Chapitre 170

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Attirance irrépressible

Les mains dans les poches de ma veste, j'avance dans la rue calme. Nymeria devant moi se promène fièrement, s'arrêtant à quelques endroits pour observer ce qui se passe. Notre balade a duré au moins deux bonnes heures. Une façon de me faire pardonner pour ces deux jours d'absence. Durant ce temps-là, je n'ai pas décroché un mot, même pour parler à ma coloc que je suis ravie de retrouver.

Alors que je tourne au coin de notre rue, Nymeria court à toute vitesse jusqu'à la porte. Je continue de marcher lentement et aperçoit sa silhouette au loin. Quand son regard croisa le mien, il fit deux pas en avant, en attendant que je le rejoigne.

Je grimpe les quelques marches du patio et arrive à sa hauteur

Mackenzie : Qu'est-ce que tu fais là ?

Emmanuel Teyssier : J'ai prétexté devoir aller à l'Institut...

Je ne réponds pas et me contente seulement de sortir ma main de ma poche, tenant mes clés. Je déverrouille la porte et rentre, pour ensuite me décaler et le lui permettre à son tour. Je pose mes affaires sur la table et retire ma veste, alors qu'il avance longuement vers moi

Mackenzie : Comment ils ont pris la nouvelle ? demandais-je d'une voix enrouée

Emmanuel Teyssier : Comme toi je dirais...

Mackenzie : Pas sûre que ce soit une bonne chose...

J'inspire longuement et marche jusqu'à la cuisine pour me servir une boisson fraiche. Dos à lui, je sens qu'il me rejoint mais je ne me retourne pas pour autant

Mackenzie : Tu veux quelque chose ?

Emmanuel Teyssier : Que tu me regardes...

Je me suis figée un instant, sentant mon cœur battre à toute vitesse. Je me reprends immédiatement et retourne au salon pour remplir un peu d'eau à Nymeria

Emmanuel Teyssier : Tu les as gardés...

Du coin de l'œil, je remarque qu'il parle du vase rempli de fleurs rouges. Ma louve en profite pour se coucher dans son panier, attendant sagement sans un bruit

Emmanuel Teyssier : Elles sont encore bien fleuries

J'inspire longuement, laissant ainsi le silence répondre à ma place

Emmanuel Teyssier : Pourtant elles ont une semaine

Mackenzie : Suffit de bien savoir comment les entretenir répondis-je en haussant les épaules

Mon verre à la main, je m'assois légèrement sur la table, le regard fuyant

Mackenzie : Il y a au moins ça que je sais entretenir... marmonnais-je discrètement

Je me surprends à l'observer. Mais dès qu'il pose les yeux sur moi, je détourne le regard

Emmanuel Teyssier : Les dernières heures ont été suffisamment claires je crois...

Mackenzie : Limpides même. J'ai bien compris que tu n'étais pas fait pour faire confiance aux gens

Emmanuel Teyssier : Toi non plus...

Mackenzie : Et on a été assez fou pour croire en l'autre... lançais-je d'une voix fragile

Il fit un pas vers moi et je continue de fuir son regard. Même si je sais que je ne pourrais le faire indéfiniment...

Une passion consumée, brûlant tout sur son passageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant