10. Le choc

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La section spéciale et Stiles avaient laissé le couple Hale-Stilinski se retrouver entre eux. Ils s'étaient séparés dans les couloirs du QG du FBI après avoir convenu de continuer l'interrogatoire le lendemain matin, puis chacun retrouva son propre univers.

Stiles n'était resté qu'une demi-heure dans la chambre du couple mais avoir fait leur rencontre l'avait bouleversé. Pris séparément, les deux amants étaient touchants, captivants et fascinants, ne vous laissant entrevoir qu'une parcelle infime de ce qu'il se dégageait de leur personne une fois le couple réuni.

Les voir ensemble était une évidence. Ils dégageaient une aura de bonheur, de sérénité, ils s'emblaient intouchables, rien ne pouvant venir faire de l'ombre à leur amour. Stiles était sûr d'avoir sous les yeux, le parfait exemple de deux âmes-sœurs réunies.

C'était troublant à voir, presque magique, ils s'accordaient parfaitement comme des jumeaux, en parfaite harmonie.

Quand monsieur hale-Stilinski vit son mari étendu, inconscient dans son lit, lui prit immédiatement la main et l'embrassa sur le front, les larmes aux yeux. Ce petit geste qui pouvait paraître anodin aux yeux des non-initiés, toucha Stiles, bien qu'il ne l'avouera jamais.

Ce petit geste, tout en simplicité, témoignait d'une grande complicité entre eux, soutenu par le regard plein d'amour de monsieur Hale-Stilinski pour son mari.

Cette attention réconfortante qui voulait dire : Je suis là pour toi, prends tout de moi, ma force, mon amour, tout ce que tu voudras je te le donnerai. Une sorte de promesse silencieuse d'un amour infini, sans rien attendre en retour que le bonheur partagé ensemble.

Stiles voyait dans ce couple la démonstration d'un amour où l'on donne sans peur, en toute confiance et conscience et où l'on reçoit avec gratitude et humilité.

Mais tout ça effrayait Stiles, car c'était quelque chose qu'il n'avait jamais connu en couple et pour lui le plus terrifiant c'était de croire en l'amour par ce qu'il était comme un fantôme qu'on ne pouvait pas contrôler. Une fois qu'il nous tombait dessus, on ne s'en remettait pas, jamais.

Il avait peur d'être aimé, car ça lui rappela sa mère, qui l'avait aimé d'un amour inconditionnel et qui pourtant l'avait abandonné. Elle avait aimé son père du même amour mais ça ne les avait pas sauvés de cette horrible séparation.

La mort de sa mère avait été la pire épreuve de sa vie et il était terrifié à l'idée de perdre une personne qu'il aimerait comme il l'avait aimée. Il n'avait pas la force de revivre cette tragédie encore une fois. C'était une des raisons pour lesquelles il avait beaucoup de difficultés avec les émotions. Les siennes autant que celles des autres.

Avec toutes ses réflexions en tête, il relisait pour la dixième fois un chapitre sur les maladies connue chez les loups-garous dans un livre qu'il avait emprunté à Deaton.

Sa matinée forte en émotions l'avait grandement troublé et il n'arrivait pas à se concentrer. Il avait besoin de se vider la tête, plus rien ne pouvait y entrer en ce moment et ça l'énervait profondément.

Il prit son téléphone et s'allongea sur le lit, dans sa chambre d'hôtel non loin du laboratoire du Dr. Bishop.

Tout en fredonnant et sans s'en rendre compte, il était en train de relire le message de Derek.

" Salut Stiles, je tenais à m'excuser pour mon attitude de vendredi, j'étais en colère contre moi et je t'ai tout balancé à la figure alors que tu n'y étais pour rien. Je t'en prie pardonne-moi.

P.S : J'espère que tu ne resteras pas trop longtemps à boston."

Il n'y avait pas encore répondu et ne savait pas vraiment ce qu'il voulait lui dire. Stiles pouvait facilement lui dire qu'il acceptait ses excuses, ça c'était clair, facile et logique. Ses émotions par rapport au reste du message et ses intentions face à l'espoir de Derek, c'était autre chose de bien moins limpide, beaucoup plus déstabilisant.

Déjà qu'il avait du mal avec ses propres émotions alors gérer celles des autres c'était un niveau encore jamais atteint pour lui. Devoir répondre aux quelques mots de Derek lui demandant de ne pas le laisser seul trop longtemps, ça lui semblait quelque chose d'infranchissable, comme d'escalader l'Everest en tongues en récitant une poésie.

Il était tétanisé car il avait l'impression que ce qu'il répondrait aurait l'effet d'une bombe, autant sur Derek que sur lui et il n'était pas prêt à encaisser le choc.

Dans quel merdier s'était-il encore fourré ?

Après une énième relecture et dix mille scénarios dans sa tête, il trouva enfin les mots.

Il prit son courage à deux mains et décida de faire simple et sans ambiguïté :

"Salut Derek, j'accepte tes excuses, mais promets-moi d'arrêter la Tequila-aconit, ça ne te réussit pas. Je serai de retour pour le week-end, vendredi soir je pense...

Il n'envoya pas encore le message, quelque chose le poussait à aller parler à Derek en personne, même s'il avait peur de ce qui pourrait se passer.

Derek avait tellement changé qu'il ne reconnaissait plus son ami, mais il lui avait fait la promesse d'être présent pour lui alors il termina son message par :

...Ça te dirait qu'on aille boire un verre à mon retour (sans Tequila, je te préfère sobre) ? A plus"

Il envoya le message et se remit à relire pour la onzième fois ce même foutu article. Mais ça ne l'aida pas vraiment dans son affaire, quelque chose ne collait toujours pas.

Il appela Deaton pour savoir s'il avait trouvé quelque chose de son côté. Ce dernier était tout aussi perdu, il avait relu tous les bouquins de son cabinet vétérinaire, sans vraiment trouver une piste concluante. Tout lui faisait penser à une sorte d'empoisonnement, néanmoins il n'était pas convaincu à 100%.

Stiles appela ensuite Peter Bishop pour voir s'il ne pouvait pas demander à voir l'émissaire de la meute de l'autre univers. Il lui expliqua le rôle d'un émissaire pour que Peter demande à parler à la bonne personne.

Après quelques minutes, Peter le rappela, en lui disant que la personne en question serait là le lendemain matin avec monsieur Hale-Stilinski pour les aider dans leur enquête.

Par curiosité et par professionnalisme, Stiles demanda si cette personne était le Dr. Alan Deaton. Peter lui répondit que non, c'était une femme ; la mère de notre victime. L'émissaire de la meute n'était autre que Claudia Stilinski.

Stiles, de surprise, lâcha son téléphone et se laissa tomber sur le lit en tremblant, une main sur son cœur.

Il regarda le plafond sans se rendre compte qu'il avait oublié de respirer depuis quelques secondes déjà et que des larmes coulaient le long de ses joues. Parterre, sortant du téléphone, on entendait la voix inquiète de Peter qui l'appelait en vain.

Stiles s'était déjà replongé dans ses souvenirs, revoyant sa vie avec sa mère. Revivant les bons comme les mauvais moments qu'ils avaient pu partager. Incapable de reprendre le fil de ses pensées et le cours de la réalité.

Un autre monde (AU Sterek)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant