L'humaine et l'Alpha Captatif

Chapitre 7

Aurore 

Bon d'accord, il se peut que Tristan eût raison. Marcher en talon dans une forêt n'était pas la meilleure des idées. J'aurais dû changer mes chaussures. À chaque pas, mes talons s'enfoncent dans la terre moite. Je vais devoir les nettoyer une fois rentrer.

Je sais qu'il ressent ma présence dans la forêt et c'est pour cela que je ne fais pas demi-tour. Hors de question qu'il pense que je reviens sur mes paroles.

J'arrête de penser à lui et marche lentement, en essayant de profiter un maximum de la nature. En évitant de penser aux bestioles qui m'entourent.

Je marche et marche jusqu'à en avoir mal aux jambes. Je repère un tronc d'arbre coupé plus loin et m'empresse de m'y asseoir.

Ça fait du bien! J'enlève mes talons et prends le stylo que j'avais mis derrière mon oreille. Mon regard vient et va entre la forêt et la page blanche de mon cahier. Je devrais pouvoir m'inspirer ici.

Sauf que ce n'est pas le cas. Aucune idée ne me vient. Je déteste lorsque ça m'arrive ! Déjà un mois que je ne sais pas quoi écrire. J'avais quelques pistes, cependant, rien de très concret. Je ne sais pas pourquoi je suis si démotivée ces derniers temps. J'avais mis ça sur la faute de la date de mon anniversaire qui arrivait à grands pas, mais maintenant que je suis ici, pourquoi ne suis-je pas inspiré ?

Je sursaute en voyant une abeille tourner en rond autour de moi. Je ramasse vite mes affaires et m'enfuis dans la direction où je suis venu. Ce n'est pas que j'ai peur...enfin...si. J'ai toujours été effrayée des insectes.

En courant, je finis par trébucher et tombe au sol. Fichus talons ! Énervée, je me relève. Une douleur aux genoux me fait gémir de douleur. Un regard vers celui-ci me confirme ce que je craignais, ça saigne. Et pas qu'un peu. Putain!

J'ai de la boue partout. J'en sens même dans mes cheveux ! Je déteste cette forêt! Je déteste les abeilles. Je déteste Noah et je déteste Tristan ! Des larmes de fureur coulent le long de mes joues. Pourquoi n'ai-je pas de chance ?

C'est en pleurant silencieusement et en marchant en titubant que je rejoins cette fichue maison. J'essuie mes joues mouillées avant de rentrer.

Mes talons, mon cahier et mon stylo en main, mes vêtements remplit de boue et ma jambe qui saigne, je dois faire peur à voir. Je prie pour que Tristan ne soit pas à la maison.

Vu le soleil qui s'est déjà couché, j'espère que je n'ai pas raté l'heure du dîner. Si c'est le cas, il m'excusera !

C'est seulement en voulant vérifier l'heure que je me rends compte que je n'ai pas mon téléphone sur moi. J'ai dû le faire tomber en tombant. Il ne manquait plus que ça !

Je monte dans ma chambre et me dépêche de rentrer dans la salle de bain. Je fouille les tiroirs et trouve une trousse de secours. Pile ce qu'il me fallait.

Après avoir mouillé un essuie, je m'assois sur le tabouret à côté et nettoie le sang. Je ne suis pas docteur, mais la plaie à l'air profonde. Si je ne le désinfecte pas, ça risque de s'aggraver. Mais je ne veux pas ressentir la douleur que cela me causera. Alors...ce n'est pas si grave.

Une fois fini, je rentre vite sous la douche. Le contact de l'eau sur ma blessure me fait gémir de douleur. Je ne retournerais plus jamais dans cette forêt en talon. Je m'en fais la promesse!

Je m'assois fièrement à ma place en lui souriant hypocritement. Je suis à l'heure. Pile à l'heure! Même si mes cheveux sont toujours mouillés et que j'ai mis un short en pyjama ainsi que le haut qui va avec. La seule touche est mon rouge à lèvres.