•C H A P I T R E•42•

88 9 4
                                    

•chapitre•42•


Je regardais à travers la vitre de la voiture, regardant les arbres défiler sur la route et pensais à peut-être mes derniers instants passés auprès de chacun de mes amis. J'avais serré tout le monde dans mes bras, je leur avais promis que je m'en sortirais, ce que j'espèrerais sincèrement. La plupart des garçons étaient convaincus que j'y arriverais et que j'étais assez forte pour le faire. Ils m'avaient rappelé le jour où nous étions allés dans un bar, où Harry avait décidé ce soir-là de tester mes capacités à me défendre. Autant dire que cela ne s'était pas très bien terminé puisque l'homme n'avait été qu'à quelques secondes de me tirer dessus avant qu'Harry n'arrive. Mais les garçons m'ont dit qu'ils avaient été époustouflés de ce que j'avais fait ce soir-là en essayant de me battre avec l'homme. Je me souviens que cette nuit-là, j'avais eu littéralement envie d'étrangler Harry sur place pour son inconscience.

Ils étaient tous certains que je m'en sortirais aujourd'hui comme je m'en étais plus ou moins sortie ce soir-là. Mais une personne n'était pas d'accord avec ça. Harry. Il pensait qu'il ne me reverrait jamais et sans doute avait-il raison ? J'espérais que non. Parce qu'il était le seul à qui je n'avais pas dit au revoir. Il n'était pas venu nous accompagner jusqu'à la voiture, il était seulement resté à l'une des chambres libres qui restaient au QG. Il y avait passé la majeure partie de ses journées ces derniers jours, il s'était enfermé dedans et pour les peu de fois qu'il en sortait, il avait décidé de ne même pas m'adresser ne serait-ce qu'un regard.

J'avouerais que cela me fendait le cœur en tellement de morceaux que je ne pourrais mettre un nombre dessus, même si celui-ci contenait beaucoup de zéros, parce que ça serait toujours plus que ça.

Notre histoire n'aura finalement pas tenu très longtemps, elle n'avait été question que de quelques jours seulement. Et pourtant je l'aimais bien avant et je l'aimerais bien après. Je le sais, surtout si aujourd'hui est mon dernier jour.

- Tu penses à lui ? me demanda Julia.

Elle me sortit de mes pensées les plus intimes pour me faire revenir à la réalité des choses. Je tournai alors ma tête vers la blonde assise à côté de moi, c'est elle qui tenait le volant.

- Non, mentis-je.

- Sais-tu que tu n'es pas très bonne menteuse, ou alors c'est moi qui sais très bien percer les gens à jour.

- La deuxième option, dis-je.

- Donc tu ne nies pas ?

- Non, je soufflai. Je viens de me rendre compte que cela ne servait plus à rien maintenant. Autant parler sincèrement... après tout la mort n'est peut-être pas très loin.

- Je ne sais même pas comment tu fais pour supporter tout ça. C'est l'une des raisons qui fait que je ne suis plus en couple aujourd'hui, le célibat est quelque chose de simple et de calme.

- Quelle est la raison ? Elle regardait au loin, comme si elle réfléchissait à la chose alors que je savais qu'elle l'avait en tête, peut-être cherchait-elle juste un moyen de le dire.

- Le fait que deux personnes s'aiment tellement, qu'elles se déchirent. Ils n'arrivent pas à contrôler ce qu'il se passe, et ils s'éloignent, se font du mal mutuellement. Alors qu'ils devraient peut-être faire le contraire, mais l'amour est tellement fort qu'il est impossible de faire autrement.

- C'est de ça dont tu as peur ? Elle hocha la tête.

- Je l'ai déjà vécu, je sais ce que tu ressens.

- Tu as déjà vécu cela ? demandai-je.

- Hum hum... une fois, c'était il y a longtemps. Ça n'a pas bien fini, pas du tout. Je pense que c'est rare que les couples se remettent de pareilles déchirures, je pense que seuls ceux qui ont encore de l'espoir peuvent y arriver. Si l'un abandonne, c'est terminé.

B R E A T H E  | H.S |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant