Chapitre 26: Chasser les chasseurs

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- « Nous devrions faire cela plus souvent. » une voix rauque et sensuel s'élève.

- « Oh, tu es réveillé ?

- Oui, depuis assez longtemps pour savoir que tu m'observais dormir. »

Je rougis puis bafouille :

- « Non, non, tu te méprends, je...

- Ne m'observais pas ébahie par ma beauté subjuguante ?

- Oh, tais-toi gros prétentieux ! » je lui donne un coup de coude dans les côtes le faisant rire d'autant plus.

- « En tout cas je voudrai te remercier Raphaëlle.

- Pourquoi ? Qu'ai-je encore fait ? » il sourit à ma question puis répond :

- « Cela faisant longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi.

- Tu semblais épuisé.

- Je l'étais, et je le suis encore un peu. Mais pour la première fois depuis deux semaines mon sommeil n'a pas été troublé par des cauchemars.

- Je me disais bien que tu ne dormais pas correctement. La quasi-totalité du temps tu semblais somnoler. Je me suis même demandé s'il t'arrivait de dormir. Tu veux en parler ?

- Pas spécialement non. 

- Si tu as besoin...

- Tu es là. » il finit ma phrase avec un sourire.

- « Exactement. » je lui souris en retour. Après un léger silence apaisant, je demande : « Tu passais ton temps avec Alessandro ou alors tu disparaissais et j'ai eu beau chercher des lieux à la ronde je ne t'ai pas trouvé. Où allais-tu ?

- Je crains que tu ne doives poser la question à ta Mère.

- Sérieusement ?

- Sérieusement.

- Il faut vraiment que je lui parle alors, je suis persuadée qu'elle connait les réponses à grand nombre de questions que je me pose.

- Tu sais, je crois que ta Mère t'aime. Elle ne le montre pas facilement mais si tu y penses cela parait logique.

- Que veux-tu dire ?

- Eh bien réfléchis Raphaëlle. Elle risque sa vie pour toi, elle a essayé de te protéger du Cardinal comme elle a pu, elle n'a pas hésité à venir te chercher en pleine nuit au milieu des bois, elle tente de protéger tes amis, elle fuit la vie de la cour pour toi. Crois-moi cette femme t'aime plus que tout.

- Je sais, mais je ne sais pas...

- Tu es compliquée tu sais ?

- Comme toutes les femmes mon cher. 

- Cela est certain ! Vous êtes plus compliquées à comprendre que le Cardinal en personne ! »

Un léger silence s'installe entre nous, il me regarde et s'aperçoit de ses paroles. Il prononce d'une voix douce :

- « Pardonnes-moi, c'est une expression je ne...

- Non, n'ai pas d'inquiétude, j'ai compris. »

Je lui souris tendrement et me blottie le plus possible dans ses bras. Etre proche de lui de cette manière fait battre mon cœur à une célérité inimaginable, j'ai l'impression de voler. Je sens son odeur remonter à mes narines me procurant une once de joie incommensurable.

C'est troublant qu'un seul être puisse être à l'origine de mon humeur, de mon bonheur comme de mon malheur.

Je suis comme apeurée par cette dépendance envers Césaire, mais lorsque nos regards se croisent mes doutes s'effacent, nous sommes présents l'un pour l'autre et c'est tout ce qui compte n'est-ce pas ?

RaphaëlleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant