L'humaine et l'Alpha Captatif

Chapitre 31

Tristan

C'est seulement lorsqu'ils arrivent au côté nord du territoire que je me permets de rentrer à l'intérieur. J'ordonne à ma meute de retourner à leurs occupations. Tous les curieux étaient présents devant ce spectacle. Ceux qui ne sont pas d'accord avec mon choix se sont contentés de sentir leurs présences.

Je suis conscient que leur arriver si soudaine a brusqué pas mal de monde. Mais c'était ça, ou la mort. Ils comprendront ce choix plus tard.

En rentrant, je fais face à Aurore qui est adossée contre la tête du fauteuil, les bras croisés. Je m'arrête et l'observe. Sa curiosité décrédibilise sa sériosité. Et sa tenue...

Fallait-il qu'elle fasse sa rencontre dans cette tenue ? Il est loin d'être convenable. Savoir que mon cousin a profité de la vue m'agace lourdement.

- C'était quoi ça?

- Si tu veux bien t'habiller, nous parlerons à table.

Je n'ai pas besoin de vérifier l'horloge pour connaitre l'heure. La position du soleil me le confirme assez.

- Dans 1 heure, ajouté-je.

- Quel honneur de vous avoir à ma table, monsieur Brown !

Elle lève les yeux avant de monter les escaliers. Dire que mes yeux ne s'attardent pas sur ses fesses qui bougent à chaque marche serait mentir. Je déteste le satin pour l'effet qu'il me fait.

Je m'assois sur le fauteuil et contrôle les moindres gestes de nos invités. J'ai hâte que toute cette histoire se termine. Savoir que des étrangers vivent, même passagers, dans mon territoire est lourd. Je me dois d'être encore plus concentré.

Aurore arrive avec 1 minute d'avance. Vêtue d'une fine robe bleu foncé, elle prend place. C'est à cet instant qu'une servante arrive pour nous amener nos assiettes. Elle fronce les sourcils en la remerciant.

- C'est quoi ça?

- C'est ce qu'on a tendance à appeler "nourriture".

- Très marrant Tristan. Pourquoi est-ce que je reçois une assiette au lieu d'une table remplie?

La vraie raison est qu'ainsi, je peux contrôler ses portions. Elle ne quittera pas la table avant d'avoir terminé son assiette ou du moins presque. Mais d'abord, je dois savoir quelle quantité elle à l'habitude de manger.

Bien évidemment, je compte mentir.

- On doit faire plus attention à ce qu'on mange.

Elle lève un sourcil:

- Dis le loup qui a quatre assiettes devant lui.

Je lève les yeux.

- J'ai mes raisons.

Je sens qu'elle veut continuer cette conversation, mais autre chose la consume.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ce matin?

Je croque dans mon pain et mâche lentement, sachant que ça la rend impatiente.

- Ils sont venus vivre ici pour un certain temps.

- Combien de temps?

- On ne le sait pas encore, admettais-je. On a un ennemi en commun et nous avons décidé de nous relier afin d'être plus fort.

- C'est grave?

Je hausse les épaules, ce qui répond à sa question. Je n'ai pas envie de lui mentir. Le danger est grave, alarmant même. Mais je crois en notre plan d'attaque. Il est hors de question qu'il gagne encore une fois.