Chapitre 24: Valvicières

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D'un mouvement du bras, Arthur nous fait comprendre que nous devons nous arrêter. Il pose son doigt sur ses lèvres pour réclamer le silence.

Césaire et moi, attentifs, exécutons ses ordres.

On peut entendre des bruits étouffés ainsi que des lames se croisant.

Mère ! Ce doit être elle !

Oubliant toute rationalité je me dirige en courant vers les sons perçus. Au dernier moment, lorsque les silhouettes sont identifiables je m'arrête, stoïque. Devant moi se dresse Mère armée d'un simple bâton de la taille d'un balai terrassant ses trois adversaires. Mère sait se battre ? Apparemment oui. En l'espace de quelques poignées de secondes, les trois hommes lui faisant face se retrouvent à terre.

Subjuguée par le spectacle qui s'offre à moi je ne prête à peine attention aux deux hommes venus me rejoindre. Tous trois nous restons admiratifs face à la technique de Mère. Mais où aurait-elle apprit à se battre ? Une femme en plus ! Je n'aurai jamais cru que la femme qui m'a élevé possède un talent tel dans les arts martiaux.

Giulio et son Père sont sur notre gauche, le fils affrontant un homme habillé de noir.

J'avais ordonné de crier lorsque l'on les trouverait mais par peur de les alerter de notre présence je n'esquisse aucun geste.

Mère se redresse et nos regards se croisent. Elle fait mine de ne pas nous voir et va aider son allié.

Malgré quelques difficultés visibles, Mère et l'homme en noir parviennent finalement à mettre Giulio à terre. A l'instant même où nous croyons le triomphe dans nos mains, quatre hommes uniformés sortent des branchages et l'un parvient grâce à la surprise à exécuter l'homme en noir.

Mère se retrouve en difficulté seule face à quatre hommes. Sans aucune hésitation je me joins au combat accompagnée de Césaire et Arthur.

Quelques parures plus tard, je me trouve dos à dos à Mère, toutes deux face à un adversaire.

- « Comme quand tu étais petite ?

- Comme quand j'étais petite. »

Mère et moi nous tenons de la main libre pour garder un équilibre, glissons sur les fessiers en tendant notre jambe droite avec élan, faisant basculer nos ennemis au sol.

En synchronisation nous lâchons nos mains, nous dirigeons l'une est l'autre vers notre victime et l'assommons d'un coup de lame plate sur le crâne.

D'où nous tenons cette technique ? Lorsque Mère a évoqué mon enfance elle faisait référence à lorsque je prenais des cours d'épée avec mon frère et que le professeur nous avait appris cette parure. Je me souviens que Mère, bien que râlant qu'une fille prenne de tels cours, affichait un léger sourire en coin.

Je me tourne vers Césaire et Arthur et constate qu'eux également ont mis fin à la menace.

Le hic ? Le Cardinal et son fils ont profité de la bataille pour s'enfuir comme des lâches. Mais cette fois-ci c'est différent, nous avons un avantage, nous avons Alessandro.

*

- « Laissez-moi passer ! » j'ordonne aux gardes positionnés devant la porte.

Ils demandent la permission d'un haussement de sourcil à la personne derrière moi.

- « C'est Raphaëlle Oiseau, faites tout ce qu'elle vous demande.

- A vos ordres Capitaine. »

Ils acquiescent de la tête et se décalent pour nous laisser passer.

En longeant le couloir je demande :

RaphaëlleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant