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Pdv Gabin

Je rentre chez moi après avoir massacré le punching-ball de mon ami. Il me semble qu'il a des informations à me révéler mais je pense qu'il vaut mieux pour lui tout comme pour moi que je ne les entende pas maintenant. J'ai toujours la rage qui coule dans mes veines. Mais comme je ne veux pas que les autres subissent ce que j'ai subi pendant près de quinze ans d'affilé, je me retiens pour aller me défouler mes outils de sport, espérant fortement que la fatigue physique couvrira la haine que je ressens.

À peine ouvrais je la porte de ma demeure que je vois celle qui en peu de temps a emprisonné mon coeur. Comment fait-elle a chaque fois pour qu'en un regard toute pensée rationnelle s'envole et que mon coeur fonde à la vision de son sourire ? C'est un mystère. Mais un mystère qui me semble bien moins dangereux que celui que renferme cette carte.

Je m'efforce à lui faire un sourire et commence à me détendre un peu. Mais ma tête ne le veux pas, elle me renvoie les paroles d'Audiel en pleine face et un sentiment de possessivité et de... je ne sais quoi encore renaît en moi. Elle est mienne, elle sera bientôt ma femme. La mienne ! Pas la sienne. En aucun cas, il ne posera plus ses yeux sur son corps et je m'y engage.

_ Gabin ? Tu es sûr que ça va ? Me demande t'elle de sa voix douce.

Ça me surprend toujours de voir à quel point elle peut être douce et gentille. Beaucoup parmi ceux qui se considèrent comme mes amis juste parce qu'ils ont la même position sociale que moi pensent que c'est une bête de foire et d'autres ne l'aiment que pour son physique. Leur mentalité de pervers me dégoûte au plus haut point mais ça ne semble pas déranger leurs femmes.

Et ce petit monologue me ramène vers mon problème. Je sers les poings pour éviter d'exploser devant ma fiancée et là des images me montent à l'esprit.

_ Mama ! Crie une petite voix que je n'ai pas de peine à reconnaître comme étant celle de ma fille.

Sa petite bouille m'apparaît et je la vois qui tend les bras pour que sa gouvernante la mette dans les bras de sa nouvelle maman. Les voir toutes les deux dans cette position me donne l'impression de renaître, d'être un homme simple qui n'a jamais été traité comme une vulgaire marchandise, à être traité comme un moins que rien que l'on trimballe ici et là pour je n'ais qu'elle raison, qui doit se battre et avoir du sang sur les mains, espérant avoir ne serait-ce qu'un petit morceau de pain.

Non, j'ai l'impression d'être un homme avec un passé commun qui a bien entendu dû travailler pour être où il en est et qui est prêt à épouser l'élue de son cœur.

Oui ! Moi, Gabin Ivan j'ose prononcer ces mots, me mettant dans la peau d'un poète, d'un amoureux des lettres pour exprimer ce que cette part de moi qui reçoit chaque jour un peu plus de bonheur veut dire au monde. Mais outre cette partie romantique et poétique, une partie possessive et protectrice a jaillit et l'esprit d'un tueur en série s'est insinué en moi.

Je le dis haut et fort. Celui qui touche à un cheveux de ma femme ou de ma fille est un homme mort.

_ Gabin ?

Je sursaute légèrement sortant de mes pensées les plus lugubres pour faire face à ma charmante femme. Son visage près du mien, je peux y lire quelques brides d'une inquiétude naissante. Je pose mes doigts sur sa nuque et rapproche sa tête de la mienne avant de sceller nos lèvres dans un baiser plus qu'enflamé. Oh, que j'aime cette femme! Mona, elle, est toujours dans les bras de sa mère et à sa petite voix qui exprime son dégoût envers la situation que nous la forçons à regarder.

Soudain, elle me griffe le visage avec ses petits, mais aiguisé à morts, ongles. Je m'écarte vivement de Lise qui tient la petite qui s'était accrochée à moi.  Cette dernière me regarde méchamment.

Lutte T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant