Chapitre 40

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Avant

Je ne voulais pas parler à Alex. Je vous jure que c'est vrai, je ne planifiais aucune rencontre, ni même aucun contact d'une quelconque manière. Après la nuit que nous avions passée, à nous aimer aussi intensément qu'on le pouvait je n'avais plus aucun doute sur la sincérité d'Oscar. Il me faisait confiance, je lui faisais confiance, tout était absolument clair entre nous, comme de l'eau de source. J'aimais Oscar, il m'aimait également, du moins suffisamment pour que je ne doute pas de sa fidélité. Tout était clean. Après tout, qu'est-ce qui pouvait nous arriver de pire ? Nous étions deux simples tourtereaux, un peu trop aveuglé l'un par l'autre mais rien de plus. J'allais ralentir ma consommation de fumette, lui continuait de ne jurer que par moi lorsqu'il sentait que quelque chose n'allait pas dans sa tête. C'était un équilibre idéal.

Jusqu'à la semaine suivante seulement.

Son corps s'était remis petit à petit des blessures qu'il avait enduré et pour la énième fois, Monsieur me suppliait de retourner à la salle de sport. Nos entraînements devaient continuer, d'autant plus en sachant que je pouvais intégrer l'équipe de football dès septembre.

-         Je ne suis pas en sucre 'Zaak, tu me protèges trop.

C'était facile de dire ça quand on n'était pas à la place de celui qui retrouve son copain avec tout un tas d'hématomes partout. Sa phrase m'a pourtant fait un peu sourire, parce qu'au fond je savais que j'étais une vraie mère poule. Il ne m'avait pas dit ça sur le ton du reproche, le fait que je le serre un peu trop lui permettait de ne plus se sentir seul.

Après la séance de notre reprise du sport j'ai attendu que mon partenaire finisse de discuter avec l'accueil sur son abonnement contre sa voiture. Mon attention étant portée sur mon téléphone je remarqué les pas qui se rapprochaient de moi qu'en entendant la voix familière de Alex et ses deux sangsues.

-         Tiens, tiens. Ne serait-ce pas notre chère copine Isaac? Il parait que tu as transformé Oscar en gonzesse. Chacun sa manière de le faire changer.

Je ne savais pas de quoi il parlait mais j'ai décidé de ne pas rentrer dans son jeu, les yeux toujours rivés sur les réseaux sociaux.

-         Qu'est-ce que tu veux Alex?

-         Moi? Rien de spécial. Je pensais croiser ta meuf mais je suppose que tu pourras tout aussi bien lui passer pour moi.

Une petite pochette s'est écrasée sur mon écran. J'ai enfin levé le regard vers lui qui poursuivait.

-         Tu le remercieras bien de notre part d'être à nouveau dans nos services. Il nous a toujours été fidèle, à défaut de l'être avec qui il sort. Oh? J'ai dit quelque chose? Mince. Tant pis. Profite du temps qu'il t'offre pendant que tu l'intéresses.

Quel acteur en carton. S'il pensait m'impressionner avec ces piques il se plantait royalement. J'ai tout de même attendu qu'ils partent tous pour regarder le sachet avec plus d'attention. C'était de la poudre. Comme du sucre mais en moins granuleux. Tout blanc. De la coc. Ça, c'est de la cocaïne. Je n'étais pas un expert dans ces choses mais c'était obligatoirement ça. Stop.  Oscar ne prend pas de cocaïne.? J'ai levé la tête vers la porte qui s'est ouverte. Le sachet s'est retrouvé aussi vite que mon téléphone dans ma veste. J'ai essayé un sourire dès que mon partenaire est arrivé à ma hauteur.

-         Alex voulait me voir?

Donc Oscar l'attendait? J'ai feint l'ignorance en tournant la tête de droite à gauche.

-         Non non, il est juste passé.

-         Ah. Bizarre. On rentre?

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