans une pièce, cria Marianne en se réfugiant derrière la colère pour masquer son embarras. Je ne t'ai pas élevé comme ça Michelle. Je devine qu'à force de fréquenter tous ces ploucs, leur manière a dû influencer sur la tienne.
-Maman, c'est pas le sujet ici.
-Pourquoi es-tu venue avant tout? coupa Marianne. Je croyais que tu avais abandonné cette maison pour vivre dans celle miteuse qu'il t'a offert.
-Et je suis bien avec lui là-bas maman. Je peux savoir pourquoi vous étiez si nerveux quand je suis rentrée? Et en plus vous parlez à voix basse.
-On discutait d'un sujet confidentiel, et on croyait que c'était une de mes employées qui étaient rentrées.
-Je ne sais pas mais mon petit doigt me dit que tu ne me dis pas la vérité maman.
Elle s'approcha et les sonda du regard l'un après l'autre.
-J'ai entendu Serge te dit qu'il t'attend dans son endroit habituel à sept heures précises.
-Et? Qu'est-ce qui est bizarre là-dessus? Serge et moi occupons les affaires de l'entreprise, il arrive qu'on dîne tous le temps avec des clients et on se rencontre souvent tous les deux.
-Oui je comprends, dans votre endroit habituel bien sur. Bon j'étais passée te dire que je vais partir pour quelques jours, n'appelle pas la police pour accuser mon mari de meurtre ou de kidnapping si tu ne me vois pas. Les accusations peuvent détruire toute une famille au profit des hommes sans foi ni loi.
Elle jetta un regard méprisant à Serge et prit congé d'eux.
-Tu as remarqué ça? fit Serge en bondissant de son fauteuil.
-Quoi? demanda Marianne d'un air fatigué.
-Michelle ne m'a même pas salué et elle m'a regardé avec tant de dédain.
-Qu'attends-tu de plus sachant qu'elle fréquentait ces pequenauds?
-Non elle a changé. Elle m'a devisagé comme s'il me detestait et m'accusait de quelque chose.
-Je crois que tu commences vraiment à devenir paranoïaque tout comme Charlotte. Vous imaginez des choses qui n'existent que dans votre tête. Et je vois qui je suis la seule qui a la tête sur les épaules ici.
-Je ne suis pas fou Marianne, ne m'insulte pas.
-Non tu n'es pas fou mais tu as une imagination débordante. Michelle est fâchée après parce qu'elle a sûrement appris qu'on a menti à son frère et que tu y as participé.Ralph regarda sa femme préparer ses bagages d'un air morne.
-Tu es obligée de partir aujourd'hui?
-Oui comme ça demain après-midi je serai avec toi et notre fils.
Ralph se renfrogna de plus belle.
-Je ne suis pas si rassuré de savoir Michelle et toi sur cette route avec cet inconnu.
-On en a déjà discuté mon amour. Tout va bien se passer.
-Maman, quand est-ce que tu vas revenir?
-Demain mon poussin.
-Tu vas me manquer beaucoup.
-Tu vas me manquer aussi. Tu vas rester avec papa et tout va bien se passer.
-Oui.
Son père le prit dans ses bras et attrapa la valise de sa femme quand ils entendirent le klaxon. Vanessa prit son sac et les suivit.
Quand ils sortirent rejoindre Michelle, elle était sur le véranda.
-Salut mon neveu préféré!
-Et tu n'as qu'un seul, ajouta Ralph.
-Salut tatie!
Michelle le prit dans ses bras et le reposa toute de suite.
-Ta tante ne peut plus te porter mon ange. Quelle est cette histoire d'un seul neveu? demanda Michelle.
-Le fils de Charlotte n'est pas celui de Ralph, ajouta Vanessa.
-Je le savais! s'exclama Michelle. Cette vipère cachait bien son jeu.
-Michelle, ton neveu est là, fit remarquer Ralph.
-Toute à l'heure, je suis passée chez maman et je l'ai trouvé enfermer dans le bureau avec Serge. Ils ont eu l'air embarrassé en me voyant.
Vanessa détourna le regard.
Ralph haussa les épaules.
-Rien de nouveau. Ces deux-là sont inséparables et passaient des heures à discuter. Ils préparent sûrement un nouveau coup.
-C'est leur comportement qui m'a intrigué. Ils ont été surpris de me voir comme s'ils cachaient quelques choses et avaient peur qu'on les découvre.
-Que veux-tu dire Michelle?
-Moi je pense qu'ils entretiennent une relation plus qu'amicale que professionnelle.
Ralph éclata de rire et secoua la tête.
-Franchement Michelle, tu imagines maman et Serge? Ça n'a pas de sens. Non?
-Je ne sais pas. Moi aussi j'ai dû mal à les imaginer ensemble mais ils étaient bizarres tous les deux. Ça va Vanessa?
-Oui nous ferons mieux de nous mettre en route.
-J'aimerais rencontrer ce chauffeur qui va vous emmener dans le Cap-Haïtien.
-Il est dehors. Allons-y.
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La force du destin Tome 2 ( En Réécriture)
RomanceAprès leur mariage, Ralph et Vanessa pensaient faire taire leur mère respective en les mettant devant le fait accompli, ils s'imaginent être en paix pour vivre pleinement leur amour. Mais Marianne Mainville, la mère de Ralph n'est pas de cet avis...