« Gémir sur un malheur passé, c'est le plus sûr moyen d'en attirer un autre. »
C'est ce qu'a écrit Shakespeare dans sa tragédie Othello et je crois pouvoir dire que cela décrit parfaitement notre situation.
J'ai beau avoir reçu beaucoup d'informations je ne me sens que plus perdue même si bon nombre de choses tombent sous le sens. Je ne cesse de ressasser les données et les évènements dans ma tête mais j'ai l'impression que quelque chose ne fonctionne pas correctement. Comme si tous les engrenages qui habituellement s'emboitent parfaitement les uns dans les autres, cette fois ne tourneraient pas pour une mystérieuse raison.
Et cette raison je continuerai de la chercher, quoi qu'il advienne.
- « Raphaëlle ? » une voix qui m'était autrefois inconnue mais pour laquelle j'ai à présent beaucoup d'estime m'ôte de mes songes.
- « Pardonnez-moi, je réfléchissais simplement. Que proposiez-vous ?
- Je disais que notre informateur aurait une piste sur un espion qui serait dans les parages. Je recommande de partir à sa recherche en petit groupe avec maintes précautions puis de l'attirer pour connaitre ce qu'il sait. Nous manquons cruellement d'informations et je pense que nous devrions opérer différemment avec Alessandro.
- Que voulez-vous dire Arthur ? » l'interrompt Mère.
- « Eh bien Ma Dame, Alessandro refuse de nous donner de quelconques informations. Aucun son ne franchit ses lèvres si ce n'est pour narguer Césaire ou votre fille. Il ne compte pas prendre parti pour nous, nous devrions lui donner une raison. Nous avons essayé plusieurs manières d'agir, en passant par l'ami torturé jusqu'à l'ami qui veut se venger. Mais rien n'y fait, il refuse de croire que son Père l'ai abandonné sur le champ de bataille. Nous devons lui donner une raison de nous croire, de se rallier à nos côtés.
- Vous plaisantez j'espère ? » la voix dure de Césaire jusque-là silencieuse s'élève dans la salle de réunion. Il décroise ses bras, se détache du mur sur lequel il était appuyé et s'avance vers nous. « Il ne nous aidera pas, quoique nous lui disions.
- Alors nous ne dirons rien, nous lui montrerons. » Césaire l'observe surpris, une profonde consternation se lit sur ses traits. Quant à Mère elle semble pour le moins intéressée.
- Soyez plus spécifique je vous prie.
- Oui Ma Dame. » il hoche la tête face à Mère et reprend « Si nous arrivons à capturer l'espion, que nous le mettons dans la même cellule que le fils du Cardinal, que nous leur laissions un peu de temps pour faire connaissance et que nous questionnons ardûment l'espion devant Alessandro, celui-ci entendra ses réponses et comprendra enfin que son père n'est qu'un vil homme qui ne sert que son propre intérêt. Non seulement nous aurons gagné des informations mais nous aurons aussi gagné la confiance d'Alessandro. Et si Alessandro n'y croit pas nous aurons tout de même l'espion qui lui possède déjà certaines informations. » Mère le regarde, un sourire de satisfaction sur les lèvres n'annonce rien de bon pour cet espion.
- « Ce que vous proposez-là n'est point idiot.
- Cela ne marchera jamais ! » élève Césaire.
- « Si, cela pourrait fonctionner et nous n'avons rien à y perdre. »
- « Ils ont raison Césaire. » je prononce. « Nous devons essayer.
- Si nous avons à perdre. Si l'enlèvement échoue alors il ira en informer le Cardinal qui saurai immédiatement où nous sommes. Je connais Alessandro, il ne croira jamais les dires de l'espion mai il croira à un comédien que nous aurions engagé.
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Raphaëlle
Historical FictionLundi sept mai 1635, sous les rayons solaires du petit matin Raphaëlle Oiseau apprend l'inévitable et le tant redouté. Son mariage. Sa mère ayant entrepris des recherches pour un bon parti depuis la mort de son propre époux, est finalement parvenue...