Chapitre 27 : Annonces officielles et révélations

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Le soleil, astre diurne, tendait ses rayons tels des branches vers la terre d'Arda. Lesdits rayons, peu après le lever du jour, serpentaient entre les arbres vifs et verts de la forêt d'Eryn Lasgalen. Les oiseaux sifflaient, les animaux s'éveillaient doucement. Près des cavernes, les nouvelles habitations s'animaient soudain. 

Des voix flutées s'élevaient, quelques chants.. Les elfes sortaient de chez eux, les enfants jouaient à l'extérieur, perchés sur une butte de terre recouverte d'herbe et de fleurs. 

Dans le palais, à l'abri des cavernes, le roi de ces terres était réveillé depuis un moment déjà. Il se demandait, en regardant par la fenêtre du corridor est, ù donc était son fils. 

Il venait d'aller voir dans sa chambre mais il n'y était pas. Est-ce qu'au moins, il n'avait pas rêvé ? 

Pris d'un doute subit, il se dirigea vers l'aile réservée aux invités. Il frappa à la porte de la chambre attribuée à Elenwë et n'entendant pas un bruit, il entra. Peut-être étaient-ils partis tôt ce matin ? 

Mais ce qu'il vit le fit s'arrêter. Non.. Ils n'avaient pas quitté le palais. 

Thranduil sentit son cœur de père s'émouvoir en voyant simplement Legolas et Elenwë, paisiblement endormis, dans les bras l'un de l'autre, chevelure blonde et argentée mêlées. Les vêtements de voyage qu'ils portaient n'étaient pas très reluisants et ils n'avaient même pas pris le temps la veille de se changer et de se glisser sous les draps. 

Sur leurs visages, une expression de bonheur serein, de joie profonde et vraie. 

Le roi fit marche arrière, gardant en tête cette image. Ils étaient heureux et jamais Thranduil n'avait vu son fils aussi apaisé. En cela, il remerciait les Valars pour la présence d'Elenwë.

Il rejoignit la salle de réunion où Feren, son bras droit, lui présentera le rapport de la ronde des garde de la nuit. 

Quand il arriva, ses conseillers et chefs des patrouilles semblaient agités. Que s'était-il passé ?

Aussitôt que tous remarquèrent sa présence, ils se turent et s'assirent autour de la longue table ovale. 

— Feren ? Interrogea le souverain. Que se passe t-il ? 

L'elfe brun à l'air sévère se leva et dit, d'une voix sombre :

— Heiden, capitaine de l'unité nord est mort cette nuit avec deux de ses gardes, Tanenya et Elluin, Aran nin.. et Iefyr, capitaine de l'est qui était avec lui est entre la vie et la mort dans une chambre de la maison de soin. Leurs garnisons respectives, se croisant lors de leur ronde ont rencontré, un groupe d'orcs à la frontière nord est de nos terres. 

Thranduil s'assombrit et regarda intensément son bras droit.

Il se pencha au dessus de la table, désignant un point sur la carte qui représentait la forêt et ses alentours. 

— Juste ici. Iefyr et ses gardes ont éradiqué le groupe et j'ai envoyé, en remplaçante, le lieutenant Arryn. 

Il se rassit et tous attendirent la réaction du roi. Celui-ci s'humecta les lèvres, croisa les jambes et dit :

— Arryn est un très bon élément de la garde. Elle saura protéger avec ses soldats la frontière nord est.. Vous avez fort bien agi, Feren.  

La réunion se termina quelques minutes plus tard, sur ces dernières paroles du roi :

— Cet après-midi, j'aurai deux annonces importantes à vous faire.. Organisez un rapide buffet s'il vous plaît.

***

— Oh Ada ? Vous étiez là ? Questionna Legolas en voyant surgir son père de derrière un buisson.

— Ion nin.. Je me demandais si vous n'alliez pas finir par hiberner..

— Très drôle.. Reprit le prince d'Eryn Lasgalen avec un soupir. Vous vouliez me parler ? 

Thranduil tourna son visage fin vers le bassin principal au bord duquel Gimli et Elenwë discutaient gaiement. 

— Cet après-midi, je vais annoncer votre retour, et, si vous m'en donnez la permission, vos fiançailles. 

Legolas écarquilla les yeux et ouvrit légèrement la bouche sous la stupeur. 

— Vous feriez cela ? 

Le souverain de la forêt eut un sourire. 

— Oui..

Legolas sauta presque au cou de son père qui lui rendit son étreinte en murmurant :

— Je suis tellement heureux que vous soyez revenu en vie.. 

***

Dans le milieu de l'après-midi, le retour du prince et ses fiançailles avec Elenwë devinrent véritablement officielles. 

Les elfes de la cour venaient les féliciter, mangeaient un peu, discutaient et certains parlaient même des tenues ou de la date du mariage. 

— Ils sont enthousiastes ! Dit soudain Elenwë à son fiancé. 

Ce dernier eut un sourire. 

— Oui, ils vous aiment déjà ! Le contraire eut été étonnant ! 

Les joues de l'elleth se colorèrent de rouge et elle balbutia quelque mots inaudibles. 

Alors que la petite fête improvisée battait son plein, Elenwë sentit son instinct s'alarmer. Quelque chose n'allait pas.

Comme pour confirmer ses dires, un cor elfique retentit et une elfe brune arriva en courant.

— Des orcs ! Des orcs nous attaquent. Environ deux centaines, Aran nin. 

— Tous à vos positions ! Ordonna le souverain. 

Alors que les nobles s'empressaient d'aller à l'abri, Elenwë sortit de ses jupes son épée, Ant Estel et se dirigea vers la ligne de garde. 

Legolas n'avait pas eu le temps de dire ouf et la vit partir. Il soupira. Lui et son père coururent rejoindre les soldats et dégainèrent leurs armes. 

L'armée était extrêmement proche et serait bientôt sur eux.

Pour accéder à l'endroit où ils étaient, les orcs devaient passer à proximité de la rivière. 

La demi-Maia se concentra, et, d'un geste fluide de la main, souleva les eaux du fleuve. Elle les abattit sur eux, sous les regards stupéfaits des elfes sylvestres. 

Quand Thranduil regarda dans sa direction, ses cheveux argentés volaient, émergeant d'un casque en métal d'étoile. Son armure scintillante était venue la protéger une fois de plus et il écarquilla les yeux. 

— Vous ? Articula t-il avec difficulté. 

La fille de la Lune Tome IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant