28. inconnu

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Nos deux téléphones continuent de sonner et je m'empresse de regarder qui est celui qui ose m'appeler à ce moment ci. Je suis plus ou moins surprise de voir que c'est à nouveau un numéro masqué. À cause de la poigne de mon fiancé qui se resserre encore une fois sur ma pauvre petite main, je détourne mon regard et me rends compte avec stupéfaction que c'est aussi un numéro masqué.

Mais qu'est-ce que....
Serais-ce l'œuvre de ce Archibald ?
Peut être mais cela n'explique en rien ce...comment dirais-je...cette agression, si le terme n'est pas trop fort.

Gabin lui semble un peu, pour ne pas dire extrêmement, hors de lui. Sa poigne est de plus en plus forte et sa respiration hachée me donne l'impression d'avoir un gladiateur bien trop hors de lui, prêt à commettre un meurtre. Mais bien évidemment pour nous qui avons côtoyé la mort pendant autant de temps, cela ne semble être guerre effrayant. Sauf si....

Bref, je m'égare du sujet. Son regard assassin me donne des sueurs froides. Il est un homme que j'ai toujours vu avec un énorme self-control, si on ne compte pas aujourd'hui. Il peut être un affreux tueur au sang froid ou un papa poule qui ne ferai pas de mal à une mouche.

Il regarde toujours le poings serrés, l'écran de mon téléphone. Et d'un coup, ses lèvres se mettent à bouger pour laisser sortir une voix des plus effrayante.

_ Ne réponds pas et surtout ne raccroche pas !

Jamais au grand jamais je ne l'ai entendu parler ainsi. C'était un ordre et obéir était la chose la plus sage à faire. Je ne sais pas ce que ça donne un Gabin fou furieux mais je préfère ne pas le savoir. J'ai peur, très peur, de lui mais aussi pour lui.

J'arrive au bout de quelques secondes à faire bouger quelques uns de mes muscles pour lui accorder un hochement de tête. Son visage a perdu pendant un instant toutes les émotions qui me terrifiaient et qui me donne encore la chaire de poule. Il me regarde maintenant avec des yeux doux, son regard n'est plus du tout aussi dénudé de sentiments plutôt agréable mais il est pourtant emprunt d'une férocité exemplaire qui se noie dans un torrent d'amour et d'inquiétude.

_ Marcel changement de plan. Emmenez nous dans le magasin le plus proche à mon nom ! Ordonne Gabin à notre chauffeur.

_ Bien monsieur !

Je souffle un peu, me disant qu'il sera bien plus sage d'être dans un endroit qui nous est plus ou moins familier ou du moins qui possède une meilleure sécurité qu'ici.

Assise, mon dos collé contre son torse, j'essaie de reprendre une respiration qu'on pourrait qualifier de calme. J'ai une étrange impression d'avoir oublié quelque chose d'important.

_ Mona ! M'exclamais je en me retournant vivement.

Son visage perds toutes ses couleurs. Il ne peut utiliser son téléphone maintenant sous peine que l'on soit localisé. Mais ... En tant que "parents", je trouve que le fait de se faire tuer, kidnapper ou je ne sais quoi d'autre me paraît un risque que l'on peut prendre. Pour elle, cette petite poupée vivante qui m'a charmée en un rien de temps.

_ Gabin...

_ Je sais mon amour, ne t'inquiètes pas je gères. Dit-il avant de regarder notre chauffeur. Marcel passez moi votre portable !

Ce dernier ne prend même pas la peine de demander pourquoi, de peur d'un licenciement je pense, et Gabin pianote sur l'écran après avoir lancé un bref remerciement à ce cher Marcel.

_ Audiel ? Phase 46 ! Prononce t'il avant de raccrocher directement.

Hein ? C'était quoi ça ? Je suis un peu perdu.

Mon fiancé me fait un clin d'oeil qui je pense signifie "nous en reparlerons plus tard". Je suis consciente qu'il s'agit bien d'un language codé qu'ils ont peut être mis en place quand ils étaient toujours obligés de tuer pour survivre mais pourquoi je n'en savais toujours rien. L'apprendre ça peut passer mais savoir au-moins qu'il en existe un m'aurais permis de savoir qu'il y avait un moyen de communication en cas de discussion surveillée. Et moi qui me suis cassée la tête à en chercher un qui pourrait nous servir.

Maintenant que j'y pense si c'est un code qui a été créé quand ils étaient toujours esclaves, il y a des chances que Archibald soit au courant pour ça. Merde...

_ Ne t'inquiètes pas, Archi ne connais pas celui là. Je m'en suis assuré. Me dit-il comme si il avait lu dans mes pensées.

Enfin rassurée, je pose ma tête sur son épaule et souffle un bon coup. J'ai bien cru qu'on allait pas y arriver cette fois-ci.

Notre chauffeur prend un virage un peu trop violement à mon goût et je me retrouve dans une position plus ou moins gênante pour moi. Gabin en dessous de moi me regarde avec malice alors que ma poitrine est sous son nez, complètement exposée. Et c'est là que je me dis que j'aurais du mettre un col roulé, même si la température à l'extérieur avoisine les vingt-cinq degrés. Heureusement pour moi, il se reprend assez rapidement et me chuchote à l'oreille "ce n'est qu'une partie remise ma chérie". J'ai senti mes joues s'empourprer violement.

Il... Je veux même pas y penser.

Du calme Lise, du calme... Il aurait très bien pu dire cela juste pour taquiner sauf que son regard affamé reste dans ma mémoire. Je jette un regard vers lui et il semble concentré sur la route. Plus concentré que Marcel qui pourtant est celui qui devrait l'être le plus. Que peut-il bien se tramer dans sa tête.

_ Nous sommes arrives vos grâces. S'exclame notre chauffeur.

Je vous déjà deux personnes posté devant nos portières. Le premier ouvre pour Gabin tandis que le second est resté sans rien faire à cause du regard meurtrier que lui lance mon fiancé. Une fois que ce dernier m'ait ouvert la porte, je me faufile hors du véhicule, guidée par la main de mon partenaire posée dans mon dos. Une fois à "l'abri" des regards, je lui donne un coup de coude dans les côtes pour la peur qu'il a fait au portier.

Mon partenaire grimace un peu sur le coup mais ris quand même de la situation qui selon lui est assez drôle. Une fois devant les portes qui mènent réellement au magasin, il me fait tourner vers l'escalier qui est dans un coin à droite.

Maintenant que j'y pense... Est-ce une coïncidence ou bien c'est comme ça partout dans tous les magasins à son nom ? Il y en avait aussi dans le magasin dans lequel je travaillais et chaque jour ça me démangeait d'aller jeter un coup d'œil. On monte rapidement les marches et je me retrouve devant un bureau des plus classiques.

Gabin avance vers la bibliothèque qui fait tout le mur et tire sur un des livres. Comment n'y ais-je pas pensé ? Ça m'était passé par la tête que monsieur adore les passages secrets.

_ après vous Madame. Fait-il pour faire descendre un peu la tension ce qui déclanche chez moi un petit rire.

Je prends sa main comme dans les films où la jeune fille tombe sous le charme d'un homme qu'elle connait à peine. Ugh..

Nous traversons le long couloirs gelé, qui encore une fois me fait penser que j'aurais aimé mettre un col roulé, avant de nous retrouver devant un garage rempli à craqué de voiture de tous modèles. De la dernière Lamborghini à un modèle qui date du 20 ème siècle, assez bien entretenu je trouve, on a tout.

Mon cher fiancé resserre sa prise sur ma main pour que je sors de ma rêverie et me tire vers une BMW neuve et me demande de rentrer. Il prend la clé de contact et démarre. Un petit sentier de terre nous fait sortir de ce rêve de pilote automobile digne de ce nom et la voiture roule sur une bonne distance avant qu'on atteigne la sortie de la grotte.

_ Décidément, il a pas fini de me surprendre.

_ C'est ce qui est le mieux. Notre relation serait bien trop ennuyante si il n'y avait pas de surprise. N'est ce pas ma chérie ? Dit il avec son éternel sourire en coin et pour accentuer ses paroles, il prend ma main dans la siennes et embrasse délicatement le dos de celle-ci.

_ Maintenant, rentrons à la maison !

Salut à tous et joyeux Noël 🎉🎊🥳.

J'aurais dû poster ce chapitre hier mais j'en est été empêché. Donc voilà ! Je vous souhaite encore une fois un joyeux Noël et vous dis à bientôt pour la suite.

Lutte T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant