La fille qui n'avait plus d'espoir | Tome 1 : Celle qui fuit

Chapitre 1: Elwen

Hey ! Bienvenue sur ma toute première histoire/fanfiction ! J'espère que vous avez aimé le court prologue qui précédait ce chapitre. Je me permets de vous prévenir, si vous recherchez une Mary-Sue en puissance, princesse attendant sagement dans son royaume, je crois que vous êtes au mauvais endroit ...

Cette histoire a été très longuement pensée, si vous ne saisissez pas tout dans les premiers chapitres sachez que cela sera sûrement expliqué plus tard (je reste malgré tout ouverte à toutes les questions !) J'ai essayé de construire un personnage le plus crédible possible, avec des forces mais aussi des faiblesses, un coté plus sombre que d'ordinaire et tout un tas d'autres détails ...

Bref, tout ça pour vous dire que cela fait quelques années que, dans ma tête, cette histoire est prête et que je prends le risque de la gâcher en la couchant sur le papier ...

Je m'excuse d'avance pour les fautes et vous souhaite une très bonne lecture !

Italique = Sindarin

Gras = Langage noir

Troisième Age, 1957

Elwen se réveilla en pleurant silencieusement. Les jumeaux auprès d'elle dormaient encore. C'était toujours comme ça. Elle n'arrivait pas à se rappeler la dernière fois qu'elle avait dormi plus de trois heures consécutives. L'elfe rousse sécha lentement ses larmes et fixa un point au loin, tentant de tenir loin de ses pensées les paroles et les cris qui venaient de résonner dans son esprit. Personne ne savait, personne ne saurait jamais que, à l'abri des regards, la forte et l'imperturbable Elwen pleurait ses proches, ses victimes.

Le soleil ne se lèverait pas avant au moins trois heures, alors, au lieu de rester assise, elle se leva et alla chercher ses armes. Elle sentait les barrières qui retenaient ses démons s'amenuiser de jour en jour, elle devait trouver un moyen d'occuper ses pensées pour éviter de s'effondrer. C'était ce qu'elle avait toujours su faire et c'était une des rares choses qu'elle faisait bien. Garder la face, faire comme si derrière le voile de ses yeux personne n'hurlait. C'était son grand et terrible pouvoir.

Elle partit dans le sous-bois qui était à proximité de leur campement et se mit à la recherche de traces quelconques. Rien, si ce n'est quelques lapins. Elle n'aimait pas chasser, c'était si répétitif et mécanique. Elle les abattit rapidement et en profita pour cueillir quelques baies. Le temps passait bien plus lentement qu'elle ne le voulait. Quand elle était seule, elle se sentait vulnérable, démunie, comme si à tout moment, elle pouvait s'écrouler. Mais quand les rires et les voix l'entouraient, c'était peut-être pire. 

Elwen alla à la rivière et entreprit de laver les fruits. Dans le reflet de l'eau, elle croisa son regard où hurlait toujours Elenwë. Ainsi déformé par les remous, son visage semblait encore moins harmonieux qu'il ne l'était déjà. Les jumeaux se moquaient souvent d'elle, ricanant que si ses traits étaient moins beaux, moins délicats que les leurs, c'était parce que ils avaient été amochés par la vie, sculptés par les larmes et la rage. Une mèche de cheveu glissa sur son front, mimant un soyeux de sang. Elle s'aspergea la tête d'eau sans tarder. Le réveil était dur.

Le réveil était toujours dur. Il fallait se recomposer une bonne humeur et un sourire, réapprendre à rire et à plaisanter mais surtout, chaque matin, il lui fallait trouver la force de faire semblant.

Elle n'avait même pas envie de crier. Les mots de la femme qu'elle avait vu naître résonnaient dans son esprit, tournaient et s'entrechoquaient avec ses propres pensées. Seul le vide autrefois réconfortant accompagnait ces paroles.

Les cheveux dégoulinants, une goutte glissa de son nez alors qu'elle se redressait. Elle resta un moment assise sur la rive jusqu'à ce qu'un mince sourire naisse sur ses lèvres. Ses idées noires ne disparurent pas, elles ne disparaissaient jamais, mais elle sentit ses démons reculer d'un pas. Elle se dit que, malgré tout, elle, elle se tenait du côté du monde que eux avaient quitté.