Chapitre 32 : Union

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Elenwë passa donc la porte de ses appartements au bras de son père. Elle était toujours nerveuse, certes, mais à présent, une douce joie commençait à l'envahir. Elle réalisa que chaque pas qu'ils faisaient la rapprochait sensiblement de Legolas. 

Ils passèrent la grande porte du royaume, empruntant le pont en pierre étroit qui surplombait le cours d'eau tranquille. Le père et la fille marchèrent ensuite le long d'un sentier pour rejoindre l'endroit où avait été dressé l'autel. 

Les derniers mètres furent particulièrement difficiles pour l'elleth qui était de plus en plus confuse. D'horribles interrogations traversèrent son esprit. Et si elle se trompait ? Et si elle n'aimait pas autant Legolas qu'elle ne le devrait ? Était-elle réellement prête à prendre cet engagement si important ? 

À quelques mètres de là, l'on devinait déjà les contour du bosquet derrière lequel tout le monde devait attendre. Une soudaine frayeur la prit et elle porta la main à sa poitrine, le sentant s'affoler dangereusement. Elrond perçut ce changement brusque de ressenti et embrassa tendrement le front d'Elenwë. 

— Tout va bien se passer iel nin.. Ils nous attendent. 

Pâle, la fille de Tilion fit encore quelques pas, apercevant les premiers invités. 

Le chœur composé d'elfes et d'elfines se mirent à chanter et elle ne sut pour quelle raison mais Elenwë se sentit immédiatement plus sereine. 

Encore deux pas, et enfin, Elenwë vit son fiancé. Il se tenait droit, pâle. Ses longs cheveux aux reflets d'or reposaient, coiffés avec perfection, sur ses épaules. Son habit, gris brodé de fil d'argent, faisait ressortir la beauté et la grâce de ses traits. 

Il releva le regard et ses yeux bleus saisir les prunelles grises de l'elleth.

Le temps sembla s'arrêter et ils se regardèrent, presque figés. Lui avait l'impression de voir une apparition merveilleuse et elle, sentit une foule de sentiments l'assaillir. Une grande joie monta en elle et elle tressaillit, se retenant à grand peine de courir le rejoindre. Comment avait-elle pu douter un seul instant ? Il était là, il attendait une seule personne, elle. Les deux fiancés se jetèrent le plus doux regard du monde et sourire en rougissant doucement. 

Elrond, les lèvres pincées, avança vers l'autel, tenant toujours le bras d'Elenwë. 

Derrière Legolas, l'air presque grognon, se tenait Thranduil. Il avisa Elrond puis sa fille.

Enfin, le sage d'Imladris arriva près du fiancé. Il donna la main d'Elenwë à Legolas en disant :

— Legolas, je vous confie ma fille.. Sachez être digne d'elle.

— Merci de la confiance que vous placez en moi, Hir Elrond, murmura le prince sylvestre. 

Alors, Elrond lâcha sa fille et recula, le regard triste mais ému, se plaçant à côté de Thranduil. 

Legolas saisit tendrement les deux mains de sa fiancée, balbutiant :

— Vous êtes absolument sublime, Melleth nin.. 

Elenwë rougit encore davantage et répondit :

— Vous m'avez tant manqué..

Les deux fiancés se regardaient, sentant doucement leur âmes s'accorder et vibrer de joie. 

Les deux pères assistait à cette scène, attendris malgré tout. Deux jours avant, et même deux heures avant, ils auraient été capables de se disputer parce que Legolas privait Elrond de sa fille et parce qu'Elenwë privait Thranduil de son fils. Mais en voyant de doux tableau et le bonheur qui semblait irradier de ces deux visages, ils ne purent que rendre les armes. 

La fille de la Lune Tome IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant