Bonus: Lorsque deux devient quatre

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Une chemisette de nuit d'un blanc sans défauts sépare ma main de mon ventre parfaitement rebondi. Je tourne mon regard vers l'homme allongé sur notre lit, à mes côtés. Malgré la pénombre faiblement éclairée par une bougie bientôt consumée, nos regards entrent en connexion.

La chance m'a souri, quelques mois seulement après notre mariage je suis tombée enceinte. Certains disent que ce sera un garçon, d'autres une fille. Moi je n'ai point d'avis contrairement à Césaire qui est persuadé que dans mon ventre grandit sa première fille.

Le regard de mon mari décroche le mien pour se diriger vers ma bosse.

Il pose sa main gauche sur la mienne et sa droite sur mon ventre. D'un geste des plus tendres il entreprend de caresser ce dernier avec son pouce. La peau tendue décuple chacune des sensations, rendant ses caresses d'autant plus agréables.

- « Raphaëlle ? » Sa voix roque brise le silence ambiant.

- « Césaire ? » je réponds un sourire amusé sur les lèvres.

- « J'ai quelque chose à te demander. »

Mon cœur s'emballe, que pourrait-il m'annoncer ? Point une demande en mariage c'est déjà fait, point un enfant en cours je m'en suis chargée, alors qu'est-ce qui pourrait le rendre nerveux ?

- « N'ai crainte ce n'est point une sinistre nouvelle. »

Mon organe vitale peut se calmer, l'homme qui partage ma vie sait déchiffrer chacune de mes expressions, de la plus simple à la plus complexe, il me connaît par cœur.

- « Si tu n'es point en accord avec ma requête je n'insisterais mais ton approbation me ferai grandement plaisir.

- Tu sais bien que si ta demande est raisonnable j'y adhérerais sans hésitations.

- Je t'ai dit que j'étais certain que nous attendons une fille ?

- Maintes et maintes fois. » je réponds amusée.

- « J'aimerai que nous appelions notre enfant par le prénom que portait ma mère. »

Ses yeux croisent les miens et j'y lis une appréhension à l'attente de ma réaction.

- « Bien entendu que si notre enfant est une fille nous l'appellerons comme celle qui t'a donné au monde. »

Je sais à quel point il a aimé sa mère et à quel point elle lui manque. Parfois je décèle dans son regard une tristesse sur laquelle avec le temps j'ai su mettre un nom.

Un soulagement semble s'emparer de lui, tandis qu'un léger doute prend part en moi.

- « Pourrais-tu me rappeler quel était son prénom ?

- Françoise. » il répond tout sourire.

Je me penche vers mon ventre où un futur être gagne en force et énergie, puis murmure en caressant mon ventre :

- « Eh bien Françoise ton père et moi t'attendons avec impatience.

- C'est le cas de le dire. Ta mère a déjà préparé une chambre pour toi. » rajoute Césaire d'un ton moqueur.

Je rétorque alors :

- « Et ton père t'a déjà acheté une épée bien que j'ai beaucoup protesté pour l'en dissuader.

- Il faut dire que ta mère est d'une grande mauvaise foi puisqu'elle t'en a également acheté une. »

Je me fige soudainement. Il savait ?

RaphaëlleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant