- J'approuve. » conclut le jeune homme qui apparemment s'appelle Florent.
Des mouvements vifs et précis exercés par les hommes en noir mettent l’espion à terre. Les quelques verres qu’il a pu boire dans la taverne ne l’aident pas dans son ascension. Il loupe constamment sa cible, les coups qu’il porte sont lents amplifiant à chaque échec son énervement.
Tel un enchainement acrobatique les jurons sortent de son gosier lorsqu’il atterrit la tête au sol le faisant avaler à goulées de la boue.
- « Peut-être que cela le fera dégriser. » plaisante Florent.
- « J’espère parce que sa façon de jurer et des plus abjectes. » finit Simon.
D’un dernier coup sur le sommet du crâne ils mettent l’espion dans un sommeil profond. Florent se baisse vers le corps inanimé tentant de le soulever pour le mettre dans la voiture. Cependant il semble céder sous la corpulence de la victime. Simon rumine alors :
- « Tu ne peux vraiment rien faire tout seul, tu es infernal ! » il se baisse, insère son bras sous le bras gauche de l’espion et aide Florent à le soulever.
Je me tourne vers l’entrée de l’impasse à la recherche de Césaire et Arthur qui devraient être là depuis un certain temps.
- « Vous semblez préoccupée Ma Dame, puis-je vous en demander la raison ? » me demande Simon
- « Où sont votre Capitaine et mon promis ?
- Ils devraient être parmi nous. »
Je sens l’inquiétude me gagner peu à peu tandis que j’observe la pénombre à l’affut du moindre indice quant à leur présence.
Une légère brise se lève faisant voler mes cheveux devant mes yeux. Je lève mes mains et glisse mes mèches interrompant ma vision derrière mes oreilles. C’est le sourire aux lèvres que j’aperçois à la fin de mon geste que les deux acolytes qui s’étaient fait porter absents sont maintenant devant moi.
- « Où étiez-vous ?, je commençais à m’inquiéter.
- On se demande bien pour qui. » remarque sarcastiquement Césaire, le visage ferme.
- « Nous réglions un petit problème. » me répond Arthur.
- « De quel genre ? » je demande faisant abstraction de la remarque désagréable.
- « Il semblerait que votre présence est créée un léger problème pour une certaine dame qui tenait à garder sa clientèle.
- Oh, vous parlez de la péripatéticienne ?
- C’est exact. Elle a précisé haut et fort que son proxénète serait vite tenu au courant et que… » il s’arrête dans son explication, un air gêné affiché sur son visage.
- « Que ?
- Que votre fessier éprouverait une intense chaleur si jamais il vous en prenait de revenir sur son territoire.
- Ahah » je ris « je vois. » je lui offre un sourire qui ne passe pas inaperçu aux yeux de Césaire puisque celui-ci ne s’empresse de me lancer un regard noir.
Bon, je crois avoir saisie la raison de son humeur massacrante. Césaire n’est pas en colère parce que je me suis mise en danger sans lui en avoir préalablement parlé, mais parce qu’il est jaloux.
Je suis déçue, je trouve ce comportement on ne peut plus puéril. Il est vrai que j’en suis cependant ravie, d’une certaine manière cela prouve qu’il tient à moi. Ou qu’il est juste possessif.
VOUS LISEZ
Raphaëlle
Historical FictionLundi sept mai 1635, sous les rayons solaires du petit matin Raphaëlle Oiseau apprend l'inévitable et le tant redouté. Son mariage. Sa mère ayant entrepris des recherches pour un bon parti depuis la mort de son propre époux, est finalement parvenue...