Chapitre 38 : L'Ange Roux

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Italique : Elfique/Passé

Normal : Westron/Présent

***

Elwen traversa le bois qui bordait Ost-Andrast au pas. Son cheval avait besoin de boire et elle aussi. Un petit ruisseau coulait entre les arbres et elle sauta de sa monture pour y remplir son outre. L'eau était si gelée qu'elle lui brûla la peau et lui fit mal aux dents.

Lorsqu'elle releva la tête, Elwen aperçut une traînée de fumée dans le ciel. Les voyageurs étaient nombreux à se rendre à la ville des pierres blanches pour l'hiver, le travail était abondant et permettait d'attendre les récoltes et les moissons qui auraient lieu à la fin de l'été.

Le givre craquait sous ses pas lorsqu'elle remit la gourde sur la sacoche de sa selle. Elwen allait se hisser à nouveau sur sa monture lorsqu' un bruit retentit.

Quelqu'un marchait derrière elle.

L'elfe ne laissa rien paraître et se saisit silencieusement de son poignard. Elle ne se retourna même pas.

- « Elwen ? »

Elle connaissait trop bien cette voix. Un sourire naquit immédiatement sur ses lèvres et elle se tourna aussi vite qu'elle le put vers l'inconnu.

Elorna, aux joues rougies par le froid, se tenait devant elle. Elle était emmitouflée dans plusieurs couches de vêtements et ses nattes dépassaient de son bonnet. Elle portait sur son dos deux grands sacs remplis de bois.

Elwen n'avait jamais été aussi heureuse de la voir et elle se précipita sur elle. Elorna la serra dans ses bras en riant.

- « Je ne t'ai presque pas reconnue avec tes cheveux si courts ! J'ai cru que tu ne viendrais jamais ! »

Elorna se mit à pleurer à travers ses rires et ce son réchauffa le coeur de l'elfe mieux que n'importe quel foyer. Les tâches de rousseurs sur les joues de l'humaine étaient baignées de larmes de joie.

- « Viens à l'intérieur ! Il y fait chaud et tu pourras voir Penya ! »

Elwen suivit son amie en tirant son cheval derrière elle. Une petite cabane de fortune apparut derrière les arbres. Elle avait été faite grossièrement, les branches qui formaient le toit étaient disjointes et laissaient passer la chaleur. Les murs étaient faits de pierres assemblées, inégales et brutes.

Elorna avait dû construire cet abri le plus vite qu'elle avait pu, fuyant le froid et la pluie. Un chien accourut vers elle et lui sauta dessus lorsqu'elle passa la barrière de bois entremêlé qui bordait l'habitacle.

Lorsqu'elle poussa la porte et invita l'elfe à entrer, Elwen aperçut enfin un bambin endormi sur une matelas de paille près de l'âtre. L'enfant suçait son pouce tranquillement et ne se réveilla même pas.

Elorna déposa ses deux sacs de petits bois dans un coin de la cabane et se tourna vers son amie, un grand sourire aux lèvres.

- « Je suis si contente de te voir ! Si tu savais tout ce que nous avons traversé depuis que tu nous as quitté ! »

- « Tout va bien maintenant ... Je suis là. » dit-elle en souriant.

- « Emaël ne va pas tarder à revenir. Il va être si heureux de te revoir. »

Elwen écarquilla les yeux de surprise. Emaël était resté ! Elle n'aurait jamais parié cela, elle pensait qu'une fois sa mission accomplie, il serait reparti aussitôt.

- « Emaël est resté tout ce temps ? »

- « Oui ... Il a vraiment été charmant avec nous. »

La fille qui n'avait plus d'espoir | Tome 1 : Celle qui fuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant