20. préparation

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Alors que j'etais toujours dans ma chambre, les yeux fermés et l'esprit en plein entraînement pour la pseudo bataille qui allait bientôt, très bientôt avoir lieu. Un bal ? Mais qu'ont ils en tête ? Nous manipuler ? Nous mettre sous leur coupe, nous faire passer pour des alliés. Mais très sérieusement ... Un bal avec une fille qui n'a jamais et je dis bien jamais pris de vrais cours de danse; loin, très loin, à des années lumières même de la future héritière du contrôle du monde de fous dans lequel ont vit.

Ce combat n'a déjà pas encore débuté, je veux dire vraiment débuté, qu'il présente des inégalités. Je ne pensais bien évidement pas qu'ils respectent les règles du fair-play mais bon, on est diamétralement opposés, à des niveaux différents et en plus, ils possèdent bien plus d'atouts que nous. Et quoi de mieux pour dissimuler en quelques sortes qui a le pouvoir et qui ne l'a pas.

_ C'est bon madame, j'ai fini de faire votre maquillage. Est il à votre goût ? Me demande la voix hésitante de Marcus.

Marcus est un esclave, certes avec un semblant de liberté que leur offre généreusement Gabin, comme tous ceux qui se trouvent ici. Etant un ex-maquilleur professionnel, il a su se vanter d'avoir maquiller les plus "célèbres" mais avec les injustices de ce monde et la jalousie de tous les hommes, il a été trahi par la seule personne qu'il considérait comme son frère à cause de la jalousie de ce dernier. J'avais certes compris dans une moindre mesure l'importance du projet dont je fais parti. Mais quoi de mieux que des "exemples" concrets de ce que va impliquer la réussite de cette entreprise.

_ Oh, merci Marcus. Je te jures que je suis ravie, vraiment ravie de ce maquillage. Dis-je alors qu'il commençait un peu à panisuer. Je pense même que les autres femmes qui seront présentes seront vertes de jalousie. Rajoutais je avec un petit rire.

Un petit sourire se dessine sur son visage fatigué, rajoutant un air chaleureux à ce visage anciennement joufflu mais qui maintenant n'est que marqué par une profonde tristesse et une fatigue sans égale.

_ Marcus, va te reposer. Je le vois très bien que tu ne vas pas bien et puis on dirait que tu vas tomber tête la première sur le sol. Simone, accompagne le s'il te plaît.

_ Bien madame. Réponds cette dernière.

Toujours vêtue de mon peignoir crème, je me dirige vers le miroir pour regarder de près le chef d'oeuvre de cet homme rempli de talents. Même après autant de temps, il est toujours aussi habile. Un vrai maître dans l'art qui maintenant est considéré comme un vrai fantôme, comme si il n'avait jamais existé. Encore une personne qui me montre qu'il faut vraiment tout faire pour changer les choses, détruire cette hiérarchie de fous et reconstruire comme avant le monde. Gabin est bien loin de bien traiter ceux qui travaille pour lui. Il leur redonne plutôt une vie.

Un groupe de femmes avec toutes une boîtes dans les mains à l'exception d'une qui pousse le mannequin sur lequel est déposé ma robe. Je regarde cette dernière complètement ahurie, Gabin a du dépenser une fortune pour cette simple pièce sans compter les bijoux que doivent renfermer ces boîtes portées si précieusement par ces femmes de grand âge.

Disons que pour le définir, je n'ai pas peu de mots. Grand, beau riche, gentil, généreux, et n'oublions pas qui aime dépenser son argent dans des vêtements. Je me demande pas si parmi ceux que l'on vend il n'y a pas de pièces à lui ou qui sont de son style.

Avec un long et profond soupire, je laisse tomber mes réflexions et me rassois sur la chaise que j'avais laissée plus tôt. Une femme très âgée, sûrement la plus âgée des employés de Gabin, s'approche doucement de moi, une crainte inscrite dans le fond de ses yeux, ses muscles tremblant peut être de peur, peut être du poids de son grand âge. Avant même qu'elle n'ait le temps de faire un pas de plus, je me lève et me rapproche d'elle. À un seul et unique pas d'elle, je pose un genou à terre et prends délicatement sa main dans la mienne pour ensuite la poser sur mon front. Seuls ceux qui sont ou qui ont été esclaves connaissent cette posture bien que l'on soit forcé de le faire. Un salut, un serment ou je ne sais quoi encore comment ces salops osent l'appeler, mais un rabaissement pour nous, une humiliation même.

Lutte T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant