Ma vie, et toi...

Chapitre 8

Axel

J'étais réveillé par les pleurs de ma mère. Je ne dormais pas bien sur ce lit trop petit pour moi. Nous vivions chez l'énième nouveau copain de ma mère. Tom. Il avait tendance à abuser sur la bouteille et il avait déjà trois autres enfants, deux plus petit que moi et un plus âgés. Leur mère était morte il y a quelques années.

-Maman...?

J'entrais dans la cuisine, elle avait une odeur moisie de cigarette. La maison n'était jamais rangée et Tom négligeait autant ses enfants que sa propre demeure. Ma mère était assise sur le carrelage de la cuisine, une bouteille d'alcool entre les mains. J'accourais vers elle, le regard plein de panique.

-Maman. Maman !

Elle me faisait signe de me taire en venant me prendre dans ses bras. Son corps était chaud mais couvert de traces rouges. Tom la frappait. Je le savais du haut de mes huit ans, car je l'entendais souvent se déchaîner contre elle. Elle ne disait rien. Elle pleurait en silence.

-Est-ce que ça va ? Demandais-je les yeux plein de larmes.

Ma mère essuyait rapidement ses larmes pour me serrer un peu plus fort dans ses bras.

-Ça va mon ange. Répétait-elle.

-Maman, partons. Pleurais-je dans ses bras.

Elle me cajolait sans répondre. C'était impossible.

-Maman.

-Mon ange, si nous partons, nous...

-Nous n'aurons plus de maisons ?

Elle m'essuyait un pauvre petit sourire meurtri. Puis, elle se levait en me gardant dans ses bras.

-Non, tu as raison. Va chercher tes affaires.

-Et Simon, Nala et Joyce ?

Ma mère ne me répondait pas. Les enfants de Tom allaient devoir se débrouiller seul et nous aussi. Nous étions partis l'heure d'après et ma mère nous avait dégotés un pauvre petit motel pour quelques jours avant d'emménager chez un autre homme.

-Axel ! S'écrit ma mère au fond du couloir.

Bordel. Je rabats ma couette malgré la chaleur. Ma mère entre dans ma chambre sans aucune gêne. Je n'ai vraiment pas d'intimité dans cette maison. Elle observe ma chambre en bordel avant de grogner comme si j'étais encore un pauvre môme.

-Le père de Samantha va mieux ? Demande-t-elle rapidement en attrapant mon linge sale.

-Tu me réveilles pour me poser cette question ? Grognais-je en restant allongé.

-Oui, tu es resté dormir là-bas pour surveiller la petite. Quel bon garçon j'ai élevé. Rit-elle.

Je ne sais pas ce qui est le plus marrant, qu'elle pense que je suis un bon garçon ou qu'elle m'a bien élevé ou encore qu'elle nomme Samantha « petite ».

Je grimace en me redressant.

-Tu la trouves petite ?

Ma mère hausse les épaules en venant ouvrir mes volets comme si j'étais encore un enfant qu'on maternait.

-C'est une enfant.

-Une ado.

-Oui, bientôt une jeune femme.

-Bordel, une enfant, une ado ou une jeune femme ? Il faudrait savoir.

Ma mère me dévisage avant de venir s'asseoir à côté de moi.