Raphaëlle

Chapitre 12: Magnifique

- « Il n’y a que toi pour passer par l’arrière de la boutique. » Une femme d’un peu plus d’une trentaine d’année surgit devant moi offrant une accolade au jeune homme.

Césaire semble mal à l’aise mais ne refuse pas cette marque d’affection. Elle est un peu ronde mais son sourire rayonnant la rend si belle. Elle semble pleine de joie de vivre et originale, originalité qui se reflète dans ses habits sortant de l’ordinaire. Lorsqu’elle m’aperçoit elle s’exclame en gardant le sourire :

- « Tu ne me présentes pas la jolie fille derrière toi ?

- Qu’est-ce que vous avez tous à dire qu’elle est jolie ?

- Eh bien parce qu’elle l’est voyons ! » Elle lève les bras au ciel puis d’un mouvement de main balayant la remarque de Césaire rajoute : « Ignore-le ma belle, il est comme ça lorsqu’il ne veut pas montrer ses sentiments, mais au fond ce n’est qu’un petit garçon en manque d’amour. » Je rie face à sa remarque. Je dois avouer que j’ai du mal à voir Césaire de cette manière. La femme rousse rajoute « Bon, que puis-je faire pour vous deux ?

- On aurait besoin de vêtements de femme pour elle et de plus distingués pour moi. » Ignorant mon regard interrogateur il continu «  Je m’occupe de moi, Gladys peux-tu t’occuper d’elle s’il te plait ?

- Bien évidemment. Nous allons te rendre époustouflante ma jolie, tu verras. »

Ne me laissant le temps de placer un mot elle me saisit sans brusquerie par le bras et me dirige vers le côté de sa boutique remplie de robes. Après m’avoir poussé dans ce qui semble être une salle d’essayage elle m’ordonne de me déshabiller tandis qu’elle me tend une robe blanche parsemée de roses noirs. J’ignore comment elle a su ma taille mais celle-ci me va parfaitement. La robe est resplendissante, je me sens bien dedans. Elle possède une sorte de cape-traine la rendant originale. Pendant que Gladys monte mes cheveux en coiffe et y insère une rose blanche je me regarde dans le miroir.

Mon esprit se plonge dans un univers où je suis une fantastique héroïne pourchassant le mal et aidant le bon. Dans un univers où mon épée et moi dominons tout adversaire, terrassant tout ennemi en proie au mal.

Puis dans un autre monde où je rencontre l’homme parfait. L’homme qui fait chavirer mon cœur et possède une place importante dans mon bonheur.

- « A quoi penses-tu ? » Je me tourne et aperçois Gladys me regardant d’un air amusé.

- « Oh Gladys, vous m’avez fait peur.

- Excuses-moi, là n’était pas mon intention.

- Je peux vous poser une question ?

- A une condition ma jolie.

- Laquelle ?

- Que tu me tutoies ! Je ne suis pas une de ces nobles enfermées par des règles, tu es l’amie de Césaire alors tu es mon amie.

- Nous ne sommes pas amis…

- Vous devez être proches car tu es la première personne qu’il emmène ici. Bon qu’elle était ta question ?

- Comment connaissez-vous…euh milles excuses…comment connais-tu Césaire ?

- Sa mère et moi étions très proches. » Elle prononce d’une voix douce et pleine de tristesse et reprend « Elle l’emmenait souvent avec elle lorsqu’elle venait me rendre visite dans ma boutique. Quand elle est morte il a continué de venir ici. Je crois qu’il voit un peu d’elle dans cette pauvre boutique, cela doit lui rappeler quelques souvenirs. »