- « Tu veux jouer à cela Marie, » il dit faisant abstraction de sa remarque quant à l'emploi de son prénom « Alors, jouons. »
Les gardes du Cardinal s'emparent de leurs épées à l'affût de tout ennemi.
Un son bref comparable à un vent strident passe à quelques mèches de mon visage tandis qu'un garde en uniforme de mousquetaire tombe au sol, une flèche plantée dans la poitrine.
C'est le signal, le signal du début du combat.
Une dizaine d'hommes sort des bois, munie d'épées ils se jettent sur leurs ennemis. Les gardes du Cardinal.
S'en suit une ruée de combats, de lames croisées, de blessés, de morts. Des flèches volent en tous sens manquant le plus souvent leur cible. Un homme sans uniforme tombe à quelques pas de moi. Je m'approche, prudente et après avoir vérifié qu'il est bien mort je saisie son épée ainsi que sa dague que j'insère dans ma ceinture et cherche Mère du regard.
Mais je ne la trouve pas, ni elle ni le Cardinal ou encore le frère d'Alessandro. Sentant la panique me gagner j'entreprends de rejoindre Palmyr, qui bien que protégée par un Léonce armé est une proie facile pour tout agresseur.
Lorsque je commence mon ascension, un garde du Cardinal me barre le passage. Plutôt engraissé et dégarni il me sourit avec une lueur féroce dans le regard. Il s'approche peu à peu s'attendant à ma rémission. J'ai le regret de le décevoir, je ne me rendrais pas.
Je me lance vers lui, pare son attaque et à l'aide d'une parure qu'Alessandro m'a appris, ironique non ?, le mets à terre. Mais là en vient l'hésitation. Mettre fin à une vie. Un choix difficile, ma vie contre la sienne. Non, le choix est vite pris. Il me regarde, surpris de s'être fait avoir par une jeune fille tandis que du côté plat de ma lame je lui donne un grand coup sur le crâne, l'assommant.
C'est à ce moment que je sens une légère pointe dans mon dos. Pression qui ne se fait pas sentir longtemps. Je me retourne vivement alors que le bruit sourd d'un corps tombant au sol parvient à mes oreilles. Un homme sans uniforme, habillé de noir comme tous les autres sortient des bois, a transpercé de sa lame le corps d'un assaillant qui tentait de me tuer dans le dos. Je le remercie en abaissant ma tête, il répond :
- « Ma Dame.
- Je ne suis pas Dame.
- Qu'importe, Arthur pour vous servir. » il exécute une légère révérence.
- « Vous êtes payés par ma Mère ?
- C'est exacte Ma Dame. » il hoche à son tour de la tête faisant abstraction de ma remarque précédente.
- « Bien, aidez-moi à rejoindre mes amis.
- Bien Ma Dame. »
Joli garçon, il semble néanmoins plus âgé. Brun, les cheveux aux épaules, il se positionne à mes côté m'aidant à tracer un chemin jusqu'à Palmyr et Léonce.
Après quelques croisements de lames nous y parvenons finalement.
Léonce se bat de manière très agile, son agilité n'est pas si surprenante que cela lorsque j'y pense puisqu'il faisait partie du partenariat qu'Alessandro et Césaire formaient, contre deux hommes. Lorsque Palmyr m'aperçois elle se rue vers moi.
- « Raphaëlle ! Oh Raphaëlle tu vas bien ?, j'étais si inquiète !
- J'ai eu tellement peur de ne plus jamais te revoir ! Lorsqu'il m'a montré tes cheveux j'ai eu la peur de ma vie.
- Où est Césaire ? Ne devrait-il pas être avec toi ?
- Il n'est... il est... »
A mon regard vide, elle devine son funeste destin.
VOUS LISEZ
Raphaëlle
Historische RomaneLundi sept mai 1635, sous les rayons solaires du petit matin Raphaëlle Oiseau apprend l'inévitable et le tant redouté. Son mariage. Sa mère ayant entrepris des recherches pour un bon parti depuis la mort de son propre époux, est finalement parvenue...