The Powers Of Golden Eyes

15. La fin du dragon solaire

Sigrid et les siens marchent sur Alvidi. La route est encore longue pour arriver au pont entre les deux royaumes elfiques. Et les dangers guettent encore. Parmi les braves elfes qui la soutiennent et la conseil, Ser Gliror dirige l'armée en l'absence de Dag, parti avec la reine Kementari à Limstella. En ce qui concerne la sécurité rapprochée de l'elleth, cela relève du rôle du dieu de la malice.

Lors de ce voyage, Loki a le temps d'observer les environs. Que ce soit pour la sécurité de Sigrid, mais aussi par curiosité de découvrir de nouveaux endroits de ce royaume. De plus, il prend le temps d'observer la reine Doré ; chacun de ses gestes et chaque comportement qu'elle montre sont analysés avec attention par le dieu asgardien. Il sent que quelque chose de puissant coule en elle. Il ne l'a pas connu avant que les dragons viennent au monde, mais il a la nette impression que cette énergie, ce pouvoir s'est accru dès leurs venus. Simple intuition qui pourrait se révéler exacte, mais le dieu malicieux décide de se focaliser sur la situation et non sur ces pensées. Il doit veiller sur elle et non se laisser distraire malgré la tentation.

La nuit se met à tomber. Les soldats s'empressent de monter le campement et de sécuriser les lieux. Une fois le camp installé, en bonne et due forme, une poignée de soldat continue leur chemin, préparant la future avancée de leur Reine. Solar, Nora et Cybèle se posent lourdement au sol après une journée de vol. Les trois dragons ont atteint leurs tailles d'adolescents, et cela, depuis un moment. Sigrid a constaté que leur croissance s'est arrêtée. La jeune femme ne s'inquiète guère de cette interruption. Elle a confiance en ses enfants. Ils continueront de grandir quand ce sera le moment opportun.

L'Elleth aux yeux d'or part leur rendre visite après cette longue journée de voyage. Des biches brûlées tombent du ciel, heurtant violemment le sol. Les reptiles se jettent sur leurs proies, se chamaillant de temps à autre quand la queue d'un vient embêter le voisin qui se met à siffler ou à bousculer ce dernier. Les elfes autours tentent de les ignorer, mais le bruit et l'odeur est inévitable. Sigrid en est consciente, mais elle refuse de les éloigner. Ils sont encore trop vulnérables. Elle les observe manger, même si voir ces cervidés se faire dévorer sauvagement lui fait mal au cœur. Noria finit la première, embêtant sa sœur qui se met à claquer de la mâchoire pour l'éloigner de son dîner. Sigrid appelle la dragonne rouge qui se calme et s'avance vers elle. L'elleth remarque tout de suite une égratignure dans le cou. Sans doute une blessure dû à une bagarre.

Sigrid : Faîtes attention. Murmure-t-elle.

Elle caresse doucement son cou, sans toucher l'endroit égratigné. La jeune femme se redresse et s'éloigne peu à peu, les laissant ensemble et se reposer. Sigrid rejoint sa tente, où Deliriel venait de préparer une table, en plein air. Elle n'avait pas envie de dîner sous la tente. Elle avait envie de changer pour ce soir. Sigrid prend place et fut servie par sa servante personnelle. Après quelques instants, le dieu de la malice se présente. Sigrid avait demandé à un garde d'aller le chercher, pour qu'ils puissent dîner ensemble.

Ne pouvant refuser cette invitation, le dieu accepta, mais ne mangea rien. L'appétit lui manquait depuis un moment. Au lieu de cela, il divague dans ses pensées...

Sigrid l'observe du coin de l'œil. C'est rare qu'elle puisse le fixer sans qu'il ne la regarde dans la seconde qui suit. Il doit sûrement penser à quelque chose de très intéressant... Ce qui permet à l'elleth de le détailler ; un corps svelte, mais pas moins sans force. Un visage fin et doux, mais également marqué par des épreuves de la vie. Des yeux vert émeraude. Une couleur qui plaît énormément à l'elleth aux yeux d'or par ailleurs. Aucun elfe n'a des yeux de cette couleur, de cette teinte avec une telle intensité dans le regard. Il a de beaux cheveux mi-longs couleur ébène. Et un cœur meurtri par le passé. Sigrid voit en lui un homme souffrant, qui crie à l'aide, mais que personne n'entend, ou ne veut entendre. Elle ne veut pas paraître intrusive, mais elle meurt d'envie de le questionner. Pourquoi souffre-t-il ainsi ? Pourquoi souffre-t-il autant ? Tant de question...