11. Comment ... ?

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Ils étaient tous là à nous fixer mais surtout moi. Je pense qu'ils ne pensaient pas qu'un autre individu de classe inférieur ne rentre dans leur cercle d'aussitôt. Mais ça ne me dérange pas plus que ça. Je dirais même que ça me procure un sentiment de joie en quelques sortes. Je vois quand même quelques femmes jalouses ici et là ainsi que les regards que me lancent certains hommes.

Je me tourne vers Gabin pour le regarder dans les yeux. Il affiche une mine indéchiffrable mais j'arrive quand-même à voir un petit sourire se dessiner sur le coin de ses lèvres. Il a l'air amusé par la situation et je me demande bien pourquoi.

Toujours perché en haut des escaliers, Gabin pose ses mains sur ma taille avant d'avancer sa tête vers mon oreille.

_ Alors comment tu te sens ? Me murmure t'il.

_ Pour l'instant tout va bien. Lui répondis-je de la même manière avant qu'il ne prenne possession de mes lèvres.

Après ce petit instant, il prend ma main et nous redescendons les escaliers. Les flashs des caméras qui ne m'avaient pas dérangé la première fois me brûlent la rétine à tel point qu'à un moment, je ferme momentanément les yeux.

À l'instant où nous arrivons en bas, plusieurs journalistes se ruent vers nous pour nous poser des questions. Je réponds à quelques unes et Gabin répond aux restantes. De longues minutes passent pendant lesquelles on enchaîne questions après questions jusqu'à ce que Gabin en ai marre. Il fait un signe de la main qui fait taire les journalistes et me tire vers les autres bourgeois.

_ Mon ami, c'est une bien belle trouvaille que tu as là. S'écrie un homme, que je devine être un duc, en s'avançant vers nous. Enchanté votre Grandeur, je me présente Duc Martin...

_ Martin arrête de faire ton cinéma. Lâche une femme que je suppose être la sienne en venant vers nous, sa main posée sur son ventre arrondi. Enchanté Comtesse Lise. Continue t'elle en me faisant une petite révérence.

Je me sens un peu mal à l'aise. Je ne pensais pas que l'on allait m'attribuer ce titre aussitôt. Mais je me sens surtout mal pour cette femme qui doit endurer toute cette cérémonie alors qu'elle est enceinte. Je me ressaisie assez vite et continue la conversation.

_ De même Duchesse...

_ Mon nom est Annabelle, votre grandeur.

_ Alors enchanté Duchesse Annabelle. Dis-je alors qu'elle me lance un petit sourire.

_ Si je peux me permettre comment vous êtes vous rencontré ? Demande le fameux Martin.

_ C'est évident, le comte Gabin l'a choisi parmi les centaines de femmes qui travaillent pour lui sans même la connaître. S'écrie une femme dans mon dos et ce d'une voix remplie de jalousie.

Notre petit groupe se retourne pour voir qui est cette femme. Cette dernière est une comtesse. Ses doigts agrippent fermement les pans de sa robe, montrant à quel point cette situation la dérange. Son visage n'exprime que pure haine. Cette haine n'est pas que visible sur son visage, elle est aussi lisible sur le visage de toutes celles qui je pense sont célibataires et qui voulaient sûrement une relation avec Gabin.

_ Détrompez vous, ce n'est pas parce qu'elle travaillait dans une de mes boutiques que vous avez le droit de la traiter comme une moins que rien, comtesse Eleanor. Et pour notre rencontre, c'était vraiment avant qu'elle ne travaille pour moi. Dit il en agrippant ma taille pour me coller à lui.

Je suis un peu perdue. Pourquoi se fâche t'il autant ? Je peux comprendre qu'il ait des sentiments pour moi et qu'il ne veuille pas que notre mission ne soit en péril. Mais d'ici à exprimer son mécontentement aussi brusquement, ça me gène un peu.

Lutte T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant