35. Carte.

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Pdv Lise

_ Crois-tu que tu auras du temps demain pour que l'on puisse analyser la carte ?

J'ai failli métouffer quand il ma posé cette question. Que dire ? Je n'arrive tout simplement pas à y croire. Ça fait je ne sais combien de temps que nous avons ramené cette carte de chez la famille royale que je m'étais même fait à l'idée que je ne la verrais que quand la situation serait devenue absolument critique. Je finis par toiser Gabin alors que lui, observe chacune de mes réactions d'un air attentif, attendant plus que tout une réponse de ma part. Je ne fais que jouer avec mes couverts alors que lui angoisse sûrement en attente de ma réponse.

_ Oui ! Finis-je par dire très peu sûre de moi et de ma réponse.

Il me sourit puis baisse instantanément le regard. Je n'ai aucune idée de ce qui se trame dans sa tête. Je continue de le fixer telle une psychopathe et lui ne daigne même pas me regarder dans les yeux. Le poids de mon regard semble ne pas le faire réagir et comme on dit, aux grands maux, les grands remèdes. Je me lève et me dirige vers lui. Toujours la tête baissée, il ne semble pas remarquer que je me rapproche de lui et tant mieux, il ne pourra donc pas protester.

Arrivée auprès de lui, je m'assois sur ses cuisses et le force à me regarder dans les yeux. Il semble anéanti, je dirais même abattu en quelque sorte.

_ Parle-moi ! S'il te plaît Gabin. Je ne pourrais pas t'aider si tu ne me parle pas. Dis-je d'une voix plaintive en espérant le faire parler, ne serait-ce qu'un peu.

Il me regarde sans décoller ses lèvres, je le sens sur le point dexploser mais il se retient. Pourquoi autant de cachoteries d'un coup ? Je ne capitule pas pour autant et continue de le fixer. Le poids de mon regard semble le gêner un peu et tant mieux.

_ J'ai peur de te perdre. J'ai peur de vous perdre, toi et Mona. Jai tellement peur et Je pense qu'il vaut mieux pour tous que nous sachions quels secrets renferment la carte, non seulement pour notre entourage mais aussi pour tous ceux que nous nous sommes secrètement engagés à protéger. Je n'ai nulle envie de vivre avec la sensation de ne pas pouvoir avancer juste par ce que j'ai peur de te perdre, de vous perdre. Et....

_ Pas besoin de te lancer dans une longue explication mon amour. Je te comprends et je comprends encore plus ta peur. Je ne te quitterais jamais, sois en sûr. Dis-je plus confiante que jamais.

Ses yeux s'éclairent d'une lueur nouvelle et il me serre encore plus dans ses bras, goûtant avidement mes lèvres comme si c'était le seul et unique moyen de vraiment se calmer et se rendre compte que ce n'est pas un rêve puisque oui, ça ne l'est absolument pas. Je me redresse, m'écartant en même temps de lui et me lève. Je dépose un dernier baiser sur ses lèvres et part m'asseoir.

_ Tu me tortures là ! Dit-il avec un petit sourire

_ Non, jai juste faim. Dis-je en massoyant.

Il rigole doucement et baisse la tête vers son assiette. Je me régale avec les plats cuisinés par le personnel des cuisines. Je ne les connais pas mais je les aime beaucoup, eux et leurs mets. Il faut d'ailleurs que je rencontre tout le personnel vu que je vais bientôt devenir la maîtresse de maison.

_ Que se passe-t-il dans cette tête ? Me demande Gabin en posant son menton sur le haut de mon crâne.

Je n'avais même pas vu qu'il avait fini de manger et que mon assiette était elle aussi vide. Je relève la tête et mes lèvres rentrent immédiatement en contact avec les siennes. Ce léger contact ne dure qu'un instant alors que je remets ma tête droite et me relève aidée par mon fiancé. Je croise son regard rempli de désir et d'un coup, je suis déstabilisée. Je ne sais pas trop comment je dois réagir. Je pose ma main libre sur son torse et sentant son coeur battre la chamade sous ma paume, le mien suit le mouvement. Ses lèvres se rapprochent dangereusement des miennes et je ne bouge pas d'un poil. Un petit sourire naît sur ses lèvres avant que celles-ci prennent totalement possession des miennes. Le baiser ne dure qu'un instant mais il a le mérite dêtre quand même intense. Je me mets à ressentir un manque puisque je n'ai pas pu goûter ses lèvres encore un peu plus longtemps

****

Je me réveille une nouvelle fois dans cette chambre et mon coeur se réchauffe à la simple pensée de ce qui s'est passé hier soir. Tant de révélations pour simplement n'en retenir qu'une seule. Le fait qu'il maime. Et pas qu'un peu. Jai failli m'évanouir quand il m'a fait sa déclaration. On pourrait ne pas en parler comme une déclaration d'amour faite dans les comédies romantiques ou dans les romans à leau de rose, mais ça a eu le don de me faire réaliser à quel point il peut être un grand sentimental en plus d'être un bon combattant. Je ferme les yeux et me prépare à affronter cette nouvelle journée. Au programme, quelques réajustements au niveau de ma robe de mariée, un entretien avec les fleuristes et les décorateurs ainsi que le chef cuisinier, mais aussi et surtout un examen plus qu'approfondi de la carte. Jai hâte de connaître les secrets qu'elle renferme.

Je me relève dès que ma servante préférée, jai nommé Simone. Bien qu'elle soit devenue en quelque sorte notre médecin personnel, elle reste quand même sans réel documents qui pourraient la placer à cette position. Marina et trois autres servantes se dirigent vers la salle de bain tandis-que les autres restent dans la chambre pour ranger le peu de bazar qu'il y a. La routine étant la même depuis quelques mois, je me suis dit quil valait mieux se rendre à l'évidence que refuser d'avoir, à peu près, le même traitement que les femmes de la même classe sociale que moi ébruiterait par conséquent la supercherie derrière ce mariage. Je suis donc bien obligée de faire ça même si jai toujours ce petit malaise au risque d'être démasquée.

Les évènements prévus pour cette journée prennent finalement fin, je me retrouve en début de soirée face à la grande porte en bois peint du bureau de Gabin. Mes mains sont moites mais je suis tout de même excitée comme une puce de pouvoir savoir ce qui se trouve réellement sur cette carte et si ces informations nous sont vraiment utiles ou si c'est juste une indication qui nous fera perdre notre temps. La porte souvre au moment même où je me décide à poser ma main sur la poignée et je ne suis pas surprise de voir devant moi Audiel et ce dernier n'oublie pas de me faire un petit sourire pour me mettre en confiance le plus possible. Gabin, lui, est assis sur son fauteuil et devant lui se trouve la carte, toujours dans son étui. Il me regarde dans les yeux avant que ceux-ci ne se baissent pour fixer la carte posée devant lui. Jhésite entre le rassurer et prendre la carte pour essayer de la déchiffrer tout de suite. Je me retrouve partagée en deux, d'un côté, mes sentiments qui me demandent d'essayer de d'abord de calmer mon fiancé et de l'autre, se trouve ma raison qui me dit qu'une bonne nouvelle ferait disparaître ses angoisses, au moins pour quelques temps.

Je le vois respirer un grand coup avant de me désigner le fauteuil à ses côtés. Je prends place et à peine me suis-je installée qu'il étend la carte sur son bureau. Les minutes qui suivent passent dans le silence alors que j'essaie d'ordonner toutes les informations que me procurent cette carte dans une logique plutôt réaliste alors que les deux jeunes hommes se contentent de me fixer sans un mot. Sur une petite feuille de papier, jécris parfois quelques mots, parfois des phrases entières alors que jessaie de décrypter chaque symbole. Tout se passe hyper vite jusqu'à ce qu'un dessin étrange et une phrase tout aussi étrange apparaissent dans mon champ de vision. Je mets cela de côté avant de continuer de glisser mon regard sur chaque petit détail que peut bien comporter ce bout de papier jaunie et j'y découvre plusieurs petites énigmes inscrites sur ce qui est supposé être un chemin. Plusieurs lignes qui devraient indiquer des routes ou tout autre chemin menant à un endroit ou à un autre ne sont en fait que des phrases écrites de façon condensées pour faire croire à un chemin, et les actuels noms de villes, de commune ou autre, ne sont qu'une espèce de code informatique. Jécris tout ce qui peut être utile à Audiel sur un autre bout de papier et les énigmes sur un autre, les gardant dans la langue d'origine au cas où je l'aurais mal compris. A la fin de mon examen, je me retrouve avec trois feuilles bien remplies, une pour Audiel et les deux autres pour moi pour un examen futur.

A l'instant où je relève finalement la tête, tous deux me regardent ahuris au vu de la quantité d'informations recueillie en si peu de temps. Ils sont pendus à mes lèvres, attendant sûrement le moment où je révèlerai ce que jai découvert.

Salut tout le monde.
Alors après une absence assez prolongée, je reviens avec un nouveau chapitre.
Je vous dis donc à bientôt pour un nouveau chapitre. 😘

Lutte T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant