Chapitre 17

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Au château, l'ambiance est pesante. Askel laisse éclater sa colère sur tous les objets à sa disposition. Des vases, des chaises et même la table. Le roi s'acharne sur ces malheureux innocents sans parvenir à se contrôler. Il repasse la scène de l'enlèvement de sa femme en boucle. Comment ces rebelles ont-ils réussi à entrer dans le palais ? De quelle façon ont-ils pu dépasser ses gardes qui pourtant étaient plus nombreux ?

Askel est terriblement inquiet pour sa bien-aimée. Il veut la retrouver et la garder auprès de lui. Son doux visage, son sourire timide, le délicat parfum de ses cheveux lui manquent atrocement. Pour lui, c'est une torture de se tenir loin d'elle. Le souverain empoigne un tableau et le jette au sol, avant de le transpercer de son épée.

– Sir, je vous en conjure, intervint un de ses conseillers. Gardez votre calme.

Mais le roi fou n'écoute en rien les paroles du vieil homme. Cet incompétent n'éprouve pas la souffrance qu'il ressent en ce moment. Il ne peut juger, ni même décider de ce qu'Askel doit faire ou non.

– Mon roi, nous faisons tout notre possible pour retrouver votre épouse. Mais comprenez que ce n'est pas chose aisée.

Askel se tourne vers son second conseiller qui vient de parler. Ses cheveux lui tombent dans les yeux et il expire tel un taureau dans l'arène. Sa colère n'a jamais été aussi grande, tout le château en a conscience. Le conseiller a commis une grave erreur en donnant son point de vue. Il pourrait en payer de sa vie.

Le souverain, toujours l'épée à la main, s'avance vers l'homme qui a osé émettre la possibilité que les recherches de sa femme adorée demeurent sans résultats. Alors qu'il allait abattre le pauvre homme, Rhiannon s'interpose et fixe son fils d'un regard noir. Certes, son désespoir reste justifié, mais son comportement est démesuré.

– Sortez tous, ordonna la reine-mère.

Askel jette son épée au sol et agrippe ses cheveux, comme s'il voulait se les arracher.

– Ce conseiller n'a fait qu'émettre des suppositions mon fils, rien de plus.

– Il n'avait pas à dire cela devant moi.

– Tu as raison sur ce point.

Rhiannon se déplace dans la salle du trône, sans quitter la silhouette de son fils, qui lui tourne à présent le dos.

– Réfléchissons ensemble mon enfant, tu veux bien ?

Sans attendre la réponse d'Askel, la reine-mère poursuit.

– Enlever ta reine, qui est pourtant la personne la personne la plus agréable et généreuse que j'ai connu, pour ensuite la conduire loin de toi. Pourquoi des rebelles auraient-ils voulu faire une chose pareille ?

– Pour m'atteindre, cracha Askel.

– Alors selon toi, leur but était de te l'enlever, pour ensuite la tuer ?

– Oui.

– Hum, c'est une possibilité, mais ce choix serait totalement stupide. Ils savent parfaitement que tu t'acharnerais sur la population en guise de vengeance. Liam est bien trop intelligent pour prendre un tel risque.

– Alors, pourquoi l'auraient-ils enlevée, elle ?

– Je pense que leur but était de te faire chanter. En enlevant la chose la plus précieuse à tes yeux, tu deviendrais une proie facile. Ainsi, ils pourraient donner leurs conditions en échange d'Olivia.

– Si c'était le cas, Liam aurait envoyé un émissaire depuis longtemps, mère.

– C'est ce que je me suis dit aussi. Mais j'ai trouvé une raison à cette... retraite soudaine.

– Dans ce cas laquelle ? soupira Askel.

– Il se pourrait qu'Olivia soit des leurs.

– Je t'interdis de dire une chose pareille.

– Très bien, d'accord. Dans ce cas donne-moi tes suggestions.

– Je me fiche des raisons pour lesquelles ils ont enlevé Olivia. Ma seule préoccupation, c'est elle. Je veux qu'elle revienne.

– Et c'est tout à fait normal, elle est très belle.

– Elle est parfaite.

– Au vu de ce qu'il se passe, je retirerais ces paroles tout de suite. Cette petite est encore plus intelligente que je ne le pensais. Elle réussit même à te manipuler, c'est incroyable.

– Ça suffit.

– Elle est une de leurs espionnes, c'est blanc comme neige !

– Impossible.

– Pense ce que tu veux, mais...

Rhiannon marque une pause et se déplace pour se rapprocher de son fils. Pour elle, c'est l'occasion de se débarrasser une bonne fois pour toute de cette maudite rébellion. Elle se penche vers l'oreille de son fils et murmure :

– Ai-je déjà eu tort, ne serait-ce qu'une seule fois ?

Des larmes de rages troublent la visibilité d'Askel. Sa mère a toujours été de bons conseils. C'est grâce à elle s'il est là aujourd'hui. Jamais, au grand jamais, elle ne s'est trompée. Mais cette fois-ci, c'est différent. Il s'agit d'Olivia, de sa femme qu'il chérit plus que tout au monde.

Askel est anéanti et ne sait plus quoi faire. L'idée même de perdre son épouse adorée le met dans une rage qu'il n'a jamais ressenti auparavant. Mais sa réflexion le pousse à analyser les paroles de sa mère et les évènements passés. Il se souvient de sa mystérieuse disparition. Du jour au lendemain, Olivia avait disparue et n'est revenue que quelques jours plus tard. Qu'avait-elle fait et où était-elle allée ? Il n'en a aucune idée et elle gardait le silence. Peut-être qu'elle était allée livrer des informations au groupe de rebelles.

Se serait-elle montée contre son propre mari ? Lui qui fait pourtant tout son possible pour la combler d'amour, cela ne serait-il pas suffisant pour Olivia ? Aurait-elle un amant ? Askel serre de nouveau les poings, tandis que Rhiannon observe son fils en souriant.

– Alors, grand roi, que fais-tu face à une telle trahison ? demanda-t-elle.

Askel ne répond pas. Mais sa mère n'a nullement besoin de mots pour comprendre ce que son enfant a décidé de faire.

– Je vais dire aux chasseurs de se préparer, informa Rhiannon avant de quitter la salle.

Les chasseurs... Oui, c'est une bonne idée. Ces traqueurs retrouveront Olivia. Ils la lui ramèneront vivante et seulement là, il lui demandera des explications. Cette fois-ci, même ses beaux yeux ne pourront cacher la vérité à son roi. 

PHANTASIA : 1- Le monde cachéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant