Deux semaines. Cela fait deux semaines qu’Alessandro m’apprend à manier l’épée. Plus de deux semaines que je n’ai pas vu Césaire et n’ai aucune nouvelle. Lorsque j’essaie d’en parler à Alessandro il évite le sujet, comme s’il y avait quelque chose qu’il ne pouvait pas me dire.
Je ne sais que penser. Peut-que Césaire m’évite depuis la dernière fois, lorsqu’il m’a raccompagné chez moi après mon escapade ?
Non, je ne vois pas pourquoi il m’éviterait. Il doit sans doute être occupé, aucune raison de s’inquiéter.
- « A quoi penses-tu ? »
Je me tourne vers Alessandro qui debout face à moi me regarde amusé.
- « A rien de spécial. Je me disais que tu m’avais bien eu, maintenant je suis toute sale. »
Je me lève et époussète la terre et les brindilles parsemant mes habits.
- « Bah voyons. Je vais faire comme si je te croyais.
- Fais ce que bon te semble Alessandro.
- C’est bien ce que je compte faire. » il me fait un clin d’œil. « Bon, nous avons assez travaillé pour aujourd’hui je pense.
- Ne pouvons-nous pas continuer ? Tu m’as eu et je voudrai apprendre le pas que tu as exécuté pour y arriver.
- Raphaëlle… » il me regarde avec des yeux emplis de douceur « Si l’on continu tu vas finir par t’écrouler de fatigue, regarde, tu ne tiens à peine sur tes jambes. Nous nous sommes entrainés tous les après-midis durant quatre heures pendant deux semaines, donc bien plus que prévu. Tu sais te battre à présent. Soit, ton apprentissage est loin d’être fini mais il pourrait être suffisant, tu es la seule femme que je connaisse qui sache aussi bien se battre. Tu devrais te reposer.
- Mais…
- Non, il suffit pour aujourd’hui. » il m’arrête d’un ton autoritaire.
- « Si tu ne veux pas m’aider je m’entrainerai toute seule.
- Tu ne vas pas tenir longtemps à ce rythme.
- Je pourrai encore tenir des heures. » Je réponds en toute mauvaise foi.
Mes jambes me font mal, Alessandro a raison. Mais je ne veux pas paraître faible. Je dois continuer.
- « Pourquoi tiens-tu tant à savoir te battre ?
- Pardon ?
- Une femme n’est jamais provoquée en duel, tu n’as rien à craindre. Tu vas te marier à un neveu du roi, tu n’as pas besoin d’apprendre à te protéger d’autres le feront pour toi.
- Mon mariage n’est pas assuré, il n’est qu’envisagé.
- Ce n’est pas… » il s’arrête brusquement, comme s’il venait de comprendre qu’il en a trop dit.
- « Ce n’est pas quoi ? »
Le silence me répond.
- « Ce n’est pas quoi Alessandro ? » je m’approche de lui. Un pas nous sépare à présent
- « Non rien, je ne sais plus ce que je voulais dire.
- Alessandro ?
- Je ne te connaissais pas cet air menaçant. » il répond sur le ton de l’humour essayant de changer de sujet.
- « Alessandro ?
- Oui ? » il demande avec un visage innocent.
- « Ce n’est pas quoi ?
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Raphaëlle
Historical FictionLundi sept mai 1635, sous les rayons solaires du petit matin Raphaëlle Oiseau apprend l'inévitable et le tant redouté. Son mariage. Sa mère ayant entrepris des recherches pour un bon parti depuis la mort de son propre époux, est finalement parvenue...