•C H A P I T R E•36•

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•chapitre•36•

•chapitre•36•

Je me souvenais du jour de l'accident. Voir mon sang chaud dévaler avec vitesse ma peau, se mélangeant avec celui de mes parents. Je n'avais jamais vu autant de sang de toute ma vie, et je n'avais pas su à qui telle quantité de sang appartenait. Il y en avait tellement que je m'étais dit que j'allais mourir vidée de mon liquide.

De longues et profondes coupures sur mon corps que je pouvais encore sentir, les morceaux de verre en moi me brûlant.

J'avais réellement pensé mourir ce jour-là, mes parents étaient morts et j'étais sûre d'être la prochaine. La dernière certes, mais la prochaine ce jour-là. Mon corps m'avait tellement brûlé de l'intérieur comme de l'extérieur, la douleur avait été tellement insupportable qu'elle m'avait fait faire des malaises à plusieurs reprises. Je n'avais jamais ressenti une douleur physique aussi forte que ce jour-là. La douleur mentale était venue juste après, lorsque je commençais à me rendre compte que finalement j'avais survécu, que j'avais été la seule à survivre et que mes parents étaient morts.

J'avais pensé mourir ce jour-là, mais je m'étais trompé. Mais peut-être que cette fois-ci je n'y échapperai pas ? Il est peut-être temps de sombrer définitivement.

Point de vue de Harry :

Son visage ne cessait de me hanter, ses yeux verts me regardant, m'affrontant. Je n'avais jamais vu autant de colère dans des prunelles de toute ma vie. Ils étaient comme ça très longtemps, je les avais connus comme ça.

Ce soir-là, elle avait été tout ce dont j'avais besoin. J'avais vu en elle des choses que je ne saurais pas expliquer. Elle avait une voix si douce et un langage si cru. Elle m'avait fait penser un peu à moi.

Finalement, ses yeux verts et ses paroles arrogantes m'avaient envoûté. Il était clair maintenant que cette fille que je pensais détester m'avait finalement hypnotisé. J'avais l'impression de sentir ses ongles enfoncés dans mon cœur noir. Moi qui pensais que personne ne pourrait l'atteindre un jour, je sentais son emprise sur moi. Elle était là, constamment.

Il fut un temps où je pensais la détester, mais j'avais compris maintenant que ça n'avait jamais été le cas. Elle me ressemblait trop, et ça m'avait fait peur. J'avais senti que cette fille aurait pu m'avoir, alors j'avais fait le nécessaire pour qu'elle me déteste. Et pourtant j'aurais pu simplement la faire retourner chez elle, est-ce que je l'avais fait ? Non, je n'y étais jamais arrivé et pourtant j'y avais pensé à plusieurs reprises.

Mais quelque chose m'en avait empêché, je n'arrivais pas à me défaire d'elle. Sans le savoir elle m'avait déjà pris dans sa toile. À ce moment-là, la simple pensée que je ne la reverrais plus le soir dans le lit me faisait perdre tous mes moyens.

Au fur et à mesure du temps, son agressivité s'était un peu estompée avec moi, peut-être parce que maintenant je me comportais moins comme un connard.

Mais cette chose dans ses yeux n'avait jamais disparu. Louis m'avait dit un jour que nos regards se ressemblaient et qu'il avait l'impression d'y voir la même chose à l'intérieur. Je n'avais pas réellement compris, je lui avais dit d'aller se faire voir et qu'il ne racontait que des conneries. Mais après ça j'étais resté des heures devant un miroir à regarder mes yeux et à réfléchir à ce que cet idiot m'avait dit.

Il était vrai qu'elle et moi avions la même couleur émeraude. Mais je n'avais toujours pas compris de quoi parlait Louis. C'était peut-être moi l'idiot.

Encore aujourd'hui je ne comprenais pas. J'avais beau me regarder dans le miroir, fermer les yeux et me la visualiser, je ne voyais rien. Je voyais juste la femme qui me rendait fou, chaque jour depuis des mois entiers.

B R E A T H E  | H.S |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant