Une passion consumée, brûlant tout sur son passage

Chapitre 1

Le commencement

Tout est obscur autour de moi. Un silence lourd règne sur la salle et pourtant je suis là, debout, sur la piste. Le spot de lumière s'allume et se projette sur moi, entraînant des applaudissements, qui viennent briser le silence. Je m'avance sur la piste en restant concentrée. Cette compétition est la plus importante de ma carrière, ce pour quoi j'ai travaillé si dur. Je n'ai pas le droit à l'erreur.

Je me dirige au centre de la piste pour prendre ma position de départ et j'attends que la musique se lance pour débuter mon programme. Les applaudissements cessent, mon cœur bat si fort que le public entier pourrait l'entendre. Je souffle et rentre dans ma bulle. Je ne peux plus reculer maintenant. La musique démarre et mon programme commence enfin.

Mes mouvements fluides suivent la musique, ma tunique se joint à la mélodie, comme si ces éléments et moi, nous ne faisions qu'un. Je glisse sur la piste pour prendre en vitesse, je réalise un certain nombre de figures et je sens que le public aime ça. Je patine comme si ma vie en dépendait, comme si c'était mon dernier programme. La musique, la chorégraphie, ma tunique, ma coiffure, mon maquillage, mes expressions, tout est intense.

Puis, je prends de l'élan avant de me retourner et de patiner en arrière. Je me concentre, avant de m'élancer dans les airs. Pendant une demi seconde, je me sens libre et légère. Au moment de me réceptionner, je sens un déséquilibre anormal. Malgré ma position de bras et de jambes, mon corps semble lourd et je sens le froid parcourir mon dos, mon épaule. Que se passe-t-il ? Le public pousse des cris de peur, la stupéfaction se lit sur leurs visages. Personne ne pouvait imaginer ce qu'il vient de se passer.

Après que ma tête ait heurté le sol, je sens une douleur atroce sur mon genou gauche. Elle est si forte, que je ne la sens plus, les gens s'affolent autour de moi, je vois flou et tout devient sombre. Je suis allongée sur la piste glaciale, j'ai froid et personne ne vient m'aider.

Réveillée en sursaut, je me rends compte que ma respiration est très rapide. Je sens des picotements dans l'ensemble de mon corps, je vois trouble et j'ai du mal à respirer. Je n'arrive pas à bouger, la sueur perle sur mon front. Je suis en train de faire une crise de panique. Impossible de reprendre le contrôle sur mon corps, des larmes coulent sur mes joues, que je suis incapable de retenir. Je suis en train de mourir et je ne peux rien faire pour y remédier.

Un poids arrive soudainement sur mon lit. Je sens une masse de poils se frotter à moi et se coller contre ma poitrine. Avec douceur, une tête se dresse en face de mon visage et je vois entre deux larmes, deux magnifiques yeux couleur or me fixer avec intensité. J'entends quelques petits gémissements qui me rassurent. Mon rythme cardiaque ralentit enfin et la réalité revient à moi. Dans un effort qui me paraît surhumain, je lève mon bras droit, pour caresser la tête qui me fait face. A ce contact, j'entends un léger bruit, qui m'arrache un sourire nerveux

Mackenzie : Décidément, je ne suis rien sans toi... dis-je avant de déposer un baiser sur son front

Les picotements disparaissent et je me sens enfin apaisée. Je reste collée à mon ange gardien pendant quelques minutes, qui me semblent des heures. Contre elle, je me sens en sécurité. Je tourne la tête, et regarde mon téléphone qui charge. Il est 7 heures 20, j'ai encore du temps, mais qu'importe, je suis réveillée. Autant me lever....

J'enfile mes chaussettes et je descends l'escalier pour me diriger vers la cuisine. J'allume la machine à café, y met une tasse et me fait couler un café. Pendant ce temps, je bois un grand verre d'eau, la crise dû à mon cauchemar cette nuit m'a complètement déshydratée. Je me prépare des pancakes avec des myrtilles et des framboises. Je vais avoir besoin de force aujourd'hui. Je sens une présence derrière moi et me retourne pour voir mon petit ange gardien se tenir au bout de la pièce...