Outer Banks IIJJII

Chapitre 59:

Le cœur d'Ashlyn n'a jamais cogné aussi fort contre sa cage thoracique mais semble soudain s'arrêter lorsqu'elle se retrouve dans une pièce sans issue. Elle tourne sur elle-même, éclairant la pièce de tous les côtés mais ne parvient pas à trouver de solution mise à part celle de rebrousser chemin et de foncer tout droit sur sa poursuivante.

-Et merde ! lâche-t-elle en plaçant une main contre son front humide. Ok Ash, reprends-toi... Au moins la psychopathe n'est pas là et ne va pas te découper en morceaux. Pour l'instant...

Manqué. Il ne faut jamais parler trop vite et la Kook commence à en prendre conscience.

La Thornton entend un fracas dans son dos qui lui fait faire volte-face et elle pousse un cri strident lorsqu'elle remarque la vieille femme se tenir face à elle, la canne levée vers le ciel.

-Léon ! hurle cette dernière. Où est-ce que tu te caches ?!

-Je ne suis pas Léon !

Ashlyn a tout juste le temps d'éviter la canne à la pointe aiguisée qui allait s'abattre droit sur son crâne en se jetant sur le côté avant de se relever en trébuchante sur quelques mètres pour passer derrière la femme et quitter la pièce précipitamment.

-Putain de merde !

Les injures qui s'échappent de la bouche de la Kook se multiplient au fur et à mesure qu'elle parcourt les couloirs, se cognant dans les murs dans la précipitation et sentant sa cheville s'embraser.

Seulement, la jeune femme se stoppe brusquement lorsqu'elle se rend compte qu'elle se trouve de nouveau dans la salle où se situe le disjoncteur.

-C'est pas vrai...

Ashlyn ne souhaite qu'une chose à cet instant précis: retrouver ses amies. Elle doit les rejoindre. Elle le sait.

Alors pourquoi elle n'arrive plus à bouger ? Pourquoi son thorax semble compressé jusqu'à en devenir douloureux ?

Ashlyn comprend ce qui lui arrive à l'instant même où tout se met à tourner autour d'elle, où elle a l'impression que son souffle est bloqué au point d'avoir la sensation d'étouffement.

-Nan s'il te plaît... C'est... c'est pas le moment, articule-t-elle entre chaque respiration haletante tout en titubant vers le meuble le plus proche qui s'avère être une vieille commode pour tenter de s'y appuyer afin de rester sur ses deux jambes.

Calme-toi. Calme-toi. Calme-toi.

Les yeux d'Ashlyn se pose sur la fenêtre qui lui fait face et malgré la poussière qui l'encrasse de long en large, elle parvient à y percevoir le jardin engloutit par l'obscurité. Et dans cette même obscurité elle y voit deux enfants.

Un petit garçon et une petite fille.

Un Cameron et une Thornton.

L'enfant attrape la main de celle qui est à ses cotés tout en la tirant pour l'entraîner avec lui.

-Allez, Lyn ! Dépêche-toi, Sarah va bientôt venir nous chercher !

Mais la petite ne semble pas vouloir s'aventurer plus loin et essaie d'aller à l'encontre de la direction que souhaite emprunter le petit blond.

-Arrête Rafe, s'il te plaît je veux pas y aller !

Le garçon arrête de tirer sur sa main et se redirige alors pour se retrouver face à elle en lui adressant un sourire rassurant.