Chapitre 36: Paul, fils de Jules

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A nouveau me voici face à la personne que je suis devenue. Depuis un bon moment je regarde mon reflet dans la flaque d'eau devant la bâtisse. En cette fin de saison d'été il pleut des cordes. L'air est humide et peu réchauffé, c'est un temps auquel je suis peu habituée en cette période.

Peu importe, l'image de mon reflet me rappelle que je ne suis plus cette petite fille, en seulement quelques mois j'ai pris plusieurs années.

Un souvenir me revient, la fois où je m'observais dans un miroir avant d'aller à la cour seule pour la première fois. Je devais avoir treize ou quatorze ans, je ne sais plus exactement.

A m'entendre on pourrait croire que je passe mon temps à me regarder.

Cette image s'efface lorsque le son de la voix de Mère parvient à mes oreilles.

- « Vous avez pris une bonne initiative. Raphaëlle ne doit jamais être mise en connaissance. Cela la briserait.

- Je n'avais aucune intention de l'y mettre. » répond Césaire.

Je me fige à l'entente de ces dires. Parlent-ils de la déclaration de Césaire vis-à-vis de sa raison à mon enlèvement en pleine nuit ? Qu'est-ce qu'ils ont besoin de me cacher qui puisse être si atroce que je m'effondrerais ?

Mon cœur se brise, ma peur surgit, toutes les idées plus atroces les unes que les autres font placent dans mon esprit.

Mais je relativise, de toute manière je lui en veux déjà alors au point où nous en sommes je n'ai rien à perdre. La seule chose sur laquelle je dois me concentrer c'est Palmyr et Léonce.

Je m'avance vers l'arrière de la bâtisse en faisant le tour. Mes bottes de cuir pleines de boue marchent de flaque d'eau en flaque d'eau ralentissant mon ascension. Habillée d'un bas et d'un haut qui doivent appartenir à un des hommes en noir, je n'ai pas fière allure.

Alessandro nous a révélé plus tôt deux maisonnées que possède son père dont nous n'étions point en connaissance.

J'arrive finalement au niveau de Mère, Arthur, Césaire ainsi qu'Alessandro, Simon et Florent. Ce dernier m'offre un sourire lorsque j'arrive.

- « Vous tombez bien Ma Dame, votre Mère et Césaire viennent de nous rejoindre, nous parlions justement du plan que nous devrions mettre au point pour récupérer vos amis.

- Ainsi vous vous êtes finalement décidé à m'immiscer dans vos plans ?

- Puisque c'est la seule façon de garder un œil sur toi, alors oui ma fille nous souhaitons, enfin plus exactement nous tolérons que tu participes à l'assaut. »

Je ne laisse aucune émotion paraître sur mon visage même si je n'ai qu'une envie, sauter de joie.

Je ne peux m'empêcher de noter un échange de regard d'appréciation de la part du bon vieux Simon à Mère.

- « Il vous tardait d'accepter mon implication. »

Après un court silence Arthur reprend la parole.

- « Bien, ainsi je vous propose... »

*

J'avance à pas lent, veillant à ne faire aucun bruit.

Arthur fait signe à deux de ses hommes de pénétrer dans l'ensemble du bâtiment.

Après quelques instants, il fait signe à Césaire et moi de le suivre pour entrer à notre tour.

Face à face Césaire et moi nous lançons un court regard puis longeons la muraille de pierres grises et entrons dans une cour où gis plusieurs corps ennemis.

RaphaëlleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant