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• Naëlia Oumaze •

F É V R I E R  2 0 1 8

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F É V R I E R  2 0 1 8

Je me regardais dans le miroir en soupirant et en me contemplant sous tous les angles. Non, ne croyez pas que je suis devenue une fille qui s'aime trop, j'étais juste une fille que ne savait pas comment s'habiller pour sortir avec un garçon.

Chose promise chose due, Tarik était rentré il y avait deux jours de Cannes et m'avait envoyé un message pour me dire qu'on allait sortir ce soir. De ma longue existence je n'avais jamais, je disais bien jamais eu un rencard avec un garçon ou une fille, juste mes vendredis pizza avec Sohan quoi.

Je n'avais pas vraiment d'amie de sexe féminin qui aurait pu m'épauler dans mon choix, j'avais juste Sohan qui mettait toujours le même survêt de foot - je le soupçonnais d'ailleurs de ne pas toujours le laver - et ses seuls accessoires étaient une sacoche LV et une chaîne en graine de café. Le top de la mode quoi.

- Bon allez Nana, c'est bon, te mets pas la pression, elles sont belles ces chaussures... Est-ce que je devrais opter pour des talons ? Non il va croire que je prends trop ça au sérieux mais... Les baskets ça fait la meuf qui s'en fout. Mais qu'est-ce que je raconte ! Bien évidemment que je ne prends pas ça au sérieux. Et puis voilà que je me mets à parler toute seule, génial.

Je soufflais pour la énième fois tel un climatiseur avant de me résigner à garder la paire de Puma que m'avait offert Sohan pour mes vingt-sept ans. Petits pieds vie.

Tarik m'avait dit qu'il allait venir me chercher en bas de mon bloc, so romantic avec pour la fumée blanche et glamour les expirations de joints des teneurs de mur. J'avais l'impression de me retrouver dans ces chroniques où le mec venait te chercher avec une grosse BMW chromée rouge mais pas trop, avec du violet mais pas trop. Et il allait me dire "monte ta race j'ai pas ton temps" et j'allais trouver ça trop choupi.

Mon Dieu Naëlia ressaisis-toi merde.

Je sursautais quand mon portable sonnait et me penchais sur la vasque de l'évier pour voir que monsieur Andrieu était en train de m'appeler. Je décrochais en rebouchant mon tube de mascara et mettais le mode bluetooth pour pouvoir lui parler en même temps que de ranger mon maquillage.

Naëlia : Allô ?

Tarik : J'suis en bas.

Et il raccrochait. Bien, charmant, sympathique tout ça.

Je récupérais mon portable, coupais la lumière de ma salle de bain, oublias - volontairement - de prendre une veste pour couvrir mes épaules dénudées par mon tee-shirt à manches courtes et quittais mon appartement. Je jetais un regard rapide à mon ascenseur, ces cons l'avaient enfin réparés mais je me doutais bien que l'état de fonctionnement de l'engin n'allait pas durer.

Je descendais rapidement les escaliers pour éviter de mettre tonton Tarik en colère et poussais la porte de l'immeuble pour en sortir. Je dévisageais les mecs qui me regardaient comme un morceau de viande et regrettais pendant une petite seconde d'être sortie comme ça, avec un tee-shirt et un pantalon pattes d'éléphant. Cette idée devrait même pas germer dans mon esprit et je grognais doucement en accélérant le pas.

𝘵𝘪𝘨𝘳𝘦𝘴𝘢Où les histoires vivent. Découvrez maintenant