Chapitre 45

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Momo

Si je n'avais pas si mal au genou gauche, je serais parti en courant il y a bien longtemps. Le trajet n'est pourtant pas si long pour aller à la maison. Mais là, j'ai l'impression qu'il dure depuis une éternité...

Je n'ose pas tourner la tête à ma gauche, de peur de croiser son regard. Il n'y a aucun bruit dans la voiture, mis à part la respiration du Chef pâtissier. La tension est palpable, prête à exploser à tout moment

Emmanuel Teyssier : Où habites tu ? demanda-t-il froidement

Mackenzie : Vous pouvez vous arrêtez là Chef... Je continuerai à pieds...

Il a arrêté la voiture, laissant le moteur tourner, puis a pivoté la tête dans ma direction. Je sens son regard perçant sur moi

Mackenzie : C'est gentil... Merci... répondis-je timidement et fuyante

Alors que je m'apprête à descendre, une vive douleur au genou gauche m'arrache une grimace de torture

Emmanuel Teyssier : Tu penses vraiment que dans ton état tu pourras marcher ? demanda-t-il de manière sarcastique

Mackenzie : Vous savez, c'est fou ce que le corps humain peut faire quand on a du mental...

Emmanuel Teyssier : Ecoute, vu la tête que tu fais, je ne pense pas que ça va t'aider

Mackenzie : Je sauterai à cloche pied alors...

Le Chef pâtissier soupira, visiblement impatient

Emmanuel Teyssier : Ton adresse s'il te plaît...

Mackenzie : Ce n'est pas la peine

J'ai posé ma main sur la poignée et réitéré ma tentative de bouger pour partir, mais cette fois, un cri de douleur m'a échappé

Emmanuel Teyssier : Bon, je t'emmène à l'hôpital... dit-il en s'apprêtant à repartir

Mackenzie : NON ! répliquais-je en haussant la voix, la main toujours sur la poignée de la portière

J'ai fermé les yeux un instant pour prendre une profonde inspiration

Mackenzie : 47 rue Céleste...

La voiture s'est remise en marche, et je passe une main sur mon visage. Mais qu'est-ce que je viens de faire... Même en conduisant, il jette de rapides regards dans ma direction

Emmanuel Teyssier : Tu étais sincère ?

J'ai légèrement tourné la tête, ne comprenant pas ce qu'il veut dire

Emmanuel Teyssier : Pour le sucre soufflé...

Mackenzie : Bien sûr répondis-je toujours le regard fuyant. Travailler le sucre est très technique...

Emmanuel Teyssier : Pas tant que ça... dit-il fièrement

J'ai esquissé un léger sourire, que je tente de dissimuler... Il faut toujours qu'il soit aussi égocentrique...

Emmanuel Teyssier : Tu y arriveras toi aussi

Mackenzie : Si vous le dites...

La voiture tourna dans ma rue, et s'arrêta devant ma porte. Le pâtissier éteignit le moteur, mais aucun de nous ne bouge. Le Chef Teyssier soupire, avant de tourner la tête sur la gauche, le bras adossé contre la vitre. J'allais actionner la poignée, quand sa voix me stoppa dans mon élan

Une passion consumée, brûlant tout sur son passageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant