- « Césaire ! Attend moi ! » je trottine tentant de le rattraper. Il s'arrête mais ne se retourne point. J'attrape son bras avec douceur puis me positionne face à lui.
- « Hé, tu vas bien ?
- Comment pourrai-je aller ? » il hausse le ton, le visage épris de colère « Mon meilleur ami m'a trahi et a tenté de me tuer, la femme que j'aime est au centre d'un complot qui risque de la tuer, mon autre meilleur ami risque sa vie en faisant des allers-retours entre la reine et le centre d'un complot... » je l'interromps :
- « Ralentis... Viens-tu de dire la femme que j'aime ? » face à mon sourire éprit de malice il s'empourpre et bafouille :
- « Non, pas du tout, je n'ai...
- Oh, donc tu ne m'aimes pas alors ?
- Pardon ? Ah mais non non je... je... » je l'observe, il est perdu, je souris et rajoute :
- « Bon, je crois que l'on va arrêter la torture sinon tu risques de ne jamais sortir de la mélasse. Je t'aime et tu es l'homme que j'aime. Tu peux demander à mon esprit, je me suis dit cela mot pour mot juste avant de venir. » il sourit, se penche à mon oreille et murmure :
- Tu croyais que je ne remarquerais pas que tu essayes de me divertir ?
- Et cela fonctionne ?
- Mmm... presque. »
Il rapproche ses lèvres de ma nuque puis embrasse avec lenteur la peau de mon cou. Avec extrême douceur il descend jusqu'à ma clavicule et remonte peu à peu jusqu'à parvenir à mon menton. Il cesse ses gestes un instant, me regarde dans les yeux, comme en attente.
- « Attends-tu qu'il pleuve ?
- Le sarcasme est ta seconde nature.
- Non, c'est mon deuxième prénom. »
Il rit. Son rire me réchauffe le cœur. Il me fait l'effet d'un bon feu de bois en plein hiver. Comme si il pouvait me réconforter à lui seul de toute la souffrance que j'ai endurée. Je l'aime.
Il se penche à nouveau et cette fois ses lèvres parviennent à faire le chemin jusqu'aux miennes.
Entre deux baisers, il murmure d'un souffle « Je t'aime Raphaëlle. »
Mon cœur se s'arrête, lui aussi est surpris. C'est la première fois que Césaire me dit les trois mots en deux semaines. La première fois qu'il me les redit depuis sa « mort ». Ainsi que la première fois qu'il ne le dit pas en situation extrême, en pleine émotion. Il vient de le dire en toute tranquillité, en plénitude.
Je lui offre le sourire le plus éblouissant possible tentant de lui faire passer la joie qui m'anime lorsqu'il me souffle ces trois mots. Mais il parvient à lire dans mes yeux, à lire l'inquiétude qui y git.
Il pose ses mains sur mes joues et à l'aide de ses pouces fait des allers-retours entre mes pommettes et mon menton.
- " Dis moi ce qui te ronge.
- Rien, ce n'est rien. » je fais un sourire, mais encore une fois il n'est pas dupe.
- « Je sais que ça ne va pas, alors raconte.
- J'ai...j'ai peur...
- De quoi as-tu peur ?
- J'ai peur de tout vois-tu. J'ai peur que le Cardinal nous retrouve et que nous soyons sans défense, j'ai peur parce que je ne comprends pas la moitié des raisons de ce qui nous est arrivé, j'ai l'impression qu'il y a comme une évidence sous mon nez mais que je n'arrive pas à la voir. Et enfin j'ai peur parce que...
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Raphaëlle
Fiksi SejarahLundi sept mai 1635, sous les rayons solaires du petit matin Raphaëlle Oiseau apprend l'inévitable et le tant redouté. Son mariage. Sa mère ayant entrepris des recherches pour un bon parti depuis la mort de son propre époux, est finalement parvenue...