L'humaine et l'Alpha Captatif

Chapitre 43

Aurore

Plus tôt dans la journée

J'ai tout essayé. Le sport, la lecture et l'écriture. Aucune activité n'arrive à me faire oublier cette histoire. Je refuse de croire que je suis folle. Pourtant, je commence à perdre espoir.

J'y pense tellement que je n'arrive plus à partager la réalité de l'imagination. Si je n'étais pas dans cette maison, j'aurais même douté de l'existence de Tristan. Est-ce que j'ai vraiment eu des amis? Ma tante était-elle réelle? Toute ma vie semble être une grande hallucination.

"54,01 kg"

Je soupire. J'en connais une qui serait contente. Je ne mange plus rien depuis hier. Mon ventre me hurle de le remplir. J'ai des crampes douloureuses. Pourtant, je n'en ai pas envie.

En entendant Tristan sortir, j'en profite pour me faufiler dans la bibliothèque pour faire des recherches. Cependant, je ne trouve rien par rapport à cette situation. La seule chose que je retrouve qui a intéressante est un livre avec l'arbre généalogique de la famille de Tristan.

Chaque page est destinée à une personne spécifique. Cela me donne la chair de poule de voir autant d'informations sur une personne. Ce sentiment augmente lorsque je me rends compte que si je choisis Tristan, je finirais dans ce livre un jour.

Je me couche dans mon lit toujours avec le t-shirt de Tristan. Je ne l'ai pas enlevé toute la journée. Sentir son odeur me fait du bien. J'en ai besoin.

Blottis dans ma couverture je fixe les rideaux s'envoler avec le vent. J'ai oublié de fermer la fenêtre et je n'ai pas la force de me lever. Encore heureux qu'il ne fasse pas très froid.

Le tissu blanc ondule avec la lumière de la lune qui brille pleinement. Je sens ses reflets sur mon visage. Ma chambre est plongée dans un noir absolu avec pour seul éclairage, un satellite naturel. Malgré mon angoisse, l'ambiance arrive à me rassurer.

Je ne suis pas folle. J'y crois. J'ignore ce qu'il m'arrive, mais je refuse de croire que je suis devenue folle.

J'ai toujours pensé que la lune était une étoile jusqu'au moment où j'ai appris qu'elle était en réalité un satellite naturel. Les étoiles émettent elles-mêmes de la lumière. La lune n'est qu'éclairée par le soleil. Il se contente de tourner autour de la terre.

Je suis la lune. Tournant autour d'un monde dans lequel je voudrais faire partie. Pourtant, je me contente de suivre le même chemin en espérant que quelqu'un remarque ma puissance. Mon importance. Pour finalement apprendre que ce qui faisait mon charme n'était qu'une force plus puissante derrière moi.

J'ai toujours voulu faire partie d'un Groupe d'enfant. Avoir des amis fidèles. Tout le monde voulait être mon ami, avoir mes faveurs. Mais je savais très bien que ce n'était pas ma personnalité qui les attirait, mais mon nom de famille. Ma tante a toujours été mon soleil. La force plus puissante derrière moi qui arrivais à me faire aimer de tous.

Alors en rencontrant Linda, j'ai cru que j'avais enfin trouvé quelqu'un qui m'aimait pour ce que je suis. Qui ne s'intéressait pas à moi pour ce que ma tante puisse représenter. Non, elle n'existait même pas.

Peut-être que j'ai fini par me créer un personnage parce que j'étais incapable d'en trouver? Cela semble juste. Cela ne voudrait pas forcément dire que je suis devenue folle? Seulement que je cherche de l'amitié?

Au moment où je commence à croire à cette possibilité, un détail me revient en tête. Elle m'a plusieurs fois appris des choses sur la meute de Tristan. Comment est-ce qu'un ami imaginaire que je me serais créé dans ma tête arriverait à m'apprendre des informations que je ne connais pas?