Chapitre 44

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(Je vous recommande de relire les chapitres précédents ) 

Aurore 

Je fixe le plafond blanc. Quelle heure est-il? Étant donné le ciel rouge, je dirais que le soleil vient de se lever. Mon esprit, lui, est toujours dans une obscurité totale.

J'ignore quand j'ai repris conscience, mais j'ai l'impression que cela fait un moment maintenant. Ce qui est hilarant, c'est que j'étais couchée dans ce lit, il y a encore quelques heures à me demander si je n'étais pas devenue folle. Alors que maintenant, je crois avoir touché le fond.

J'arrive à voir les morts.

J'arrive à distinguer les "esprits éteints".

J'arrive à masquer mon odeur.

Depuis quand est-ce le cas? Linda...Rose était si réelle. Elle était faite de chair et je ressentais sa peau bien qu'elle soit froide. Elle n'était pas transparente et ne volait pas. Lorsque je pense aux fantômes, je m'imagine des gens blancs flottés dans l'air. Pas une personne comme...une personne vivante. 

Je pensais que je voyais une amie, or, c'était une personne qui n'est plus de ce monde. Comment savoir si toutes les personnes que j'ai vues étaient réelles? Noah l'était-il? Tess? Mon père?

Toute ma vie est mise en doute. Toutes les personnes sont suspectes. Ma réalité n'est pas celle des personnes normales.

- Bonjour.

Je détourne les yeux du plafond pour observer Tristan. Il est adossé contre l'encadrement de la porte, un plateau en main. Ses muscles ressortent dans son t-shirt blanc. Ses cheveux sont en batailles et son visage est fatigué. Il a aussi passé une longue nuit.

- Salut.

Je remarque à ma voix pâteuse que j'ai besoin de boire quelque chose. J'ai passé la nuit dans une transe dans mes pensées, à tel point que je n'ai pas prêté attention aux besoins de mon corps. Je sens que mon rouge à lèvres a séché.

Au plus, il s'approche, au plus je remarque les blessures sur son visage et ses bras. Ils semblent gravent. C'est alors que je me souviens de l'état dans lequel il était.

Je m'assois et prends le verre d'eau qui est sur le plateau qu'il dépose à côté de moi. Je bois une grande gorgée.

- Merci, murmurais-je en prenant une tartine.

Le silence est lourd. Je suis envahi par des pensées et lui par une tonne de questions.

- Qu'est-ce qu'il t'est arrivé?

J'arrête de mâcher dés que ses yeux gris se posent sur les miens. J'y vois toute sa fatigue. Tous ses doutes. Ses craintes.

- Rien d'important.

- Pourquoi ça n'a toujours pas cicatrisé alors?

Qu'il me cache des choses m'agace. Je ne suis pas naïve. Je sais que les loups ont la capacité de cicatriser en un temps record. Il était dans cet état la nuit précédente. Ce n'est pas normal qu'il n'ait toujours pas cicatrisé.

Il hésite à m'expliquer.

Mais son hésitation prend fin lorsque Dominique fait interruption dans ma chambre. Je ne l'avais pas vu hier, mais vu son état aussi grave que Tristan, je comprends rapidement.

- Vous vous êtes battu?

Tristan contracte sa mâchoire et détourne son regard. Dominique s'approche encore plus en ignorant ma question. Il s'assoit au bord du lit, en face de son cousin.

L'humaine et l'Alpha CaptatifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant