Chapitre 9: Excuses diverses et variées

33.6K 2.3K 445
                                    

- « Je propose que nous faisions une pause. Nous continuerons le repas après. » suggère la duchesse. Le duc est sur le point de protester lorsque Césaire s’exclame :

- « Je crois que c’est une excellente idée Mère ». Il se lève invitant les invités à faire de même.

Je profite de cette brèche pour sortir de table à mon tour. Palmyr s’apprête à m’adresser la parole mais je lui lance un regard lui faisant comprendre que j’ai besoin de temps seule. D’un hochement de tête elle m’indique qu’elle a saisie.

Je prends donc le chemin vers l’entrée pour faire un tour dans le jardin. Prendre l’air dans la nature m’a toujours fait un grand bien même si ici la nature est taillée par des jardiniers et les seuls animaux présents sont des insectes.

J’ôte mes chaussures pour pouvoir sentir la pelouse sous mes pieds. Lorsque ceux-ci rentrent en contact avec l’herbe fraiche un frisson parcours mon corps me rappelant le temps présent, la situation dans laquelle je suis, l’idiotie et la méchanceté de l’homme se faisant appeler duc, la non prise de partie de Césaire lors du conflit, mais surtout les paroles prononcées par l’homme gras.

« Votre fille n’est pas aussi plaisante à regarder que le devrait être la promise de mon fils. »

Ce sac à vin a osé dire cela ! Je n’arrive toujours pas à m’y faire. Contrairement à Palmyr je n’ai jamais été qualifiée de jolie et je dois dire que cela ne me faisant pas grand-chose, jusqu’à aujourd’hui. Je ne pense pas être jolie mais de là à ne pas être plaisante à regarder. Pourquoi devrai-je être belle de toute façon ?

Soit, Césaire est beau même si je préférais vendre mon âme au diable que de le lui avouer. Mais est-ce une raison pour dire que je ne suis pas à la hauteur ? Que comme il sera duc je dois être belle ? Idioties ! Sottises !

- « Que faites-vous ici ? Ne devriez-vous pas être avec les adultes ? » Je me tourne vers la source de la voix enfantine. C’est effectivement un enfant. Une enfant à vrai dire. Elle doit avoir sept-huit ans. Je crois que c’est une des sœurs de Césaire. Mais la chose frappant c’est qu’elle porte une tenue de mousquetaire rouge pour enfant, une fine épée dans la main gauche.

- « Nous faisons une pause » je lui réponds dans un sourire.

- « Et pourquoi êtes-vous là ?

- Je souhaitais prendre l’air

- Pourquoi ?

- Vous en posez beaucoup des questions pour une si jeune enfant.

- On me le dit souvent. » Elle sourit laissant entrevoir des dents manquantes propres à l'enfance.

- « Comment s’appelle votre épée ?

- Elle n’a pas de nom.

- Vraiment ? ». Je m’approche d’elle et rajoute en tendant la main vers l’enfant « Je peux la voir ?

- Euh…oui. » Elle me tend son épée.  Pendant que je pèse le léger morceau de fer elle demande en m’observant « Et vous ? Comment vous appelez-vous ?

- Raphaëlle.

- Oh, vous êtes la promise de mon frère.

- La possible promise.

- Mon frère n’est pas si méchant qu’il ne veut le montrer vous savez ? » Je la regarde surprise par sa remarque. Elle continue « Père n’est qu’un sot alors il fait de son mieux pour le remplacer. Mère est, comme Père, souvent absente, alors il s’occupe de nous. Il est plus doux qu’il n’y parait. Il nous aime et nous protège. Alors s’il vous plaît, promettez-moi de ne pas être trop dure avec lui, il n’a pas eu le droit à une enfance contrairement à nous, c’est pour ça qu’il peut-être méchant. » Je la regarde avec un sourire puis lui dis :

RaphaëlleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant