La fille de la Lune Tome III

Chapitre 38 : La cérémonie de transmission

Legolas sourit à son épouse, la regardant tendrement.

— Earwien ? Questionna t-il.

— Une elfe que je n'ai jamais rencontré.. Répondit Elenwë à la question de Legolas.

Un silence s'installa, avant que le fils de Thranduil ne le rompe :

— Melleth.. Tu es es sûre que..

— Oui, Legolas. Je n'ai plus besoin de mes aptitudes. Après tout, même sans elles, je suis une bonne guerrière et je saurais encore me battre si besoin en est. Enfin, il m'étonnerait que nous venions à reprendre les armes. Nous sommes à Valinor..

L'elfe sourit en caressant doucement la joue de son épouse.

— Si tu ne te sens pas contrainte.. C'est le principal.

Elenwë hocha la tête et demanda soudain :

— Le seigneur Irmo est parti ?

Legolas acquiesça :

— Oui il y a environ deux heures.

— J'ai dormi si longtemps que cela ?

Il eut un sourire.

— Oui.. Mais comment te sens tu ?

La fille d'Elrond sourit.

— Bien.

Legolas tendit sa main vers elle, pour la relever du lit où elle se trouvait.

— Allons rejoindre mes parents, ils s'inquiétaient pour toi..

Elenwë sourit en prenant la main de Legolas.

La journée s'acheva paisiblement, et la semaine de même, seulement troublée par les visites régulières d'Irmo, d'Estë et parfois même d'Ulmo. 

Ensemble, ils avaient fixé la date de la transmission à la veille de l'équinoxe qui aurait lieu dans quelques jours. Depuis, Elenwë continuait de voir en rêve la jeune elfe. L'un de ses songes, cependant lui parut extrêmement étrange. L'elfe avait l'impression que la jeune femme, qui était aussi une elfe n'était pas sur Valinor. 

Peut-être n'était-ce qu'une impression ? Après tout il y avait beaucoup d'elfes ici.. Mais malgré tout, même si elle n'en souffla pas un mot, elle garda en elle cette quasi certitude. 

Enfin, la veille de l'équinoxe, le conseil de Valars se réunit, attendant la demi-elfe. 

Manwë et Varda siégeaient côte à côte, leur regard grave mais doux se posaient sur les autres membres. Leurs sièges étaient les plus brillants. Le plus grand des Valar avait des longs cheveux blancs, des yeux bleu-gris. Il portait une longue tunique grise sur un pantalon argent. Un aigle était posé sur l'accoudoir de son fauteuil. Sa compagne, Varda, avait de très longs cheveux noirs dans lesquels on croyait apercevoir les innombrables étoiles du ciel. Ses yeux étaient bleu nuit et sa robe sombre scintillait d'un éclat d'argent pur.

Ulmo se tenait assis à droite de Manwë, sur un fauteuil de nacre, bordé d'algues marines. Le Vala paraissait plus silencieux que les autres. Seul, il avait des longs cheveux blancs sur lesquels reposait une couronne d'algues séchées et tressées. Une longue barbe blanche, ainsi qu'une moustache, venait rendre son visage plus sévère. Il tenait à la main un trident d'argent, et portait, sous une armure d'argent, une tunique bleu océan par dessus un pantalon noir.

 Aulë et Yavanna, respectivement sur leur trône de métal flamboyant et de bois fleuri, conversaient doucement. Aulë, vêtu de rouge et d'ocre, avait posé à ses pieds son marteau et sa hache qui ne le quittaient jamais. Ses cheveux brun bouclés étaient en bataille et sa barbe était plus broussailleuse que celle d'Ulmo qui était coiffée à la perfection. Sa compagne, elle, portait une vaporeuse robe verte, assortie à ses yeux. Ses cheveux ondulés étaient châtains-roux et une biche était couchée à ses pieds, tandis qu'une couronne de fleurs et de fruits reposait sur sa tête. Sa peau mate évoquait le chaud soleil de l'été.