12 | Questions sans réponse

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CALEB

J- 53

15h37

Villa Mercurio, quartier Trastevere, Rome, Italie

    

Il y a parfois des moments dans notre vie où nous comprenons que nous n'avons pas vraiment le choix. Que, de manière générale, le choix c'est quelque chose que les hommes n'ont pas toujours. En fait, au moment où des tarés de chevaliers de la rose de mon cul vous menace de vous tuer si vous ne signez pas leur contrat pourri, refuser ne semble pas envisageable. Étrangement.

— En vrai, ..., commence le grand brun à ma droite.

Il parle beaucoup trop depuis son retour, à tel point que c'en est éreintant. Il ressemble à une petite fille hystérique qui ne cesse jamais de jacasser.

— Ce n'est pas si mal comme contrat, non ? Au moins Grimaldi n'aura aucune chance de nous tuer.

— Mouais. Si c'est pour se faire tuer dans tous les cas, je ne suis pas sûr d'avoir une préférence quelconque.

Il lève les mains en l'air, abattu par mon l'état de mon moral et commence à me mimer qu'il ferme sa bouche à la manière d'une fermeture-éclair puis qu'il jette la clé au loin. Je n'ai même pas la force de sourire.

— De toute façon c'est trop tard : nous avons signé, conclus-je.

Il n'a pas totalement tort. Le « contrat » n'est pas si horrible que ce que j'avais pu imaginer, il est même presque convenable. Si je suis rassuré d'une part, je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est encore plus dangereux comme ça parce que ces gens n'ont strictement riend e convenable.

— Bon du coup, tu penses que c'est vraiment mort pour qu'on soit enfer...

— Ta gueule, je t'en supplie. T'es infernal.

Au lieu de se vexer, il ricane et m'envoie un clin d'œil complice qui me fait lever les yeux au ciel. Parler pour ne rien dire, c'est sa manière à lui d'évacuer son stress et tenter tant bien que mal de relativiser.

— Je sais. Mais tu m'adores comme ça, murmure-t-il.

Je hausse les épaules et il rit de plus belle.

— Si tu le dis.

Un grincement nous fait soudain détourner la tête vers la porte qui mène à notre liberté. Nous avons rendus le papier de Rosalia il y a deux heures mais depuis, c'est le silence complet là-haut. On veut sortit de ce trou à rats le plus vite possible et c'est pourquoi ils font exprès de prendre tout leur temps.

— Tu penses vraiment qu'on va mourir, Caleb ?

Je me retourne vers lui et repère tout de suite qu'il ne va pas bien. Il fait mine de rire mais il est terrifié par le danger qui nous guette. Il donne souvent l'impression de se foutre royalement de tout mais je sais que la peur de mourir est profonde chez lui, enraciné dans ses entrailles comme un poison léthal. Il est terrorisé à l'idée de mourir comme son père.

— J'en sais r...

Je suis interrompu par la porte de notre cagibi qu'on pousse bruyamment. Une nouvelle blonde inconnue pénètre la pièce sans un mot et s'avance vers nous et, si de loin, elle ressemblait aux jumelles, de près, je comprends bien que c'est quelqu'un que nous n'avons pas encore rencontré. Quand elle se penche pour couper la corde qui enserre nos poignets et nous maintient attachés à une sorte de poutre, ses cheveux balayent son cou et me laisse apercevoir son tatouage de rose, exactement le même que sur la gorge d'Alexander ou que sur les deux balourds qui nous ont attachés.

NÉMÉSIS | LES ROSES DE ROME T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant