- « Qu'est-ce que l'on fait maintenant ? » je demande le visage tourné vers Mère.
- « Nous attendons patiemment des nouvelles d'Arthur. Selon ce qu'elles contiendront nous saurons si nous pouvons nous fier à la promesse du Cardinal.
- Nous ne pourrons jamais nous y fier, il n'est guère homme à tenir sa parole. » je déclare.
- « Nous n'avons rien d'autre à quoi nous raccrocher.
- Mère, il n'a pas fait toute cette entreprise pour retrouver un fils dont il ignorait l'existence. C'est vous qu'il veut. » mes mots sortent de ma bouche sans passer par ma substance grise.
C'est comme si une partie de moi qui restait jusqu'alors en sommeil s'éveillait pour me révéler des détails que je n'avais pas assimilés.
- « Il est égocentrique, paranoïaque, calculateur, ne pense qu'à son bien-être et plus que tout, il est fou. » je continu. « Mais d'une certaine manière il croit en son amour pour vous. Il ne vous laissera jamais sans son emprise, vous êtes ce qu'il cherche depuis le début. S'il voulait me tuer, qu'il n'avait cure du sort de son propre fils, mettait sa réputation en danger ce n'était que dans un but précis. Je ne l'avais jusqu'alors pas compris mais il vous veut vous Mère, il veut une famille avec vous. Il ne laissera en aucun cas partir Arthur puisqu'il fait partie de la vie qu'il s'est lui-même inventé. Si vous revenez à Paris ou même dans son champ d'action il vous pourchassera. Si je l'avais compris plus tôt Arthur ne serait point parti. » je baisse mon regard au sol puis une pensée surgit dans mon esprit me faisant relever la tête vivement et balbutier : « Louis Charles ! Mon frère doit rester à tout prix en Grèce !
- N'ai d'inquiétudes, je lui ai fait envoyer une missive d'urgence pour lui quémander d'y rester jusqu'à de nouvelles prérogatives. » prononce Mère d'une voix surprenamment douce.
Les craintes soulevées en quelques instants sont à présent quasi-inexistante.
- « Bien, alors je répète ma question. Que faisons-nous à présent ? »
Mère me regarde comme si elle cherchait une quelconque réponse sur mon visage. Simon, assis à sa droite paraît réfléchir également. Césaire, quant à lui, semble avoir trouvé une solution.
- « Envoyons un petit groupe à Paris pour tâter le terrain et si besoin éliminer les éventuelles menaces. Vous ne disiez pas être en bonne relation avec la Reine ?
- Si, pourquoi ?, que suggérez-vous ?
- La contacter, tout lui confesser sans omettre le moindre détail. S'il y a une faille au pouvoir le couple royale doit en être tenu informé. Peut-être seront-ils cléments envers leurs alliés et nous débarrasserons une bonne fois pour toutes du Cardinal. L'Eglise ne nous viendra point en aide, admettre qu'elle a en son sein un pêcheur, et qui plus est un pêcheur très influent, lui serait nocif. De plus Mazzarini représente Rome et avoir un représentant qui fait abstraction aux lois serait plus qu'utilisé par les protestant dans leur campagne contre les catholiques.
- Palmyr doit déjà un service à la Reine.
- Mais l'informer d'un complot ne serait-pas lui rendre ce service ? » j'interviens.
- « Le Cardinal n'agit pas contre la couronne mais contre nous. » proteste à nouveau Mère.
- « Il agit contre la dame de compagnie de la Reine donc indirectement contre elle. La cour doit sans-doute jaser de l'absence d'une de ses dames. De plus, si le Cardinal a fait assassiner Marie de Médicis alors il est coupable de meurtre sur la régente en plus de l'assassinat d'un favori du Roi. N'est-ce point d'en avoir contre la couronne selon-vous ? » je prononce un éclat de malice présent dans les yeux.
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Raphaëlle
Fiksi SejarahLundi sept mai 1635, sous les rayons solaires du petit matin Raphaëlle Oiseau apprend l'inévitable et le tant redouté. Son mariage. Sa mère ayant entrepris des recherches pour un bon parti depuis la mort de son propre époux, est finalement parvenue...