Chapitre 37: Echange revisité

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- « Je vous ai dit qu'il avait été rebaptisé. Réfléchissez Raphaëlle, vous êtes loin d'être sotte. Vous le connaissez très bien, si bien que vous lui accordez assez de confiance pour être à vos côtés dans cette pièce. »

Mon cœur flanche. Et si... et si...

Non c'est impossible.

Il ment, il ment forcément.

- « Alors, vous avez trouvé ? » Mazarin demande, fier des doutes qu'il a instaurés dans mon esprit.

- « Je ne vous crois pas, il n'est pas votre fils. Encore moins celui de Mère. »

J'ai beau prier ces paroles au plus profond de mon être je sais qu'il dit vrai. Beaucoup de choses s'expliquent, comme sa ressemblance avec Mère et encore avec Alessandro. Il est brun, comme eux, il est agile, comme eux, il a les yeux en amande, comme eux, mais malgré les airs de familles leurs caractères sont si différents. Cependant cela expliquerait la haine du Cardinal et...

Non ! Il ment !

- « Et pourtant tel est le cas. Après de longues recherches et investigations j'ai moi-même cherché une preuve. »

Mon cœur bat, mon ventre se serre.

- « Une tache de vin semblable à la mienne et au même endroit. »

D'un geste il baisse son col et dénude sa clavicule jusqu'à son épaule laissant apparaître une légère tache violacée prenant comme la forme de la Sicile.

Le son d'une épée tombe au sol rugit face au silence installé.

Et je me rappel, je me souviens de l'avoir vu torse-nu dans sa chambrée. Je me remémore cette tâche qui m'avait intriguée sur cette musculature parfaite.

- « Vous... vous mon père ?

- Oui mon fils.

- Vous mentez ! Mes parents....

- T'ont adopté. » le Cardinal l'interromps. « Tu as été laissé sur le pas de leur boulangerie, leur mort ne leur a sans doute pas accordé le temps de te l'avouer mais tu es né Paolo Mazzarini.

- C'est impossible...

- La preuve en n'est que si.

- Admettons que vous dites vrai, vous vous seriez donné tout ce mal pour récupérer un fils dont vous ne connaissiez point l'existence jusqu'il y a peu alors que vous laissez celui que vous avez élevé aux mains de l'ennemis ? Cela n'a aucun sens ! » déclare Césaire qui ne semble point si dérouté par les derniers aveux. « Il est malade le vioque ! » il se tournant vers moi.

En d'autres circonstances j'aurai sans doute ri.

Ne semblant point se soucier des propos de Césaire, le Cardinal se tourne vers moi.

- « Alors, avons-nous un marché ? »

Échanger un ami contre un autre, hors de question.

Je me tourne vers Arthur, nos regards se comprennent. Comme des frères et sœurs. Puis mon regard croise celui de Césaire. Nous nous comprenons aussi, mais d'une manière très différente.

- « Pourquoi devrai-je hésiter ? Il n'est qu'un homme qui travaille pour Mère et je le sais plus en sécurité avec vous qu'avec elle. De plus je tiens à revoir mon amie. » D'abord surpris il ne réagit pas puis répond :

- « Bien. Alors Paolo va venir avec moi...

- Je me prénomme Arthur.

- Peu importe, il va venir avec moi, Giulio va sortir avec votre amie et nous ferons l'échange. Si vous exercez ne serait-ce qu'un seul geste j'exécuterai mon fils. »

RaphaëlleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant